Bien connu des amateurs d’art et de design virtuel, Andrés Reisinger, un créatif argentin basé à Barcelone, avait marqué les esprits avec son fauteuil 100 % numérique, Hortensia, transposé ensuite dans le monde réel.
Six ans plus tard, le designer et artiste poursuit son œuvre, notamment à Djeddah, en Arabie saoudite. Sobrement baptisée Take Over Jeddah, sa nouvelle réalisation est présentée à l’occasion de la première édition de Balad Al-Fann, manifestation dont le but est de faire revivre le quartier de Djeddah classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Situé dans le cœur de la vieille ville historique, le travail de Reisinger nous interroge sur notre perception des entités non physiques et physiques. Après une première édition de Take Over à Miami, ce nouvel opus saoudien vise à donner une teinte moderne aux récits anciens, demandant au spectateur de considérer la tradition sous un nouvel angle. Même si la structure ancienne est enveloppée de tissu rose, l’œuvre ne touche en rien l’esthétique du bâtiment lui-même. Couleur signature de Reisinger, à la fois vibrante et suscitant un sentiment de confort, de familiarité, le rose peut favoriser les liens humains à travers un sentiment d’unité et d’appartenance. Haute de 17 m, l’installation a pour but de déclencher une discussion sur la signification et la valeur des « objets » architecturaux, en particulier ceux qui risquent d’être abandonnés et qui représentent le passé culturel et sociétal de la ville.
