QUE FAIRE À PARIS CE MOIS-CI ?

Chaque mois, Flora di Carlo dévoile pour Acumen ses adresses et coups de cœur parisiens : tables gourmandes, hôtels confidentiels et lieux culturels. Voici la sélection de novembre.

À DÉCOUVRIR

ADRESSES COUPS DE COEUR

Le Bon Bock, la légende vivante de Montmartre

Non loin du Sacré-Cœur, Le Bon Bock reste l’un de ces lieux où l’histoire s’invite à table. Fondé en 1879, il est le plus ancien restaurant de Montmartre encore en activité. En poussant la porte, on retrouve le charme d’une institution : portraits anciens accrochés aux murs, banquettes en cuir patiné, ambiance feutrée où le temps semble suspendu.

La carte illustre cette fidélité à la tradition française, avec une sincérité assumée. En entrée, le foie gras maison se marie à un condiment pomme et s’accompagne d’un pain toasté, tandis que les poireaux vinaigrette à l’ail des ours et noisettes concassées célèbrent la simplicité des saveurs justes. 

Côté plats, la générosité est de mise: la cuisse de canard confite et ses pommes sarladaises incarnent l’esprit du terroir, à l’image de la cuisine bourgeoise qui a toujours fait battre le cœur des bistrots parisiens.

En dessert, la mousse au chocolat Valrhona conclut l’expérience dans la plus pure tradition gourmande, rappelant qu’ici, l’authenticité prime sur la sophistication.

Plus qu’un restaurant, Le Bon Bock est une mémoire vivante de Montmartre, une adresse où chaque plat raconte autant une histoire qu’une saveur. Dans ce décor inchangé, on dîne comme hier, avec ce supplément d’âme qui fait des grandes maisons parisiennes des légendes intemporelles.

« Ajoutez deux lettres à Paris : c’est le paradis. » – Jules Renard

Le Bon Bock
2, rue Dancourt, Paris 18e
instagram.com/lebonbock_montmartre 

Noucha, l’hôtel confidentiel du 16e

C’est au cœur du paisible et verdoyant 16e arrondissement de Paris que le groupe Terrot inaugure un nouvel établissement quatre-étoiles : Noucha. Ce lieu unique puise dans la richesse historique de son quartier et ravive avec délicatesse l’atmosphère intime et chaleureuse de cette demeure ayant appartenu à la famille Birene. Ce patrimoine est aujourd’hui préservé par l’un de ses descendants, Samuel Gelrubin, petit-fils dévoué. En hommage à sa grand-mère maternelle, Noucha, cette maison accueillante a trouvé son nom.

Derrière une façade discrète, l’hôtel cultive l’art de la confidence. Conçu comme une demeure élégante par la décoratrice d’intérieur Jordane Arrivetz, Noucha arbore un univers feutré où design raffiné, objets chinés et matières nobles s’entrelacent pour composer une atmosphère à la fois singulière et intemporelle. Chaque chambre devient un cocon, avec moquettes et têtes de lit dessinées sur mesure, valets de chambre assemblés pièce par pièce, lampes et chaises chinées : autant de détails qui confèrent à chaque espace son caractère unique. On s’y sent chez soi, au fil des retours, découvrant un livre oublié ou un tableau qui accroche le regard.

Au rez-de-chaussée, le bar intime et la cuisine-véranda ouverte étendent cette esthétique de l’hospitalité discrète. Le dimanche, un brunch réunit une clientèle en quête de raffinement, tandis que le restaurant propose une carte saisonnière à la fois accessible et sophistiquée.

Côté entrées : la sériole à cru, sa crème de concombre et ses pickles de moutarde, ou encore les poireaux grillés, sauce vierge, kiwi et poire jouent avec la fraîcheur et l’équilibre. Côté plats, le chou farci végétarien au lait d’oseille ou encore la volaille farcie et ses épinards au jus corsé et son poivre fumé traduisent une cuisine où la précision technique s’allie à la légèreté. En dessert, la tarte fine aux figues et crème légère au romarin conclut le repas sur une note classique et aérienne.

