PHOTOCLIMAT 2025 : L’ART ET LA CONSCIENCE 

Photoclimat signe son retour pour une 3e édition, transformant la place de la Concorde, piétonnisée pour l’occasion, en agora visuelle et citoyenne. Du 12 septembre au 12 octobre 2025, cette biennale à ciel ouvert mêle photographie, engagement social et urgence environnementale. 

© Prince Gyasi & Maat Gallery

Acumen a rencontré Nicolas Henry, fondateur de Photoclimat, pour évoquer la genèse d’un projet qui fédère artistes, ONG et citoyens autour d’un souffle commun.

Au centre de cette édition, Concordia, œuvre monumentale d’Arthur Mamou-Mani, s’élève tel un totem de bois et de lumière. Éco-conçue et fruit d’un chantier participatif citoyen, elle incarne la vocation du festival : faire de l’art un vecteur de lien et d’espoir. Ici, l’esthétique s’allie à l’éthique, et chaque image devient un acte. 

 Origines du projet Photoclimat 

« Tout est parti de collaborations avec des ONG. Il  y a quelques années, Emmaüs m’a demandé de concevoir un projet pour leurs 70 ans.  J’ai passé un an et demi dans leurs communautés, aboutissant à la création d’une arche géante éco-conçue, installée place du Palais-Royal, devant le Louvre, mêlant théâtre, scénographie et art visuel. Ensuite, l’association Lire et faire lire  m’a sollicité pour une exposition au Panthéon. Avec plusieurs  écrivains, nous avons conçu une agora de lecture, avec une identité scénographique forte. Pendant la COVID, la Fondation Le Marchand m’a demandé de réaliser un tour de France des ONG, qui a abouti à une exposition aux Halles de Paris », explique Nicolas Henry, qui précise : « J’ai donc perçu le besoin immense de visibilité pour tous ces acteurs de terrain, et Photoclimat est né pour faire de l’espace public une scène pour les causes majeures. » 

Motivation profonde derrière cette initiative

« Les ONG traitent des questions fondamentales : pauvreté, droits des enfants, droits des femmes, humanitaire… Pour moi, ces questions sont le socle d’une société vivante. En France, une personne sur cinq est bénévole. Cette culture nous rend meilleurs,  et aussi heureux, tout simplement. C’est au fond le but de Photoclimat », poursuit le directeur artistique, qui souligne : « Mon engagement artistique est profondément lié à mon histoire personnelle. Dans ma famille, l’engagement citoyen est une valeur centrale. Cette culture de transformation sociale, ancrée dans le temps et l’action, m’a naturellement conduit, en tant qu’artiste, à m’exprimer à travers des projets engagés. »

Une programmation engagée et internationale

Photoclimat 2025 rassemble de multiples fondations et artistes de divers pays, déployés sur la place de la Concorde, les quais de Seine, Saint-Sulpice, et l’Académie du Climat.

Côté Madeleine, on découvre les œuvres de la Fondation RAJA–Danièle Marcovici avec Floriane de Lassée, les installations humanistes de Tim Flach et Gab Mejia pour l’APF, ainsi que les contributions de France terre d’asile, Nexira, RoseUp, et le prix Photo sociale porté par l’association L’œil sensible, qui donne voix aux personnes qui luttent au quotidien.

Sélection des photographies

« La sélection, faite avec la directrice artistique associée Floriane de Lassée, repose sur des événements, mais aussi des résidences d’artistes dans le cadre desquelles les ONG font des propositions, ou encore  des commandes à des photographes reconnus. Nous mettons un point d’honneur à valoriser les artistes femmes, comme lors d’un projet avec des communautés indiennes où nous avons presque exclusivement travaillé avec des femmes. À côté de cela, nous invitons aussi des artistes de renom, engagés sur des thématiques fortes », nous explique Nicolas Henry.         

Aperçu de la programmation

Sur les quais, des duos puissants s’esquissent : Sandrine Elberg avec Médecins du Monde, Sanja Marušić avec Entourage, Sacha Goldberger avec les Petits Frères des Pauvres. De son côté, Prince Gyasi célèbre la dignité invisible. Plus loin, Bloom, Planète Mer, l’IRD, les Agences de l’eau et la Fondation Egis incarnent une écologie active, en dialogue constant avec le réel.  

À l’Académie du Climat, les œuvres de Shana et Robert Parkeharrison, de Nicolas Henry et de jeunes talents guidés par Les Filles de la Photo rappellent que l’avenir se construit déjà maintenant. 

Photoclimat n’est pas qu’un festival artistique : c’est aussi un parcours pédagogique et citoyen. La photographie agit ici comme révélateur et lien, racontant luttes invisibles, mains tendues, forêts menacées et visages oubliés. Elle ne se contente pas de dénoncer : elle propose ; elle donne envie d’agir.

Réception du public et impact

 « L’accueil est très positif. Le public est sensible à la force des images, les artistes apprécient la liberté créative, et la critique souligne la pertinence d’une exposition accessible à tous, en plein air », témoigne Nicolas Henry. 

Photoclimat génère une forte visibilité médiatique pour les ONG, stimule les dons, crée des contacts entre associations et mécènes, et surtout sensibilise un large public à l’engagement citoyen.

Une expérience décentralisée et accessible

En mêlant photographie documentaire, installation urbaine et création contemporaine, ce festival décloisonne l’art et s’adresse à tous, sans filtre ni élitisme. Il tisse un langage universel entre artistes, enfants, passants, bénévoles et touristes. 


Organisée par l’association Letourdunmonde, la biennale reconnecte l’art à la société civile, offrant ateliers, rencontres et temps forts au cœur de la ville. Chaque lieu devient galerie ouverte, agora vivante, école de regard.


Cette troisième édition est une respiration essentielle dans le tumulte contemporain. Elle rappelle que photographier, c’est déjà agir, et que regarder peut être le premier pas vers l’engagement. 

photoclimat.com

© Nicolas Henry x Nexira

© Sanja Marusic x Entourage

© Floriane de Lassée x Fondation RAJA-Danièle Marcovici x GRET

Des experiences et une culture qui nous définissent

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