Attirée dans un premier temps par l’architecture et le travail de paysagiste, l’artiste photographe Manon Deck-Sablon décide, quelques années plus tard et une fois ses diplômes en poche, de laisser de côté ses études pour se consacrer entièrement à sa passion, la photographie. Les nombreuses expositions auxquelles elle a assisté, comme celles des photographes Chloe Rosser, Brooke Didonato ou encore Spencer Tunick, lui ont permis d’aiguiser son regard et, d’une certaine manière, de développer sa propre identité artistique. 

En noir et blanc ou en couleur, l’artiste essaie d’allier dans ses clichés la douceur de la chair à l’aspect brut de l’urbanisme : « Que ce soit dans l’architecture ou la nudité, il y a une manière similaire de voir les courbes et le travail de la lumière. »

Avec son Fujifilm X-T20, la photographe capture des instants à la fois absurdes et poétiques : des corps nus, recroquevillés, où le visage a comme disparu. Plus que de simples corps, ce sont des sculptures vivantes qui interrogent notre rapport à la nudité. Des corps désexualisés, traités de la même manière quel que soit le genre des modèles.

Manon Deck-Sablon a participé récemment à l’exposition collective ImageNation Milan (article dans Acumen N° 27), qui s’est déroulée à la Fondation Luciana Matalon au cœur de la ville, dont le thème était le rapport au corps.

Pointilleuse, la photographe ajoute : « Avant chaque shooting avec mes modèles, je pars en repérage afin de déterminer quelle composition je vais créer. Je griffonne ensuite tout cela dans un carnet pour me souvenir de toutes mes idées le jour même. » Le corps devient matière pour mieux se fondre dans les différents environnements choisis par l’artiste.

https://www.frenchman.gallery/manon-deck-sablon

Marine Mimouni