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PREMIÈRE EXPOSITION SOLO CONSACRÉE AU DESIGNER ENZO MARIAU ROYAUME-UNI

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Décédé en 2020, le designer italien Enzo Mari a laissé une marque profonde dans l’histoire du design. Une carrière à laquelle le Design Museum de Londres rend hommage dans une exposition à découvrir jusqu’au 8 septembre 2024.

Pionnier du design de l’après-guerre, Enzo Mari aura agité le monde du design pendant près de soixante ans. Une carrière singulière et remarquable qui méritait bien une exposition. Produite par la Triennale de Milan, qui l’avait présentée en 2020, juste après la mort du maestro, alors âgé de 88 ans, celle-ci a été pensée par Hans Ulrich Obrist, ami du designer et directeur artistique des Serpentine Galleries, ainsi que par Francesca Giacomelli, assistante d’Enzo Mari, curatrice et chercheuse. Il fallait bien cela pour dresser cette large rétrospective qui embrasse les nombreux faisceaux étudiés par Mari, comme son travail en tant que designer, mais aussi en tant qu’artiste, enseignant, critique et théoricien. Au programme, plus de 300 pièces signées de sa main, dont la plupart n’ont jamais été vues en Angleterre. Parmi les meubles, les installations conceptuelles, les productions graphiques comme ses Nature Series ou les pièces de design comme ses calendriers perpétuels en plastique moulé par injection, le visiteur découvrira ou redécouvrira ses ouvrages et ses jeux conçus pour les enfants. En effet, Enzo Mari estimait que les besoins des plus jeunes devaient également être considérés par le design, au même titre que ceux des adultes.

Convaincu que le jeu était « l’activité nécessaire pour découvrir son potentiel et apprendre à connaître le monde », le créateur italien avait également exploré cet univers. Après avoir observé ses enfants jouer, il avait ainsi décidé de concevoir de nouveaux jouets et jeux. Des réalisations qui sont pour certaines devenues célèbres et constituent les points forts de l’exposition. Parmi elles, 16 animaux, un puzzle en bois conçu à la fin des années 1950, composé des silhouettes de 16 animaux, dont un chameau, un éléphant et un kangourou. Un projet si populaire que seize ans plus tard, Mari concevait pour le fabricant milanais Danese une autre version du jeu, 16 poissons, où se bousculaient des silhouettes de poissons, de phoques, d’une pieuvre et d’autres animaux marins et créatures aquatiques.
Autre aspect de sa carrière évoqué à l’occasion de l’exposition : la dimension durable de son design. Décidément en avance sur son temps, et très radical pour son époque, le designer avait notamment exprimé cette volonté à travers le livret Autoprogettazione. Dans cet ouvrage, les curieux pouvaient découvrir un manuel permettant de réaliser chaise et table avec seulement des planches et des clous. Des données libres de droits, accessibles à tout le monde. Encore une fois, Mari se montre avant-gardiste, anticipant ainsi la notion d’open source.
Des démarches novatrices, mais aussi des intransigeances et des opinions subversives, qui auront fait qu’Enzo Mari était de son temps perçu et décrit comme « la conscience du design », explique l’équipe du musée. Et pour cause, sa position était celle d’un activiste, appelant à une plus grande responsabilité sociale dans le design ainsi quʼà l’accès à la connaissance. Un discours qui, aujourd’hui, semble toujours et encore d’actualité.

« ENZO MARI » THE DESIGN MUSEUM
224-238 KENSINGTON HIGH STREET, LONDRES (ANGLETERRE)
JUSQU’AU 8 SEPTEMBRE 2024
DESIGNMUSEUM.ORG

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