Du jardin suspendu verdoyant aux chambres feutrées, chaque recoin de Noucha est conçu comme une parenthèse hors du temps. « Le luxe doit être confortable, sinon il n’est pas du luxe. » – Coco Chanel

Noucha
66, rue Jean-de-la-Fontaine, Paris 16e
hotelnoucha.com 

Jamrock, l’évasion jamaïcaine du 11e

Niché au cœur du 11e arrondissement, Jamrock fait vibrer Paris aux couleurs de la Jamaïque. Dès la porte franchie, les murs se parent de rythmes reggae, les soirées s’animent de concerts live, et l’assiette devient le théâtre d’un voyage culinaire généreux et ensoleillé.

À l’origine de ce lieu, Kelly, cofondatrice, et Camille, cheffe de cuisine, ont puisé dans leurs souvenirs d’enfance pour transmettre l’âme d’une gastronomie métissée. Leur ambition : revisiter les grands classiques jamaïcains avec des produits français de saison issus d’un sourcing responsable.

La carte déroule un répertoire savoureux. En entrée, les Mango Shrimps – crevettes marinées et sautées, salsa de mangue au scotch bonnet pepper, crémeux avocat-coco fumée et pickles de noix de coco – donnent le ton, tout comme les Fried Plantains, bananes plantains frites et salsa de mangue épicée.

Côté plats, le Jerk Chicken reste la star : mariné aux épices et lentement grillé, il révèle toute la profondeur des saveurs caribéennes. Autre incontournable, l’Escovitch Fish – une daurade entière frite servie avec julienne de pickles en sauce, mousseline de patate douce au gingembre et festivals (beignets jamaïcains). Sans oublier les Patties, l’Oxtail ou encore le traditionnel Rice & Peas.

En dessert, le Rasta Rocket Cream joue la fraîcheur tropicale : mini magnum lait de coco, hibiscus et ananas, nappé de chocolat blanc et parsemé de meringue hibiscus.

Jamrock attire autant les amateurs de musique que les curieux en quête d’une expérience dépaysante. Ici, la fête se vit à table comme en salle, dans une atmosphère conviviale où l’exotisme se partage.

« La cuisine est le plus ancien des arts, car Adam naquit à jeun. » – Anthelme Brillat-Savarin

Jamrock
16, rue de Candie, Paris 11e

jamrock-paris.com 

Bistro Blandine, la sincérité parisienne

À deux pas de l’Arc de Triomphe, Bistro Blandine réinvente la cuisine bourgeoise française avec générosité. Installé au 45, avenue Kléber, ce bistrot du 16e mêle esprit vintage et touches contemporaines, dans un décor où carrelage ancien et cuisine ouverte composent une atmosphère chaleureuse et élégante.

La carte, volontairement réduite, rend hommage aux classiques du patrimoine culinaire tout en les revisitant avec modernité. Le chef Paul-Alexandre Laumont signe une cuisine sincère, pensée à partir de produits de saison et d’origine locale. Les incontournables d’hier retrouvent ainsi une fraîcheur d’aujourd’hui : calamars frits, os à moelle, ou encore camembert rôti mêlent tradition et gourmandise.

Les entrées ouvrent l’appétit avec des notes franches : tartare de thon épicé et avocat, ou l’os à moelle de mamie qui cultive le goût du réconfort. Côté plats, on retrouve des signatures généreuses comme la gratinée de ravioles du Royan, ou encore le bœuf bourguignon. La sincérité est au cœur de chaque assiette : pas d’artifice, mais une recherche d’équilibre entre précision et plaisir.

Les desserts prolongent cette gourmandise dans la simplicité : des fraises et framboises servies avec chantilly à volonté, une tarte fruitée ou une mousse au chocolat réconfortante. Autant de propositions qui rappellent que le bistrot parisien reste un lieu de partage, où l’on vient autant pour manger que pour se retrouver.

Chez Bistro Blandine, les prix demeurent cohérents avec cette volonté de conjuguer beau et bon sans ostentation. Une adresse déjà incontournable pour ceux qui aiment la cuisine française dans ce qu’elle a de plus authentique.

