Richard Aujard, l’œil qui voyait derrière les masques

Quatre ans après sa disparition, Richard Aujard revient avec éclat. La rétrospective « 11 », présentée à Paris du 10 au 12 octobre 2025, dévoile pour la première fois l’ensemble de son univers : cinquante photographies, objets intimes et archives rares.

Nomad’s Land, Mongolie Oulan-Bator (2007).

À 19 ans, sa carrière débute au studio Vogue à Paris avant de s’exiler en Australie, où il photographie les moto-clubs. Cette série, publiée à travers le monde, impose déjà son style : cru, frontal, vibrant. En 1985, il rencontre Mickey Rourke à Los Angeles , une amitié indéfectible de plus de trente-cinq ans. « Il a réussi à capturer les âmes qu’il cherchait », confie l’acteur.

De Mike Tyson à Éric Cantona, de Monica Bellucci à Dennis Rodman, de Naomi Campbell aux tribus amérindiennes , Aujard saisit la faille derrière les visages. Ses images refusent le vernis, capturant la force et la fragilité mêlées. « La sophistication me met mal à l’aise. J’aime à la fois la force et les fêlures chez les êtres », disait-il.

L’exposition présente aussi deux ensembles rares : Chopper Girl, qui hybride photographie et collage , et Sang pour Sang, où l’artiste appliquait littéralement son propre sang sur ses tirages. « Mettre mon sang sur mes images, c’est m’y mettre tout entier », expliquait-il. Cette série, prêtée par le collectionneur Jacques-Antoine Granjon , n’avait pas été montrée depuis plus de dix ans.

Au-delà des images, « 11 » explore un chiffre intime, omniprésent dans son parcours , parfois glissé en signature au coin des clichés. Sa signification exacte s’est éteinte avec lui, mais ce nombre résonne comme une empreinte secrète qui relie toute son œuvre.

En écho à son engagement , une vente exceptionnelle d’un portrait de Mike Tyson aura lieu et les bénéfices seront reversés à l’Institut Jane Goodall , fidèle à son combat pour la défense des animaux.

En trois jours seulement, le public est invité à redécouvrir l’intensité d’un artiste qui a photographié comme il a vécu : avec passion, sans détour, jusqu’à l’abandon.

« 11 » n’est pas une simple rétrospective, mais une immersion dans le regard d’un homme qui voyait toujours au-delà des masques.

Informations pratiques :

Exposition publique : Du 10 au 12 octobre, de 10h00 à 20h00.
Lieu : Ancien Cours Florent – 35 Quai d’Anjou, 75004 Paris


@richardaujard

Charro 1, Mexique (1994).

Kid 3 Boxer – Kid 4 Boxer, Las Vegas (1995).

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