“Crossings”, une performance unique entre paysages et corps par Villa Hegra et l’Opéra National de Paris

En Décembre dernier, dans le désert d’AlUla, où les formations rocheuses imposantes contrastent avec le ciel infini, une expérience artistique unique a pris vie. Crossings, première collaboration entre Villa Hegra et l’Opéra National de Paris, transcende les frontières de la danse contemporaine. Pensée par Noé Soulier, cette œuvre dialogue avec la nature et interroge le rapport entre les corps et le paysage.

Opéra National de Paris © Niousha Bayat

Villa Hegra : Une plateforme culturelle entre nature et modernité

Villa Hegra se distingue par sa mission de promouvoir les échanges interculturels et d’inspirer des créations qui transcendent les disciplines artistiques. Située au cœur d’AlUla, elle s’appuie sur l’architecture visionnaire de Lacaton & Vassal, avec un accent mis sur l’humilité et la collaboration avec la nature.

Un hommage à la nature, sans artifices

Avec Crossings, le chorégraphe Noé Soulier a opté pour une simplicité radicale : pas de musique, pas de lumière, pas de scène. Les danseurs évoluent au sol, leurs mouvements s’harmonisant avec les sons du sable, du vent et des oiseaux. Après la performance j’ai pu l’interroger, « quand on est dans un lieu aussi puissant qu’AlUla, il faut savoir se retirer ».

« L’idée, c’est de produire une expérience totale, sonore, visuelle et physique, pour faire ressentir ce paysage à travers la danse », ajoute-t-il. Ce choix artistique minimaliste sublime la fragilité et la puissance du désert. Les 18 danseurs du Junior Ballet, sélectionnés parmi les meilleures écoles de ballet au monde, incarnent cette fusion entre la nature et l’art.

Le Junior Ballet : Incubateur d’excellence

Créé en 2024, le Junior Ballet de l’Opéra de Paris offre à de jeunes danseurs une opportunité unique de se perfectionner tout en explorant des répertoires contemporains et classiques.

Pour Crossings, les danseurs ont dû s’adapter à une danse ancrée dans le sol, où chaque geste dialogue avec l’environnement. Ce projet représente un moment clé dans leur parcours, où la danse devient une exploration autant qu’une performance.

Une performance pensée pour le désert

Our Habitas AlUla, avec son accès facilité mais son cadre immersif, a permis de surmonter les contraintes logistiques tout en préservant l’authenticité de l’expérience. Pour Soulier, cet équilibre entre praticité et immersion était essentiel : « Si on avait été vraiment au milieu du désert, cela aurait été très compliqué pour amener le public et les danseurs. »

L’échelle du lieu joue également un rôle central dans la chorégraphie. À mesure que les danseurs se déplacent, leur taille semble varier, devenant presque invisibles à l’horizon avant de réapparaître soudainement. « Il y a un moment où ils s’allongent et regardent le ciel. Cela invite aussi le spectateur à contempler les parois rocheuses et le ciel », décrit Soulier.

Une œuvre ouverte à de nouveaux horizons

Bien que créée pour AlUla, Crossings a été pensée comme une œuvre modulable, capable de voyager et de s’adapter à d’autres contextes. « C’est une commande du Ballet, mais il est possible qu’on la joue ailleurs dans le futur. Cela serait génial », espère Soulier.

Avec Crossings, Noé Soulier enrichit son travail en intégrant l’unicité du désert d’AlUla, offrant une perspective nouvelle sur la danse contemporaine.

Noé Soulier © Niousha Bayat

Une vision pour le futur

Pour le spectateur, Crossings n’est pas une simple performance. C’est une invitation à redécouvrir la relation entre l’homme et son environnement. Cette démarche s’inscrit également dans une continuité créative : après Crossings, Noé Soulier présentera une nouvelle pièce au Théâtre de la Ville à Paris en mars prochain, offrant une autre immersion artistique, cette fois dans un cadre urbain.

operadeparis.fr

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