« Impossible de bien réfléchir, de bien aimer, de bien dormir si on n’a pas mangé. » — Virginia Woolf

Bistro Blandine
45, avenue Kléber, Paris 16e

bistro-blandine.com 

Bayadère, l’élégance des Champs-Élysées

Bayadère, l’élégance des Champs-Élysées

À deux pas des Champs-Élysées, Le Bayadère renvoie une certaine image du chic parisien : un décor raffiné, un bar tendance et une table gastronomique où la cuisine française s’exprime avec justesse et créativité.

L’expérience culinaire se révèle pleinement avec le menu dégustation (82 €), proposé uniquement les jeudis, vendredis et samedis soir. Le parcours s’ouvre sur une coupe de champagne, prélude festif qui annonce la suite. Puis, une déclinaison de cèpes met en lumière la richesse automnale des sous-bois, avant qu’un maki de poissons de roche, travaillé comme une bouillabaisse, n’apporte une touche méditerranéenne audacieuse.

Le voyage se poursuit avec un dos de bar sauvage relevé d’un condiment à l’oseille, mariage subtil entre fraîcheur marine et vivacité végétale. Ensuite, place à une ballotine de noix et ris de veau, où la finesse de la volaille rencontre le fondant de l’abat noble. Enfin, la partition se conclut sur une note sucrée et généreuse : une Tatin maison, accompagnée d’une glace au fromage blanc, qui équilibre rondeur et légèreté.

Pour les amateurs de belles associations, un accord mets-vins (38 € pour quatre verres) pousse plus loin l’expérience et crée un dialogue avec chaque assiette.

Entre élégance discrète et maîtrise technique, Le Bayadère s’affirme comme une adresse incontournable du 8e arrondissement, à la fois contemporaine et raffinée. Comme le disait Curnonsky : « La cuisine, c’est quand les choses ont le goût de ce qu’elles sont. »

Le Bayadère
35, rue de Berri, Paris 8e

restaurantlebayadere.com 

L’Arrêt, café créatif du 7e

Situé rue de l’Université, L’Arrêt ne se définit pas comme un simple bistrot parisien. Derrière ses assiettes gourmandes, on retrouve la cheffe étoilée Mashama Bailey et l’entrepreneur Johno Morisano, déjà à l’origine de The Grey, établissement mythique de Savannah. Ensemble, ils insufflent à Paris l’esprit généreux et métissé de la « port city Southern cuisine » née à Savannah et façonnée par les échanges afro-atlantiques et l’histoire culinaire du Sud des États-Unis.

À la carte, les classiques français côtoient les saveurs de Savannah. Côté entrées, le toast de poisson fumé marie morue, pommes de terre et anchois, tandis que le riz brisé « Middlins », associé à la saucisse de Morteau et aux crevettes, illustre l’histoire populaire du riz dans la cuisine afro-américaine. Plus ludique, les coquillettes façon mac n cheese, enrichies de cheddar, comté affiné et champignons, font déjà figure de signature réconfortante.

Parmi les plats, la queue de bœuf braisée, relevée de cacahuète, coco et gingembre, représente parfaitement cette fusion des influences. Le filet de cabillaud rôti, servi avec une purée de pommes de terre et une sauce au fenouil, propose une lecture marine plus délicate. Le poulet Captain, spécialité culte de la cheffe, séduit avec sa purée d’ail rôti et ses accents de curry. Enfin, la cassolette de haricots cornilles revisite le cassoulet en version végétarienne, sublimé par champignons, pommes de terre et miso.

Les accompagnements confirment cette générosité : betteraves rôties ou haricots de Lima braisés, à partager ou à accorder avec les plats.

En dessert, le ton oscille entre terroir et réconfort, entre assiette de fromages Barthélémy, crème au chocolat maison, chess pie au citron-lavande et glaces artisanales Le Bac à Glaces (pistache, caramel beurre salé, citron-basilic ou mangue) qui apportent fraîcheur et gourmandise.

L’Arrêt s’inscrit dans la continuité de l’ancien café L’Espérance, dont il conserve l’âme conviviale. Le décor, signé par Steven Millotti, allient authenticité parisienne et modernité élégante : comptoir en marbre et inox, banquettes retravaillées, lumières vintage. En sous-sol, une salle voûtée prolonge l’expérience dans une atmosphère plus intime.

