Chaque mois, Flora di Carlo vous dévoile dans Acumen les nouveautés ou ses coups de cœur à Paris : adresses gourmandes, lieux de détente, et événements culturels.
À DÉCOUVRIR
ADRESSES « COUP DE CŒUR »
Kapara : Le brunch en fête
Au cœur du 1er arrondissement, entre les vitrines de luxe et les allées du Palais-Royal, Kapara bouscule les habitudes dominicales avec un brunch méditerranéen aussi festif que généreux. Dans cette version 2.0 de Balagan, l’adresse mythique devenue Kapara (« être cher » en hébreu) ne fait pas les choses à moitié. C’est une célébration du goût, de la musique et de la convivialité.
Le décor est signé du studio Rodaa, connu pour ses ambiances envoûtantes. Ici, les banquettes s’habillent de velours mordoré, les luminaires flirtent avec les formes organiques, et la salle pulse au rythme d’une playlist qui donne le ton. On danse presque entre les plats, tant l’atmosphère est vibrante. C’est un brunch pensé comme une scène : nappes froissées, éclats de rire, casseroles tintantes, et une cuisine qui jaillit dans un ballet bien orchestré.
Le chef étoilé israélien Assaf Granit réinvente la tradition levantine avec audace. Tout commence par une farandole d’entrées servies à table, une parade gustative digne d’un opéra : hallah maison à tremper dans une crème tahini ou un confit d’ail, fattoush croustillant au sumac, pastrami fondant à la moutarde ras-el-hanout, et corn ribs nappées de gorgonzola. Les beignets burekas aux épinards et feta rivalisent avec les feuilles de vigne farcies accompagnées de yaourt citronné.
En plat principal, on choisit entre une shakshuka verte au comté, un hallah schnitzel croustillant aux aubergines et coriandre, ou d’autres créations inspirées de Jérusalem et d’Europe Centrale. Quant au dessert, c’est un show. À la fin du repas, on se lève pour aller au comptoir des douceurs – sablés, crèmes, fruits, mousse halva… –, toutes soigneusement présentées dans un esprit de fête orientale.
Le brunch, proposé avec boissons chaudes et jus de fruits à volonté, se savoure autant qu’il se vit. Kapara est une fête. Une explosion de couleurs, de saveurs et de sons. Une adresse où le dimanche devient un terrain de jeu culinaire.
Kapara
9, rue d’Alger, Paris 1er


Host : Le laboratoire gourmand de Clémence Gommy
Host est un laboratoire à émotions, une scène expérimentale où la cuisine rencontre l’art, le design et la poésie. Porté par la cheffe Clémence Gommy, ce lieu vivant s’adresse aux curieux, aux esthètes et aux personnes qui aiment que l’assiette raconte une histoire. Chaque dîner devient une performance unique, sensorielle, surprenante.
Côté ambiance, oubliez les standards de la bistronomie : ici, la scénographie évolue au fil des collaborations. Une chaise en pain signée Studio CoPain côtoie un fauteuil arty d’Axel Chay, sous une lumière pensée comme une installation. Chaque service s’inscrit dans une atmosphère éphémère, conçue main dans la main avec un collectif de créatifs – designers, céramistes, parfumeurs, musiciens. Le dernier projet en date, « Sit With Us », transforme le mobilier en œuvres d’art et le repas en narration multisensorielle. La salle, intime et feutrée, révèle un caractère singulier : matières naturelles, textures contrastées, vaisselle artisanale. Tout ici raconte le geste, le soin, la lenteur. Comme dans une galerie, on déambule entre les sens.
On est loin du menu classique entrée-plat-dessert. Chaque dîner, d’une durée de deux à trois heures, s’envisage comme une immersion. On se laisse porter, et parfois surprendre, par un son ou une texture. Host flirte avec les frontières du goût, sans jamais perdre de vue l’essentiel : le plaisir. Les produits, majoritairement bio et locaux, sont choisis pour leur saisonnalité. L’expérience est enveloppante, bienveillante, intensément personnelle.
Une chose est sûre : Host n’est pas une adresse où l’on vient pour « dîner rapidement avant un film ». C’est un lieu que l’on choisit comme une destination en soi.
Host
15, impasse des Primevères, Paris 11e


