L’artiste franco-suisse, basé à Berlin, investit le Palais de Tokyo et nous invite à pénétrer dans un paysage volcanique de sculptures minérales au son des conversations de la terre.
Palais de Tokyo, 17.10.2024 – 05.01.2025
© Aurélien Mole (photo) © ADAGP, Paris, 2024
L’approche multidisciplinaire de Julian Charrière combine performance, sculpture, installation, vidéo et photographie. Après plusieurs expositions collectives au Palais de Tokyo, l’artiste de 37 ans, considéré comme une voix séminale dans l’art contemporain, s’impose pour la première fois en solo dans l’institution parisienne avec le projet immersif « Stone Speakers – Les bruits de la terre ». Le public se voit plongé dans un espace qui le relie aux entrailles de la planète comme « un lieu vivant et vibrant », conçu à partir d’enregistrements de volcans réalisés en Colombie, en Éthiopie, en Indonésie, en Islande et en Sicile.
Courtesy de l’artiste et Perrotin (Paris) © VG Bild-Kunst (Bonn)
Crédit photo : Claire Dorn
ENTRE PERCEPTION, REPRÉSENTATION ET INTERACTION
Depuis ses débuts, Julian Charrière fait de son parcours artistique un travail de terrain dans divers lieux reculés, en collaboration avec des scientifiques, des ingénieurs, des historiens de l’art et des philosophes. Il explore ainsi des espaces aux identités géophysiques distinctes, comme les volcans, les glaciers, les sites d’extraction industrielle ou d’essais nucléaires.
De ses expéditions, il tire une riche matière qu’il utilise pour raconter des récits alternatifs dans ses installations, spéculant sur notre perception changeante et évolutive de l’humanité sur la nature. Le tout au prisme de la matérialité et du temps géologique profond. Cette pratique, Julian Charrière la puise dans ses années d’études auprès d’Olafur Eliasson à l’Institute for Spatial Experiments à Berlin.
Courtesy de l’artiste © VG Bild-Kunst (Bonn)
PERSPECTIVES NOUVELLES DE COMPRÉHENSION
Ici, chambres magmatiques, marées et plaques tectoniques en mouvement se rencontrent autour de différentes entités géologiques qui forment un « parlement des volcans ». Par le biais d’un système sonore multidimensionnel, l’installation artistique se transforme en cratère qui amplifie tous les langages. « Cette chambre d’écho architecturale explore notre relation avec d’autres formes de vie, en utilisant un flux en direct de données provenant de stations de surveillance sismique mondiales qui captent les sons de la roche et des plaques tectoniques », explique-t-il.
Son objectif est d’englober « les idéaux romantiques et les réalités de l’Anthropocène », à savoir l’ère de l’être humain. Julian Charrière remodèle ainsi les récits planétaires à l’heure du XXIe siècle, continuant de créer des points de convergence entre la civilisation humaine et l’environnement naturel.
« STONE SPEAKERS – LES BRUITS DE LA TERRE » PALAIS DE TOKYO
13, AVENUE DU PRÉSIDENT-WILSON, PARIS 16E
JUSQU’AU 5 JANVIER 2025
PALAISDETOKYO.COM