Son œuvre est une merveilleuse combinaison de couleurs et de mouvements, d’exubérance et de glamour, d’onirisme et de désinvolture, qui sublime la femme et le rêve dans des jeux d’ombre et de lumière.



« Si tu veux atteindre les étoiles, va et attrape-les ! ». Ces paroles précieuses, entendues lorsqu’il était enfant, Kristian Schuller les tient de son père. Quatre décennies plus tard, ce photographe de mode semble avoir atteint les constellations, au vu de son portfolio éblouissant. Ce natif de Roumanie a émigré très jeune en Allemagne avec sa famille. Il a ensuite entrepris des études en photographie et en design de mode à l’université des beaux-arts de Berlin sous le professorat iconique de Vivienne Westwood et de Franz Christian Gundlach. C’est aussi en ce lieu qu’il a rencontré sa future épouse Peggy, alors étudiante en stylisme.
Dans leur parcours, Kristian et Peggy voyagent beaucoup, se posent à New York, puis à Paris, avant de revenir en Allemagne. Dès le début de sa carrière, Kristian Schuller a su qu’il voulait combiner la photographie avec l’art et la mode. Ses premières armes, il les fait chez Condé Nast Publications à Londres grâce à Isabella Blow (1958-2007), alors styliste et rédactrice de mode des plus influentes.
Depuis lors, il enchaîne les collaborations avec les magazines (Vogue, Harper’s Bazaar, Elle, Glamour), les expositions à travers le monde (Paris, Berlin, Cracovie, Miami, Bruxelles) et les publications d’ouvrages photographiques (90 Days One Dream, Tales for Oskar, Anton’s Berlin).
Entre beauté et rêverie
Son processus de création se traduit par de puissantes expressions de couleurs et de lumières, inventant des récits visuels laissés volontairement ouverts à l’interprétation. Cet univers chatoyant fait la signature de celui qui a rejeté très vite le gris omniprésent, terne et poussiéreux de sa Roumanie communiste. L’imaginaire de Kristian Schuller trouve sa source dans le monde du cinéma, l’histoire de l’art et les photographies du XXe siècle, donnant naissance à des atmosphères glamour, cocasses et poétiques que l’artiste façonne main dans la main avec Peggy, qui gère le style, les prises de vue, les coiffures, le maquillage et les vêtements.
Ses portraits sont un constant dépassement du réel, jouant sur le flou, la lumière et l’obscurité. La femme et le rêve restent au cœur de son exploration où les modèles et les papillons se fondent et se confondent, prenant ainsi un envol libérateur et quasi spectral.
« La silhouette d’une femme suffit à faire tourner tout un film dans mon imagination », expliquait Kristian Schuller lors de sa nouvelle exposition à la galerie Jaeger Art en Allemagne en 2023. « J’ai la grande chance de travailler avec des gens formidables dont la forte personnalité est pour moi à la fois une inspiration et une mission. Peu importe qu’il s’agisse de personnalités connues, comme Cate Blanchett, Penélope Cruz ou Léa Seydoux, ou de personnalités inconnues et fantastiques. La beauté ne peut fonctionner qu’en interaction avec le personnage. »
Crédits photo © Kristian Schuller