Atica : Racines corses, esprit contemporain
À deux pas de Notre-Dame, Atica s’impose discrètement dans la charmante rue Frédéric-Sauton. Derrière cette façade sobre se cache un établissement de caractère à la décoration épurée, mais chaleureuse : bois brut, détails artisanaux composent un espace pensé comme un cocon. Quelques touches végétales, une lumière douce et une vaisselle aux formes irrégulières donnent à l’ensemble une élégance contemporaine. Le restaurant, récemment ouvert par une équipe passionnée de nature et de création, offre une expérience gastronomique enracinée et vibrante.
Chaque saison, l’adresse met en avant de nouvelles régions – en ce moment, la Corse et le Pays basque –, et nous avons exploré l’île de Beauté… La carte, ou plutôt le rituel se décline en plusieurs temps, comme une balade, de l’Isula à la Mare, en passant par la Furesta et la Muntagna. Le menu dégustation s’ouvre sur ISULA : rouleau de blette à l’abricot et au casgiu merzu, rose de dorade croquante au radis, beignet de courgette à la cerise, pulenda à la figue et olive noire… Chaque assiette joue une note contrastée, entre l’acide, le sucré, l’umami. MARE apporte la fraîcheur marine avec une moule farcie au corail de homard, servie avec amande et algues, sur un pain à la châtaigne tartiné de tapenade de boutargue. Puis vient LATU, une envolée végétale où les raviolis au pissenlit et aux fèves s’épanouissent dans un bouillon de crevette grise. En point d’orgue : FURESTA, la selle d’agneau à la nepita et anchois fumé, et la tarte de Murtoli à la châtaigne et morille. Pour finir, MUNTAGNA propose une sélection de fromages corses et un fiadone au brocciu servi avec une glace à l’huile d’olive, framboises et thym citronné.
Sans jamais forcer l’effet, Atica sublime l’authenticité des produits corses avec une grande justesse d’exécution. Une adresse rare, habitée par l’élégance du geste et la puissance du terroir insulaire. Le menu dégustation est une véritable ode à la terre et à la mer corses.
Atica
8, rue Frédéric-Sauton, Paris 5e


Laïa Monceau – Une échappée méditerranéenne
Nichée entre les immeubles haussmanniens du 8e arrondissement, Laïa Monceau est une adresse attrayante, comme une parenthèse lumineuse au cœur de Paris. Surplombée d’un potager suspendu et dotée d’une vaste terrasse arborée, cette table méditerranéenne est un appel à la lenteur et au plaisir des sens. Raffinée et conviviale, elle évoque les maisons d’été où l’on revient, encore et toujours.
Le décor est signé du studio Adjamée (Talissa Bachelot & Alice Calemard) : arches toscanes, bar voluptueux, fauteuils en osier, banquettes sur mesure, et palette terre de Sienne sur fond de blanc chaud. L’espace s’articule autour d’une grande salle baignée de lumière, d’un jardin arboré et d’une table du chef donnant sur la cuisine. Chaque détail célèbre l’artisanat et la douceur d’un jour d’été.
En cuisine, le chef Sacha Perrin compose une partition ensoleillée : arancini safrané, burrata des Pouilles aux tomates anciennes, vitello tonnato, pizzettes au levain appelées « laïazzas », raviolis Del Plin maison, fregola sarde aux fruits de mer et ‘nduja, épaule d’agneau braisée, cabillaud à l’oseille, poulpe gari gari, côte de veau milanaise. En dessert : laïamisu, pavlova fraise-rhubarbe-basilic, et choux à la pistache de Sicile. Tout est exemplaire : potager maison, produits locaux. Quant à la cave, elle parcourt les terroirs de France, d’Italie et d’Espagne, à la recherche de vignerons-artisans. Le tout orchestré par l’esprit de la marque FUGA, avec une attention portée aux labels écoresponsables comme Écotable.
Laïa Monceau
28, rue de Monceau, Paris 8e


