Cette région à 130 kilomètres au nord-ouest de Londres invite à filer à l’anglaise dans une campagne de carte postale, comme figée dans le temps. Impossible de résister à son charme bucolique et à son art de vivre un rien désuet.

Des vallons verdoyants, des prairies à perte de vue, des villages paisibles et pittoresques, des maisons en pierre dorée entourées de généreux parterres de fleurs, des manoirs victoriens habités depuis des générations par les mêmes familles de lords, sans oublier des parcs et jardins d’un raffinement extrême… Depuis longtemps, les Cotswolds séduisent la haute société londonienne et les artistes en quête d’inspiration, auxquels se mêlent désormais et de plus en plus des touristes venus d’ailleurs. La plupart sillonnent la région en voiture par la bien nommée « route romantique », longue de 250 kilomètres, avec deux itinéraires en boucle. Elle part de Cheltenham, réputée pour son architecture Régence. Plus au nord, à Winchcombe, il faut ralentir à la hauteur de l’église St. Peter pour admirer les maisons basses aux façades patinées par le temps et aux fenêtres bordées de fleurs éclatantes. Sur la droite, une petite route mène au Sudeley Castle, un château entouré de dix merveilleux jardins, dont le plus impressionnant, celui des Reines, compte quelque 69 variétés de roses. Du point culminant des Cotswolds (331 mètres d’altitude), au pied de la Broadway Tower, le panorama s’étend par temps clair jusqu’à Worcester, à une trentaine de kilomètres de là. Un arrêt s’impose ensuite sur Park Road, la rue principale de Chipping Campden, bordée de boutiques d’antiquaires, de salons de thé et de galeries d’art. Pour une ambiance plus fleur bleue, direction Bourton-on-the-Water, charmant village traversé par un petit cours d’eau. Aux beaux jours, les bancs et les pelouses sont pris d’assaut pour contempler le ballet des cygnes. Dans la partie sud de la Romantic road, les routes sont plus étroites et sinueuses, plus champêtres aussi. Aucune construction neuve ni aucun panneau publicitaire ne viennent perturber l’harmonie des paysages. Au milieu des prairies en pente douce et des forêts denses, il n’est pas rare de croiser des randonneurs, des joggeurs, des cyclistes ou des cavaliers. Les églises, de Northleach ou de Cirencester en particulier, dont la construction a été financée par les producteurs de laine, rivalisent de taille et de beauté. Dans le village de Burford, on joue au cricket, au polo, au golf ou au bridge. La dernière étape, Painswick, est connue pour son jardin public parsemé de 99 buissons taillés en pointe, en carré ou en rond, et son jardin rococo datant du XVIIIe siècle. On y flâne tranquillement jusqu’à l’heure du thé, un moment sacré… so british.
Carnet d’adresses
Cowley Manor Experimental : Conte de fées contemporain
Cette propriété de 22 hectares récemment acquise par l’Experimental Group (également présent à Londres, Biarritz, Minorque…) est située tout près de Cheltenham. Elle date du XVIIe siècle et aurait inspiré Lewis Carroll pour l’écriture des Aventures d’Alice au pays des merveilles. Le manoir de style italien, qui a appartenu à des rois anglais, abrite 31 chambres, un spa XXL, une table locavore dans une salle incroyable décorée de boiseries, un bar à cocktails, un salon, une bibliothèque… Le tout décoré par la Française Dorothée Meilichzon. Cinq nouvelles chambres viennent d’être créées dans un pavillon annexe par l’architecte anglais Matos Ryan.
The Double Red Duke : Auberge d’épicuriens
Cet ancien relais de poste, dans le hameau de Clanfield dans l’Oxfordshire, a été transformé en auberge contemporaine. Une étape de choix pour les hôtes des 19 chambres décorées d’objets et d’œuvres d’art chinés et les clients du gastropub dirigé par le chef suédois Henrik Ritzén (étoilé à l’Aquavit de Londres) : une raison en soi pour venir jusque dans les Cotswolds ! On aime ici l’opulence des intérieurs, les têtes de lit à motifs, les papiers peints colorés, et le cachet incroyable de la bâtisse couleur miel.
countrycreatures.com/double-red-duke
The Fox at Oddington: Bonheurs simples
Un ancien pub de village plus que centenaire, récemment métamorphosé en une adresse gourmande et conviviale. On y vient autant pour l’ambiance, avec le feu qui crépite dans le four à pizza, que pour les plats qui célèbrent le terroir ou le choix de bières et de vins de producteurs indépendants. À l’étage, six chambres de caractère, décorées d’antiquités. Et à côté, une maison de campagne privatisable avec quatre chambres pour les séjours en tribu.
The Wild Rabbit : Bio, beau et bon
Cette adresse tendance (mais pas show off), à Kingham, a été lancée par Carole Bamford, grande prêtresse du bio. Elle vaut le détour pour les assiettes du chef Sam Bowser qui revisite avec panache la tradition culinaire britannique. Les races de viande rares, les fruits et légumes proviennent de fermes alentour, dont Daylesford, une référence en matière de produits biologiques, également propriété de Carole Bamford. Vous pourrez aussi découvrir les ateliers de dégustation, les cours de cuisine, les concerts… Et pour prolonger le plaisir, la maison propose 13 chambres au design rustique chic.