Avec ce projet, Mashama Bailey et Johno Morisano offrent à Paris bien plus qu’un restaurant : un pont entre la mémoire des bistrots parisiens et l’héritage culinaire du Sud des États-Unis. Une invitation à ralentir, partager et savourer, fidèle au nom du lieu : L’Arrêt.

L’Arrêt
36, rue de l’Université, Paris 7e

larretparis.fr 

Divellec, la renaissance marine de la rive gauche

Comment une grande table devient-elle une légende ? Est-ce grâce à l’éclat d’un chef, à la mémoire d’un lieu, à la grâce d’une assiette ? Sans doute tout cela à la fois, mais aussi à l’inattendu d’une adresse qui, soudain, dépasse sa propre histoire. À l’ombre des Invalides, au 18, rue Fabert, Divellec est l’incarnation de cette magie rare.

Institution parisienne, la maison retrouve un souffle nouveau sous l’impulsion de Mathieu Pacaud et de la cheffe Margot Bourgeois, qui insufflent une énergie contemporaine à cette table marine iconique. Le décor, lumineux et raffiné, cadre idéal pour des déjeuners d’affaires comme des dîners feutrés, laisse toute la place à une carte iodée de haute précision.

Les assiettes déclinent la mer en variations subtiles : araignée de mer au fenouil, sole grillée, bar de ligne en croûte de sel, langoustines rôties. Aux signatures marines s’ajoutent des propositions plus audacieuses : palourdes gratinées au thym citron, thon rouge en tartare relevé d’une sauce Ponzu, ou encore cabillaud servi avec aïoli et légumes de saison. Chaque plat combine technique impeccable et créativité, révélant l’esprit iodé qui fait la réputation du lieu.

Le service, attentif et discret, est le reflet de cette exigence. Ici, rien n’est ostentatoire : tout respire l’équilibre entre rigueur et élégance, dans la continuité d’une maison étoilée qui a su se réinventer sans trahir son identité. Les prix reflètent le prestige de l’adresse, mais chaque assiette se vit comme une expérience à part entière, entre tradition et modernité. « La mer est un espace de rigueur et de liberté. » – Victor Hugo

Divellec
18, rue Fabert, Paris 7e

divellec-paris.fr

Artifex Lab, la galerie du futur

©Artifex

Dans le 11e arrondissement, Artifex Lab s’impose comme un ovni culturel : c’est la première galerie parisienne dédiée à l’art génératif et à l’intelligence artificielle. Plus qu’un espace d’exposition, le lieu se vit comme un laboratoire vivant, où installations immersives, créations en mouvement et résidences d’artistes se combinent à une cave à vin, une carte de tapas et un brunch dominical.

Aux commandes de la direction artistique, Neb, pionnier de la vidéo générative par IA, repousse les frontières de l’image en mouvement. Réalisateur et artiste visuel, il a collaboré avec Kyan Khojandi, Bigflo et Oli, Michel Polnareff ou DJ Pone, affirmant une vision libre et collaborative de l’art. À ses côtés, Benjamin Rittner, fort de quinze ans dans l’industrie musicale, pilote le développement du lieu comme une scène vivante, ouverte et fédératrice. Enfin, Yann Rusconi, entrepreneur culturel, inscrit Artifex Lab dans une démarche durable et humaine.

La programmation met également en avant des figures comme Judith Darmont, pionnière de la création numérique et artiste associée, qui tisse un lien direct entre œuvres, publics et enjeux contemporains.

Entre art génératif et art de vivre, Artifex Lab réinvente la galerie comme espace d’expérimentation, accessible autant aux curieux qu’aux passionnés.

« L’art lave notre âme de la poussière du quotidien. » – Pablo Picasso

Artifex Lab
10, rue de la Vacquerie, Paris 11e

artifex-lab.com

Giovanni Bianco, le pain réinventé

Prodige du pain français, Giovanni Bianco a remporté le prix du Meilleur Flan de Paris en 2019 et dirige depuis 2018 une boulangerie contemporaine devenue repaire pour les amateurs d’authenticité. Cette rentrée, il surprend avec une nouveauté qui mérite le détour : Les Pains de Gio.

