L’artiste multidisciplinaire sud-africaine explore à travers son œuvre l’identité africaine et l’interconnexion culturelle qui se heurtent et coexistent dans le monde moderne.
Image courtesy the Artist and October Gallery, London.
Photo by John Baloy and Bontle Juku.
Zana Masombuka, de son nom d’artiste Ndebele Superhero, vit et travaille entre son atelier de Johannesburg et sa ferme à Sterkloop, dans la province de Mpumalanga, en Afrique du Sud. Cette diplômée en études internationales à l’Université de Stellenbosch a appris l’art de la pensée critique.
Dans son processus créatif, cette virtuose de 30 ans compose des récits visuels qui témoignent du rôle actif des artistes de la nouvelle scène africaine, en passe de devenir les nouveaux pionniers dans l’évolution et la préservation de leur patrimoine. Elle s’inspire de son éducation dans une petite ville rurale de la tribu Ndebele et illustre sa vision du monde à travers divers médiums : photographie, vidéo, sculpture et performance.
Son art repose sur la collaboration, l’artiste travaillant avec des photographes, des vidéastes et d’autres créatifs. Elle se met ainsi en scène pour mettre en lumière ses idées sur les traditions, le symbolisme et les origines de son peuple, afin de réexaminer de manière radicale la position de l’individu.
Son alter ego artistique, Ndebele Superhero, émane d’ailleurs de sa plateforme de narration où elle exprime et raconte des histoires de culture, d’identité, de technologie, de spiritualité et de capitalisme qui interagissent avec les différents enjeux de société. Zana Masombuka a exposé au Cap, mais aussi en Italie et à Londres pour son premier solo show.
Image courtesy the Artist and October Gallery, London.
Photo by John Baloy and Bontle Juku.
Zana Masombuka, Nges’rhodlweni: Is’memo 3, 2023 © Zana Masombuka
Image courtesy the Artist and October Gallery, London.
Photo by John Baloy and Bontle Juku.
Renaissance culturelle
La série Proudly South African est une intéressante méditation sur la façon dont sa génération « née libre » remplace les traumatismes de l’apartheid, injectant les fruits de la modernité dans les traditions indigènes. Les clichés offrent ainsi un puissant mélange de couleurs audacieuses et de symboles nationaux. La couleur verte, présente sur le drapeau sud-africain, symbolise la fertilité et joue ici un rôle fondamental.
« La jeunesse de l’Afrique du Sud d’aujourd’hui est complexe. Nous ne sommes pas satisfaits des idées qui nous sont imposées sur ce que nous “devrions être” », explique-t-elle. « Dans une certaine mesure, nous sommes le sol fertile dans lequel nous plantons et cultivons, d’où la signification de la couleur verte. Il vise également à parler de l’importance du tribalisme, du patriotisme et du nationalisme ; et comment ces thèmes particuliers s’engagent dans la culture de la mondialisation. »
Sa série Time: Gadesi S’khathi capture quant à elle l’essence du temps par l’utilisation métaphorique des citrons, poussant sa réflexion sur la manière dont l’influence coloniale a modifié les perspectives africaines.
L’œuvre photographique de Zana Masombuka émeut et subjugue. Son surnom catalyse cette énergie et parachève la force de cette jeune femme Ndebele du XXIe siècle dans cette réappropriation de la figure du super-héros, puisant dans la fierté et la richesse de son peuple.
Image courtesy the Artist and October Gallery, London.
Photo by John Baloy and Bontle Juku.
Zana Masombuka, Nges’rhodlweni: iNothiso 5, 2023 © Zana Masombuka
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Photo by John Baloy and Bontle Juku.