Brasserie Auteuil – Une institution solaire
Nichée au cœur du 16e arrondissement, la Brasserie Auteuil est une adresse incontournable pour les amateurs de cuisine méditerranéenne revisitée, dans un cadre contemporain. Son rooftop végétalisé, véritable oasis urbaine, offre une parenthèse ensoleillée loin de l’agitation parisienne.
La carte aux accents méditerranéens propose une sélection de mezzés à partager, comme le houmous sésame, les pastillas épinard-ricotta ou encore les croquettes ibériques au chorizo. Les amateurs de grillades apprécieront les keftas de bœuf accompagnées de houmous et de taboulé de blé vert à la menthe, ou le thon mi-cuit servi avec broccolini à la braise et stracciatella fumée. Côté douceurs, le tiramisù café et le burnt cheesecake au coulis d’abricot et pistaches grillées raviront les becs sucrés.
Avec son ambiance chaleureuse et sa décoration soignée, la Brasserie Auteuil est le lieu idéal pour un déjeuner entre amis, un dîner romantique ou un apéritif prolongé sous les étoiles.
Brasserie Auteuil
78, rue d’Auteuil, Paris 16e
auteuil-brasserie.com

Bar Les Ambassadeurs – L’élégance à l’état pur
C’est sans doute l’un des lieux les plus enchanteurs de Paris. Niché dans le mythique Hôtel de Crillon, surplombant la place de la Concorde, le bar Les Ambassadeurs conjugue histoire et sophistication dans un cadre d’exception. Sous les ors et les moulures d’un décor inspiré des salons de l’Ancien Régime, l’adresse évoque une parenthèse suspendue entre rêverie, volupté et art de vivre à la française.
La rénovation, signée par la directrice artistique libanaise Aline Asmar d’Amman, sublime l’âme du lieu sans la figer. Marbres veinés, fresques antiques, velours grenat et mobilier de collection composent une atmosphère feutrée, presque onirique, où chaque détail raconte un fragment de mémoire. Un piano résonne certains soirs, tandis que les lumières basses enveloppent les convives dans une douceur presque irréelle.
La carte des boissons propose des cocktails inspirés de souvenirs, d’émotions ou de sensations furtives. La nouvelle collection, « A Sense of Memories », en décline quinze. Parmi eux, Flowers s’impose comme une parenthèse florale et délicate, tout en subtilité. Élaboré à partir de tequila Casamigos Blanco, de cacao blanc et d’un soda infusé aux fleurs, il offre une interprétation en clair-obscur de la douceur florale. L’amertume légère du cacao blanc équilibre la vivacité des fleurs, tandis que les bulles du soda prolongent la sensation en bouche avec grâce. Une version sans alcool existe également, à base de Seedlip Garden, pour une envolée botanique tout aussi élégante.
Côté assiette, la partition se joue en accords feutrés : langoustine snackée au curry doux, caviar et blinis tièdes, et surtout, les rolls de homard d’Erquy au citron vert et à la grenade, qui réconcilient fraîcheur marine et éclats acidulés. Un service discret, un cadre somptueux, et le sentiment d’être ailleurs – hors du temps, hors du monde.
Bar Les Ambassadeurs
10, place de la Concorde, Paris 8e
rosewoodhotels.com


