Après une importante carrière dans le court-métrage, la cinéaste québécoise Ariane Louis-Seize entre dans l’arène du long avec un film d’amour et de genre aussi singulier que son titre : Vampire humaniste cherche suicidaire consentant.

Longtemps, le cinéma québécois remarqué à l’international se résumait à Denis Villeneuve (désormais exilé à Hollywood), Jean-Marc Vallée (disparu en 2021, après une carrière américaine) ou Denys Arcand (dont les films, plus tout à fait dans l’air du temps, sortent aujourd’hui dans l’indifférence générale). Puis, il y eut Xavier Dolan, dont le talent prodige a eu tendance à éclipser les autres débutants. Maintenant que le réalisateur de Mommy a annoncé faire « une longue pause » dans sa carrière de cinéaste (dans un entretien au Monde paru en janvier 2023), de nouveaux talents émergent et s’imposent au-delà des frontières de la Belle Province.
Il y a d’abord Pascal Plante. Avec Les Chambres rouges, son troisième long-métrage sorti en France le 17 janvier dernier, le réalisateur de 35 ans a sidéré la critique en dressant le portrait froid et mystérieux d’une jeune femme fascinée par les tueurs en série et les snuff movies. Place maintenant à Ariane Louis-Seize, auteure d’un mémorable premier film, entre teen-movie romantique et comédie fantastique : Vampire humaniste cherche suicidaire consentant. Le titre est sans équivoque : ce long-métrage narre les aventures d’une jeune vampire qui ne veut pas se résoudre à tuer, et qui rencontre un jeune homme aux tendances suicidaires.
Les amateurs de courts-métrages avaient déjà repéré son drôle de nom à consonance monarchique : Ariane Louis-Seize trace en effet avec talent son chemin dans les festivals spécialisés depuis plus de dix ans. C’est par La Peau sauvage en 2016 qu’elle se fait remarquer. On retrouve déjà dans ce court film sans dialogues les thèmes développés dans Vampire humaniste… : une jeune femme solitaire et mélancolique faisant face à des événements hors du commun. Et ce même rapport troublant à la mort et au sang. Cette fois, pas de vampire, mais un python découvert par l’héroïne dans les conduits de ventilation de son appartement. Faisant de la bête son animal de compagnie, la jeune femme le nourrit de souris vivantes et développe peu à peu avec le serpent une relation sensuelle.
En 2020, le court-métrage Comme une comète d’Ariane Louis-Seize avait fait le tour des festivals de cinéma du monde entier. On y découvrait l’étrange attraction qu’éprouvait une adolescente pour le nouveau petit ami de sa mère. Et, toujours, cette mise en scène délicate et intime faite de regards silencieux, de toucher et de sentiments fébriles, qui fait aussi tout le sel du premier long-métrage de la réalisatrice expérimentée, dont le seul titre sonne comme une promesse : Vampire humaniste cherche suicidaire consentant.
Vampire humaniste cherche suicidaire consentant d’Ariane Louis-Seize
En salle le 20 mars 2024