Il s’agit d’une recette inédite, sans farine ni levure, imaginée après plus de 40 essais pour répondre aux attentes des corps en mouvement et des appétits conscients. La base ? Skyr, œufs bio, flocons d’avoine et une pointe de sel de Guérande – rien de plus. Résultat : une mie moelleuse, une croûte dorée, un goût franc et un apport protéiné supérieur à 10 %, le tout sans sucre ajouté.

Une petite révolution dans l’univers du pain, où rigueur artisanale et audace contemporaine s’unissent sans jamais trahir l’essentiel : le goût. « Le pain est le roi de la table et tout le reste n’est que sa cour.» – Louis Bromfield 

Giovanni Bianco
49, rue Chardon-Lagache, Paris 16e

instagram.com/giovanni.boulangerie

Archibald, le sandwich d’auteur

Le 11 septembre, Archibald a inauguré son nouveau corner Eat by Archibald au Louvre, dans l’ancien espace Tartine & Co. Plus qu’une boulangerie moderne, l’adresse réinvente le sandwich comme une création culinaire à part entière. Les pains au levain, façonnés dans leur fournil du 5e, rencontrent des garnitures imaginées par un chef passé par de grandes maisons, tandis que les produits d’épicerie fine sont sélectionnés avec soin. Chaque recette devient une composition sur mesure, pensée comme un instant de gastronomie du quotidien.

Archibald, c’est avant tout une histoire humaine. Celle de Louis-Marie, qui quitte la gestion administrative à 40 ans pour se former au métier de boulanger, animé par la quête d’un pain authentique, souvenir de son enfance. À ses côtés, Ève, son épouse, ancienne directrice financière, l’accompagne dans cette aventure. Ensemble, ils imaginent une boulangerie nouvelle génération, où la tradition s’associe à l’innovation et au respect de la matière première.

Dans chacun de ses points de vente, Archibald propose une gamme de pains 100 % bio, vendus au poids, en morceaux ou à la tranche, livrés chaque jour à vélo, directement sortis du four. Véritable refuge pour les amateurs de bon pain, l’enseigne s’impose comme un modèle durable et engagé, où excellence rime avec simplicité.

Archibald devient ainsi plus qu’une boulangerie : un art de vivre parisien, où l’on déjeune sur le pouce sans renoncer à la qualité. Avec E.A.T. by Archibald, le Louvre accueille une vision du sandwich à la française : simple, raffiné, ancré dans l’excellence du pain.

« La simplicité est la sophistication suprême. » – Léonard de Vinci

Archibald
6, rue Jean-Jacques-Rousseau, Paris 1er 

instagram.com/boulangerie.archibald 

Haze, le souffle du speakeasy moderne

©Haze

Derrière ses ornements asiatiques et sa laque rouge, Haze se dévoile comme un secret bien gardé. Imaginé par Thomas Sonnier et Hamza Ahsaini, ce bar rend hommage aux speakeasies de la Prohibition, ces refuges où l’on buvait la liberté à voix basse.

Sous la lumière ambrée, les velours rouges et les laques carmin signés Bruno Rozenfeld composent une atmosphère feutrée, presque cinématographique. Au comptoir, conçu par Élodie Bouard, les barmen Renaud dos Santos et Archibald Lees réinventent les classiques sous la direction du mixologue Johann Bouard, fondateur de My Lab in Paris.

La B.B.Q Margarita & Smoked Pineapple Ice mêle mezcal et ananas fumé, le Hazelnut Mint Julep allie rhum ambré et noisette, tandis que le Champagne Cocktail rend hommage à l’élégance d’un autre temps. Chaque verre est une histoire, chaque saveur un voyage.

Au sous-sol, un fumoir décoré par le street artiste Ardif ajoute à l’expérience. Les prix s’accordent à la précision du geste : justes, mesurés, à l’image d’un lieu où tout semble pensé pour créer l’instant parfait.