BAM Karaoke Box – Le karaoké chic et stylé
Envie d’une soirée débridée sans renoncer à l’élégance ? BAM Karaoke Box propose une expérience unique dans le quartier animé du Sentier. À mi-chemin entre club privé et salle de spectacle miniature, l’adresse séduit par son design soigné, son atmosphère électrique et ses salles privatives à l’univers immersif.
Équipées de systèmes son et lumière haut de gamme, elles transforment les chanteurs d’un soir en véritables performers. L’expérience se prolonge avec une carte de cocktails bien pensée et des assiettes à partager : pops de poulet, mini croque-monsieur à la truffe, houmous maison, guacamole de petit pois, planches de fromages ou de charcuteries. À savourer entre deux tubes, jusqu’à 2 h du matin.
Un plaisir coupable parfaitement assumé, à vivre entre amis pour des souvenirs inoubliables.
BAM Karaoke Box
30, rue Richer, Paris 9e
bam-karaokebox.fr

UNE ESCAPADE
Versailles
Jardin du Trianon – Échappée gourmande au cœur de Versailles
Dans le cadre enchanteur du Waldorf Astoria Versailles – Trianon Palace, le Jardin du Trianon est une invitation à la détente et à la haute gastronomie. Situé au cœur des jardins royaux, ce restaurant saisonnier propose une cuisine fraîche et inventive, imaginée par le chef Frédéric Larquemin.
La terrasse, bordée de buis taillés et surplombant le parc, accueille les convives dans un cadre bucolique et élégant. Les tables nappées de blanc, le service discret et les saveurs délicates en font l’un des joyaux culinaires des environs de Paris. Une atmosphère raffinée, mais sans formalisme, propice aux déjeuners ensoleillés ou aux dîners à la lueur des bougies.
Le menu célèbre les produits de saison et les alliances subtiles : gaspacho végétal rehaussé d’une huile parfumée d’herbes, tataki de thon à la mangue et radis pickles, puis nectars de fruits signés Alain Milliat, pour une touche finale fruitée et rafraîchissante. Les saveurs sont nettes, la présentation impeccable, et chaque plat raconte un instant d’été à Versailles.
Un déjeuner au Jardin du Trianon n’est pas anodin ; c’est une expérience que l’on savoure avec lenteur, comme un privilège d’initiés.
Jardin du Trianon
1, boulevard de la Reine, Versailles


UNE PAUSE LUXUEUSE : SPA & BIEN-ÊTRE
InterContinental Paris Le Grand – Le rituel détox
Au cœur du tumulte haussmannien, l’InterContinental Paris Le Grand dissimule une oasis de calme et de soin : le Dermo Ocean Spa Algotherm. Cet été, une nouvelle parenthèse bien-être y est proposée en collaboration avec la Verrière du Grand Hôtel : un soin minceur suivi d’un jus détox signature pour revitaliser le corps et l’esprit.
Dans un écrin élégant aux teintes marines, les praticiennes du spa proposent un traitement de 50 minutes ciblé sur la microcirculation, le drainage et l’élimination des toxines. Ce soin intensif, réalisé selon les protocoles Algotherm, lisse les capitons, raffermit la silhouette et réveille l’éclat de la peau. On en ressort à la fois allégé et énergisé.
L’expérience se prolonge sous les verrières centenaires du grand salon, baigné de lumière naturelle. Dans cette atmosphère feutrée et historique, on savoure un jus détox frais à base de pomme Granny Smith, de concombre maison et de basilic, comme une gorgée de pureté végétale.
Un moment de fraîcheur et d’élégance, à vivre en solo ou à deux. Pour des résultats optimaux, une cure de deux semaines est recommandée. Un luxe discret, ciblé, mais hautement efficace.
Dermo Ocean Spa Algotherm
2, rue Scribe, Paris 9e
parislegrand.intercontinental.com

Now! : Pilates Reformer nouvelle génération
C’est l’adresse que s’échangent toutes les initiées du bien-être. Situé au cœur du 2e arrondissement, Now Pilates Reformer est un studio de pilates haut de gamme dédié aux bienfaits du Reformer, cet appareil culte qui sculpte, allonge et renforce les muscles profonds.
Ici, pas de miroir, pas de jugement : juste la concentration sur la posture, le mouvement et la respiration. Les cours, dispensés en petit comité, sont encadrés par des coachs experts qui adaptent chaque session aux besoins du moment. