Un conte sur les canons de beauté, le biopic d’un groupe de rock andalou, l’histoire d’un enfant qu’on attend et celle d’un père qu’on retrouve, voici quelques films à voir prochainement en salles.

The Ugly Stepsister d’Emilie Blichfeldt
On connaît l’histoire par cœur : un beau prince, un bal, une belle jeune fille condamnée à faire le ménage dans sa méchante belle-famille, et un soulier comme seul indice pour celle qui pourra devenir la princesse du royaume. Sauf que cette fois-ci, la réalisatrice norvégienne Emilie Blichfeldt nous raconte l’histoire de Cendrillon du point de vue de la méchante belle-sœur. Elle aussi veut épouser le prince. Mais elle n’a pas la beauté naturelle de la fille du défunt mari de sa mère. Pour répondre aux exigeants canons de beauté du royaume, elle va devoir subir des humiliations et des opérations chirurgicales particulièrement atroces. En empruntant les codes du body horror qui rappellent évidemment The Substance, The Ugly Stepsister est une satire aussi géniale qu’extrême. Un conte terriblement contemporain.
En salles le 2 juillet.

Segundo premio d’Isaki Lacuesta et Pol Rodriguez
Pour les amateurs de rock alternatif des années 1990, c’est un groupe culte : Los Planetas. Plutôt qu’un biopic conventionnel, Segundo premio s’intéresse à la période charnière du groupe, celle de l’écriture complexe du troisième album, alors que la bassiste vient de quitter le groupe, que le chanteur n’a plus d’inspiration et que le guitariste est confronté à de gros problèmes d’addictions. Une période intéressante car elle porte à l’universel, questionnant le processus de création en général plutôt que l’anecdote particulière d’un groupe pas forcément connu des spectateurs moins mélomanes ou non hispanophones. Pour autant, rien n’est aussi universel que ce qui est très particulier. Bien au fait de la maxime, les réalisateurs inscrivent leur mise en scène dans l’héritage du style du groupe : exigeant, un peu punk, et débordant d’amour pour leur ville, Grenade.
En salles le 16 juillet.

Vittoria d’Alessandro Cassigoli et Casey Kauffman
Ils ont déjà trois garçons, mais elle veut une fille. Elle ne souhaite plus tomber enceinte, et préfère adopter. Son mari est contre, mais il est facilement influençable. Coiffeuse dans une banlieue du sud de Naples, Jasmine n’a pas de gros revenus, mais elle est prête à prendre le risque. Jouant habilement des frontières entre la fiction et le documentaire (les protagonistes jouent leur propre rôle et réinterprètent leur histoire dans ce film scénarisé), Vittoria est un grand film sur l’adoption, parfois très dur (la scène de rencontre entre la famille et la petite Vittoria bientôt adoptée est aussi terrible, cruelle, que bouleversante), mais surtout rempli d’amour.
En salles le 23 juillet.

Valeur sentimentale de Joachim Trier.
Grand Prix au dernier Festival de Cannes et nouveau film de ce que Joachim Trier appelle la « Trilogie d’Oslo » – qui comprenait pourtant déjà trois films : Nouvelle donne, Oslo, 31 août et Julie (en douze chapitres) –, Valeur sentimentale ressemble aux films précédents du cinéaste norvégien. On retrouve certains de ses acteurs fétiches, Renate Reinsve ou Anders Danielsen Lie, tandis que d’autres viennent rejoindre la famille : Stellan Skarsgård ou l’américaine Elle Fanning. Mais, tout en restant très subtil, Valeur sentimentale est plus riche que les autres opus de la trilogie. Plusieurs histoires s’entremêlent, dont celle d’un réalisateur un peu has been qui cherche par un nouveau film à se réconcilier avec sa fille, une grande actrice de théâtre, victime d’épisodes dépressifs, qui cherche à s’éloigner de son père qu’elle a méprisé autant qu’admiré. Et au milieu d’eux, la discrète sœur, qui a refusé les lumières d’une carrière artistique, mais qui tente de réunir la famille. Des personnages passionnants, qui sonnent juste, et autant d’histoires que d’étages à la vieille maison familiale à Oslo, qui a connu bien des tourments et bien des réconciliations.
En salles le 20 août.









