Au coeur de ses vignobles, la célèbre maison de champagne a dévoilé un projet architectural, réalisé avec la complicité du duo de designers italiens Formafantasma. Un projet qui est dédié à la biodiversité.

Ce n’est pour le moment qu’un début, mais un début remarquable. En septembre dernier, Formafantasma a dévoilé l’Îlot de Biodiversité, le tout premier volet du projet Cohabitare, situé au coeur des vignobles de la maison Perrier-Jouët. La forme de cette installation ? Soixante-quatorze poteaux structurés par des modules en terre cuite, fabriqués artisanalement en France et finis dans une gamme d’émaux naturels à l’oxyde de fer. Leurs couleurs vives attirent oiseaux et insectes, mais aussi chauves-souris. Installés sur un espace de 285 mètres carrés, ils seront entourés par des plantes indigènes qui fourniront de la nourriture aux espèces animales, tout en faisant office d’habitat pour les insectes grâce aux ouvertures et cavités de différentes tailles prévues à cet effet.
L’objectif de ce projet est de favoriser la biodiversité locale, dont les rythmes seront observés par un comité scientifique, précise le duo sur son compte Instagram. Une étude sera également menée avec le Muséum national d’histoire naturelle de Paris, pour établir des indicateurs de biodiversité tant pour Cohabitare que pour les parcelles viticoles conduites en viticulture régénératrice, une « approche holistique qui profite au climat, aux écosystèmes et à la biodiversité, ainsi qu’au bien-être de la communauté », adoptée depuis une dizaine d’années par la maison de champagne afin de minimiser son impact sur l’environnement et de participer à enrichir la biodiversité.
À l’occasion de l’inauguration de l’îlot, les convives étaient invités à déguster un « Banquet of Nature », pour lequel Formafantasma a conçu un ensemble d’éléments d’art de la table, comprenant des verres peints à la main. Ces verres à eau et à champagne, créés en collaboration avec la verrerie viennoise Lobmeyr, représentent des illustrations peintes à la main d’espèces de la flore et de la faune, afin de démontrer la diversité caractéristique de la région. Les deux designers sont allés piocher des formes et des motifs dans les archives de l’entreprise pour donner vie à cette série de verres, en ajoutant des dessins des espèces qui habiteront l’Îlot de Biodiversité. Étaient également de la partie des bols en céramique, réalisés à partir des déchets issus de l’usine où ont été confectionnés les modules de céramique de l’Îlot. Les pièces sont émaillées avec la même palette que celle développée pour les modules et servies pendant le déjeuner sous forme de plat spécial.
Enfin, autre volet issu de Cohabitare, l’oeuvre baptisée The Centerpiece. Celle-ci se compose de deux sculptures sonores qui capturent les sons et les fréquences spécifiques des espèces locales, permettant ainsi de faire l’expérience de la biodiversité à travers le monde. Les sculptures sont constituées d’une planche de résonance en bois qui, grâce à ses vibrations, diffuse le son dans tout l’espace environnant. Des planches de bois sont placées dans deux boîtes pouvant être ouvertes et découvertes comme une expérience sensorielle. À l’intérieur se trouvent des représentations peintes à la main de la flore et de la faune locales, qu’on pourra également entendre dans la composition sonore de David Monacchi, intitulée Oecanthus. Le compositeur éco-acoustique poursuivra son travail durant les trois prochaines années afin de mettre en lumière l’évolution de la biodiversité dans l’Îlot de Biodiversité.
Maison Perrier-Jouët et Formafantasma nous ont dévoilé un tout premier chapitre dont il nous tarde de lire la suite.
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