QUAND LA NOURRITURE INSPIRE LA COUTURE

Notre gourmandise ne trompe personne, pas même le luxe. Les accessoires de mode sont tentés par une tendance inattendue, mais savoureuse : les sacs à main se métamorphosent en céleri, en tomate pulpeuse, en paquet de chips… Mais ces délices de cuir visent-ils à aiguiser notre appétit ou cherchent-ils le simple impact médiatique ?  

Moschino

Moschino cultive le potager jusqu’au podium : son sac Sedano en forme de céleri a aussitôt germé sur les réseaux sociaux, au point que l’enseigne de supermarché Aldi s’en est inspiré pour faire sa pub. Le tarif a lui aussi fait parler : 3 700 euros pour ce céleri en cuir… La maison italienne s’est véritablement réinventée grâce à cette tendance ; faut-il y voir un vrai renouveau créatif ou un simple coup de buzz ? 

moschino.com

Loewe

Loewe goûte depuis longtemps à la métaphore culinaire : souvenez-vous de ses campagnes où poires juteuses, betteraves rosées ou citrons éclatants se mêlaient aux flacons de parfum… Poursuivant la dégustation, la marque a récemment dévoilé sur Instagram la pochette Tomato, aussitôt relayée par la presse et par des milliers de stories. Chez Loewe, la tomate n’est pas un simple motif : c’est un blason. Rouge franc comme la terre andalouse, ronde et imparfaite, elle incarne l’héritage rural affectionné par le directeur artistique Jonathan Anderson (récemment passé chez Dior).  

loewe.com

Balenciaga

Balenciaga a fait passer le paquet de chips au rayon luxe. Sa pochette en cuir grainé semblable à un sachet froissé de chips Lay’s a d’abord affolé Instagram avant de s’arracher en magasin au prix de 1 650 euros. La maison de mode adore détourner les objets du quotidien : gilet de chantier, sac Ikea, rouleau de scotch… mais la nourriture n’avait encore jamais vraiment été conviée. Pari gagné : un emballage destiné à être simplement jeté se transforme en accessoire fashion.

balenciaga.com

Chanel

Même la maison Chanel s’est laissée tenter : lors d’un défilé, la marque a créé un sac « pop-corn », une boîte noire et blanche surmontée de perles imitant les grains éclatés, un logo posé tel un ticket de cinéma. Si la rue Cambon s’y met, c’est bien que le filon reste inépuisable ; attendez-vous donc à voir défiler d’autres gourmandises très bientôt. 

On pourrait ne voir dans cette avalanche gourmande qu’un très bon coup marketing, une énième provocation créée pour l’algorithme. Mais on peut aussi y voir autre chose : une certaine malice, l’envie de rire, de croquer la vie à pleines dents. Alors, coup de buzz ou simple fantaisie ? Peu importe : tant que cela nous fait sourire, nos dressings pourront bien continuer à se régaler !

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