La photographe, peintre et plasticienne interroge dans sa nouvelle série le monde intérieur de l’artiste face aux mutations du monde, créant une distorsion surréaliste, colorée et poétique.
Depuis sa plus tendre enfance, Ksenia Usacheva est une passionnée de photographie et de peinture. Très vite, cette native de Tachkent en Ouzbékistan a entrepris diverses études dans le domaine artistique, mais aussi en affaires internationales et en économie, au sein de plusieurs écoles en Extrême-Orient russe, en Italie et en France. C’est dans la capitale parisienne qu’elle s’établit, suivant des cours en photographie à l’école Spéos et en histoire de l’art et des arts visuels à la Sorbonne. Elle fait ses premières gammes dans l’univers de la mode et signe des éditoriaux, des campagnes et des portraits de célébrités qui captent l’attention, tout en développant son goût pour les natures mortes et la peinture à l’huile. Plasticienne, peintre, photographe, Ksenia Usacheva étend ainsi le champ de son art, affirmant son style surréaliste, onirique et coloré.
MIROIR DU MONDE MODERNE
Dans ce kaléidoscope d’expériences, elle impose sa vision en une petite décennie. Dans sa récente série, Ksenia Usacheva déconstruit le monde de manière esthétique et ludique pour créer un univers surréaliste, hors du temps. Pour elle, la beauté se révèle comme un « éternel présent vers l’avenir ». C’est ce que montre « La poésie de distorsion », retenue cette année par le jury du prestigieux prix Picto de la photographie de mode dont elle a été finaliste. « De tout temps, l’artiste a toujours été le miroir du monde moderne. C’est un alchimiste, transformant ses émotions, ses rêves et ses tourments en oeuvres d’art. D’après les lois de la nature, on sait que la Terre tourne autour de son axe. Mais si des changements naturels s’y produisent, divers incidents endommagent l’équilibre de la nature. Nous appelons cela une violation du bilan matière. » Tel est le postulat de départ de cette série qui remet en question le monde intérieur de l’artiste.
LA BEAUTÉ DANS LE DÉSÉQUILIBRE
Cette virtuose confronte ainsi son sujet aux mutations de la planète entre crises écologiques, fractures sociales, bouleversements politiques et avancées technologiques. À travers les modèles, elle nous plonge dans la perte des repères du créateur, emporté par le chaos et le déséquilibre de la société. Elle crée ici une distorsion surréaliste de la réalité, suscitée par les fluctuations et les flux d’informations de plus en plus rapides. L’existence et la vision de l’artiste se voient dès lors modifiées, transformées, déformées.
Entre poésie et couleur, les frontières deviennent floues, se déplacent et se superposent, quand les concepts de beauté ne sont plus les canons du monde idéal. « Comme le disent les grands penseurs : pour être en équilibre, il est parfois normal d’en perdre », poursuit Ksenia Usacheva dans sa réflexion photographique, avant de conclure : « En ces temps incertains, l’artiste reste un phare, illuminant notre chemin à travers les tempêtes du changement. »
KSENIAUSACHEVA.COM
@KSENIA_VISUAL
