Sous ses doigts, l’osier prend vie en adoptant des formes organiques, abstraites et pourtant étrangement familières. Dialoguant avec les architectures, ces figures s’installent également dans le paysage qu’elles transforment en land art.

L’aventure artistique de Laura Ellen Bacon a commencé il y a une vingtaine d’années, comme une réminiscence des tanières qu’elle se plaisait à construire dans la forêt étant enfant : « J’ai voulu retrouver cette créativité et revivre cette énergie qui me faisaient me sentir vivante », confie l’artiste. Pour renouer avec ces sensations, elle a d’abord utilisé des branches d’arbres pour créer un espace autour d’elle, avant de choisir l’osier pour sa flexibilité offrant d’infinies possibilités. Inlassablement entrelacé et noué, ce fragile matériau se fortifie et grandit à chaque geste, gagnant en densité et en poids sans rien perdre de sa douceur.

Travaillé sans structure sous-jacente, il se plie à un processus faussement chaotique, qui lui fait prendre forme et lui donne son sens. « Difficile, très physique, éprouvant en extérieur, ce travail répétitif de la main génère un état d’esprit méditatif », explique l’artiste, ajoutant que « Créer est une expérience addictive du corps et de l’esprit », qu’elle a retranscrite dans Rêverie, une monumentale structure de saule présentée à Château-Gaillard, en Normandie, en 2023.

Laura Ellen Bacon aime changer d’échelle, passant des formes qui se laissent enlacer à celles qui enlacent. Elles peuvent aussi bien s’émanciper d’un cadre accroché au mur qu’envahir une pièce, escalader une façade ou se déployer dans un jardin. Selon la taille des oeuvres, leur coeur évoque un jardin clos inaccessible ou un nid tressé de l’intérieur, dans lequel chacun est invité à pénétrer. De telles structures contribuent à faire ressentir l’espace, et le mouvement de leurs courbes organiques est un hommage à la nature et à sa puissance génératrice. Comme autant de graines porteuses de vie, de flocons de neige ou de grains de sable rassemblés et dispersés par le vent, chaque brin de saule participe à la naissance d’une oeuvre qui tient à la fois des naturalia, les « curiosités issues de la nature », et des artificialia, ces « merveilles créées par la main humaine, appartenant au domaine de l’art ou de la technique ».

Laura Ellen Bacon réunit ces deux dimensions dans ses créations. Si la plupart ne passent pas inaperçues, certaines se fondent dans la nature comme si elles en étaient une émanation. Bien qu’elle ait également travaillé d’autres matériaux, comme le roseau, ou la pierre dont elle souhaite continuer à explorer les potentialités, aucun ne remplacera le saule, roi de son land art poétique.

LAURAELLENBACON.COM – @LAURAELLENBACON
L’ARTISTE EST REPRÉSENTÉE PAR HIGNELL GALLERY
HIGNELLGALLERY.COM
@HIGNELLGALLERY

« CURE3 », EXPOSITION DE GROUPE
BONHAMS 101 NEW BOND STREET, LONDRES (ANGLETERRE)
DU 1ER AU 5 FÉVRIER 2025
CURE3.CO.UK

REJUVENATION DENVER ART MUSEUM
100 W 14TH AVE. PKWY., DENVER (ÉTATS-UNIS)
JUSQU’AU 24 MARS 2025
DENVERARTMUSEUM.ORG

INSTALLATION DE L’ARTISTE
CHAPELLE DU YORKSHIRE SCULPTURE PARK
WEST BRETTON, WAKEFIELD (ANGLETERRE)
D’AVRIL À SEPTEMBRE 2025
YSP.ORG.UK

« GROUND/WORK 2025 », EXPOSITION DE GROUPE
THE CLARK ART INSTITUTE – CLARK CAMPUS, 225 SOUTH STREET, WILLIAMSTOWN (ÉTATS-UNIS)
DU 28 JUIN 2025 AU 12 OCTOBRE 2026
CLARKART.EDU

INSTALLATIONS DE L’ARTISTE
BENINGBROUGH HALL – BENINGBROUGH, YORK (ANGLETERRE)
DU 2 SEPTEMBRE 2025 À MARS 2026
NATIONALTRUST.ORG.UK