Le Palais Galliera fait en cette fin d’année une place d’honneur à l’accessoire en présentant les collections de chapeaux d’un des plus grands modistes, actif depuis les années 1980.
Stephen Jones est une véritable icône de la mode. Depuis plus de quarante ans, ce styliste britannique propulse le chapeau au rang d’art. Cette figure discrète pour le grand public confectionne cet objet d’une haute tenue pour les plus grandes maisons, de Christian Dior à Jean Paul Gaultier en passant par Thierry Mugler, Vivienne Westwood, Comme des Garçons, Louis Vuitton. Et la liste est encore longue. C’est ce que vient nous rappeler le Palais Galliera à Paris qui présente pour la première fois une exposition entièrement dédiée à un accessoire depuis plus de quatre décennies.

porté par Jane Leonard, 1979 © Peter Ashworth
ENTRE MODE ET MUSIQUE
Le parcours retrace ainsi son processus créatif, de ses sources d’inspiration à la place de Paris dans son travail. Près de 400 oeuvres sont mises en lumière dans les espaces de l’institution parisienne, réunissant plus de 170 chapeaux, une quarantaine de looks complets avec vêtements et couvre-chefs, et toutes sortes d’archives (dessins préparatoires, photographies, extraits de défilés…).
Ce chapelier, aujourd’hui âgé de 67 ans, a grandi au bord de la mer, près de Liverpool, dans le nord-ouest de l’Angleterre. Dès l’ouverture de sa première boutique à Londres en 1980, ce diplômé de la Saint Martin’s School of Art ne s’est pas fait attendre pour lancer deux collections par an. Stephen Jones s’est ensuite vite fait un nom grâce au monde de la musique, confectionnant notamment des chapeaux pour Boy George, membre du groupe Culture Club, Spandau Ballet ou encore Grace Jones.
CRÉATIONS ICONIQUES
C’est avec la collection « Model Millinery », inspirée de l’allure de la Parisienne, incarnée par sa première assistante Sibylle de Saint Phalle, nièce de Niki, qu’il entame sa conquête de la Ville Lumière en 1982. Un véritable prélude à ses influences futures. À cette époque, elle le présente à Azzedine Alaïa, Jean Paul Gaultier et Thierry Mugler. Deux ans plus tard, Stephen Jones devient le premier modiste britannique à travailler dans la capitale.
Cette célèbre ligne propose encore aujourd’hui « des casquettes à visière déformées aux couleurs vives des années 1980, des bérets brodés avec des épingles à chapeau haut-de-forme, imprimés en 3D, et un diadème étincelant de la Tour Eiffel, confectionné à partir de ruban de soie ». Il en va de même pour les collections « Miss Jones » et « Jones Boy ». Comme il le souligne sur son site Internet, elles incarnent « la Parisienne de 2024, depuis des casquettes matelassées en velours jusqu’à des chapeaux en vinyle, pour les courses hippiques ou les rendez-vous de la mode, ou bien des voiles scintillants pour danser chez Maxim’s. »
DE LONDRES À PARIS
L’exposition au Palais Galliera explore ainsi en profondeur ce lien particulier qu’il entretient avec Paris, sa culture, sa couture. De l’élégance parisienne à l’avant-garde londonienne, Stephen Jones participe très vite aux collections mythiques des plus grandes maisons, marquant l’histoire de la mode.
Certaines de ses créations font aujourd’hui partie des collections permanentes du Victoria and Albert Museum de Londres, du Louvre à Paris ou encore du Fashion Institute of Technology et du Kyoto Costume Institute. Ses collaborations avec des griffes françaises, comme Christian Dior, pour laquelle il crée des chapeaux depuis plus de vingt-cinq ans, n’ont eu de cesse de bouleverser sa vision et sa création.
« STEPHEN JONES, CHAPEAUX D’ARTISTE »
PALAIS GALLIERA, MUSÉE DE LA MODE DE PARIS
10, AVENUE PIERRE-IER-DE-SERBIE, PARIS 16E
JUSQU’AU 16 MARS 2025
PALAISGALLIERA.PARIS.FR