« La prohibition… c’est tout de même mieux que pas d’alcool du tout. »Will Rogers

Haze
4, rue de l’Arc-de-Triomphe, Paris 17e     

haze-paris.com 

Le bar de l’Hôtel Balzac, l’élégance en confidence

À deux pas des Champs-Élysées, le bar de l’Hôtel Balzac cultive une élégance feutrée, celle des lieux que l’on découvre par hasard et où l’on revient par choix. Derrière la façade discrète du nouvel établissement signé Bertrand Hospitality, ce bar intime séduit par son atmosphère de speakeasy parisien : lumière tamisée, fauteuils profonds, chuchotements plutôt que conversations. Derrière le comptoir, Julien Quettier, chef barman exécutif, compose une carte inspirée de l’univers d’Honoré de Balzac. Chaque cocktail évoque un personnage ou une scène : infusions florales, liqueurs boisées, fruits mûrs et zestes délicats se répondent comme des mots dans une phrase juste. Lieu de confidences et de rencontres, le bar devient, lors de la Fashion Week, le refuge discret des créatifs et des curieux. Les prix suivent l’esprit du lieu : raffinés et sans excès. 

« Je crois à la nuit. » – Rainer Maria Rilke

Le bar de l’Hôtel Balzac
6, rue Balzac, Paris 8e 

hotelbalzac.paris/fr 

Objet désir : un couteau parfait, l’art du geste japonais à Paris

Dans certains lieux parisiens, on redécouvre le silence du geste. Ce moment suspendu où la lame touche la matière, où le bruit du métal remplace les mots.
Au cœur du Marais, Ogata offre ce cadre apaisé où la gastronomie devient rituel. Autour du comptoir de bois, la précision japonaise s’est invitée à table avec les couteaux Miyabi, véritables œuvres de savoir-faire. Forgées selon la tradition de Seki, ces lames fines et équilibrées allient rigueur allemande et délicatesse nippone. Sous la lumière douce, le tranchant se fait caresse : il effleure le poisson, dessine le légume, sculpte la simplicité. À chaque mouvement, on perçoit la philosophie d’un artisanat où la main et l’esprit ne font qu’un.

Le repas, ponctué de textures subtiles et de saveurs précises, étoffe cette idée d’équilibre : on apprécie la douceur du riz, la justesse d’une cuisson, la beauté d’un geste répété jusqu’à l’évidence. Les couteaux Miyabi, fruits du savoir-faire du groupe Zwilling, traduisent cette recherche de perfection : forgés et polis à la main, ils incarnent une élégance fonctionnelle, celle d’un outil pensé pour durer et transmettre. Un outil où le prix compte. 

« Mains, outils de l’esprit sans lesquels la pensée n’est que chimère. »  Aslan (Alain Gourdon)

Ogata Paris – 16, rue Debelleyme, Paris 3e
Miyabi – Maison de coutellerie du groupe Zwilling

zwilling.com/fr/miyabi

Spa Guerlain, le sanctuaire du bien-être royal

À quelques minutes de Paris, le Waldorf Astoria Versailles – Trianon Palace dévoile le nouveau visage de son Spa Guerlain. Véritable sanctuaire de 2 800 mètres carrés, l’adresse s’impose comme un temple de bien-être absolu, où luxe et sérénité se rencontrent dans un décor sublimé.

Sous une majestueuse verrière, la piscine iconique s’illumine désormais de mosaïques dorées inspirées des armoiries versaillaises. Un espace baigné de lumière naturelle, prolongé par un solarium intimiste, qui redéfinit l’expérience de détente. L’esthétique soignée du lieu – teintes iconiques, matières nobles, lignes épurées – rend hommage à l’héritage du Roi Soleil tout en offrant une modernité apaisante.

Dans les 14 cabines, l’expérience Guerlain se vit comme un rituel sur mesure. Chaque soin débute par un diagnostic beauté précis et un choix aromatique personnalisé. Le soin signature « Le Secret de la Reine / du Roi » illustre cette philosophie : un protocole où traditions et techniques contemporaines se mêlent pour apaiser l’esprit et délier les tensions. Les praticiennes y orchestrent chaque geste comme une cérémonie intime.

Le spa dépasse le simple soin en proposant un univers complet : sauna, hammam, douche Vichy, studio de yoga, fitness ouvert 24h/24 et courts de tennis en saison. Une offre enrichie par le Trianon Wellness Club, conçu autour de séquences annuelles pour une approche holistique du bien-être. Accès illimité aux installations, rendez-vous exclusifs, conseils nutritionnels et routines personnalisées transforment l’adhésion en véritable art de vivre.

Le Club Impérial Guerlain renforce cette philosophie avec des abonnements prestigieux – Orchidée, Impériale, Black – offrant un suivi sur mesure et des soins réguliers. Une manière d’inscrire le rituel Guerlain dans la durée, entre privilèges et excellence.

Le Spa Guerlain est plus qu’un lieu : c’est un royaume. Ici, le luxe se vit dans la précision des détails, dans une atmosphère où chaque geste, chaque éclat de lumière devient invitation à la déconnexion.

« Le luxe est une nécessité qui commence là où finit la nécessité. »Coco Chanel

Spa Guerlain – Waldorf Astoria Versailles – Trianon Palace 
1, boulevard de la Reine, Versailles

waldorfastoriaversailles.fr 

ECHAPPÉE CULTURELLE

Exposition Soulages : le maître du noir 

Cet automne, Paris célèbre la puissance radicale de Pierre Soulages dans une exposition magistrale au musée du Luxembourg. Jusqu’au 11 janvier 2026, l’espace muséal se transforme en résonateur de lumière, accueillant des toiles monumentales où l’outrenoir dialogue avec le temps, la mémoire et la spiritualité. Plus qu’une rétrospective, c’est une immersion dans l’univers d’un artiste qui a fait du noir une couleur absolue, incandescente, consommant et révélant toutes les autres. « Le noir est une couleur en soi, qui résume et consume toutes les autres. » Henri Matisse

« Soulages, une autre lumière »

19, rue de Vaugirard, Paris 6e 
Jusqu’au 11 janvier 2026

museeduluxembourg.fr/fr/agenda/evenement/soulages-une-autre-lumiere

1925–2025, cent ans d’Art déco

Cent ans après l’exposition de 1925 qui propulsa le mouvement sur la scène mondiale, le musée des Arts décoratifs rend hommage à l’Art déco et à sa modernité intemporelle.
Plus de 1 000 œuvres – mobilier sculptural, bijoux, affiches, objets d’art et créations de mode – retracent un siècle d’élégance et d’innovation. La scénographie immersive fait dialoguer les chefs-d’œuvre des années folles avec l’audace contemporaine, à l’image de l’Orient-Express mythique réinventé par Maxime d’Angeac.
Un voyage sensoriel dans un siècle où le luxe se conjuguait à l’avant-garde.

MAD, Musée des Arts décoratifs, Paris 1er
Jusqu’au 26 avril 2026

madparis.fr/1925-2025-Cent-ans-d-Art-deco

Bugonia : Yorgos Lanthimos entre satire et science-fiction

Avec Bugonia, le réalisateur grec revisite le film sud-coréen Save the Green Planet! (2003). Le récit met en scène deux marginaux persuadés qu’une puissante cheffe d’entreprise est une véritable entité extraterrestre. Entre thriller, satire sociale et comédie absurde, Lanthimos propose une nouvelle plongée dans l’irrationnel, porté par Emma Stone et Jesse Plemons. Sortie prévue le 26 novembre 2025.

Vie privée : Jodie Foster face à ses démons intimes

Jodie Foster © George Lechaptois

Dans Vie privée (A Private Life), Jodie Foster incarne une psychiatre dont la vie bascule lorsqu’un patient réveille en elle des blessures enfouies. Confrontée à ses propres contradictions, elle navigue entre secrets, vérité et quête d’apaisement. Aux côtés de Daniel Auteuil, la comédienne trouve un rôle à la mesure de son intensité. Sortie prévue le 26 novembre 2025.

Guillermo del Toro ressuscite le mythe de Frankenstein

©Netflix

Le cinéaste mexicain revisite l’œuvre fondatrice de Mary Shelley avec une approche résolument gothique. Dans cette relecture, Oscar Isaac interprète le célèbre scientifique obsédé par la création de vie, tandis que la créature devient le miroir de ses angoisses et de son humanité brisée. Fidèle à son univers visuel, del Toro promet un spectacle sombre et lyrique. Sortie mondiale le 17 octobre 2025, sur netflix le 7 Novembre 2025.

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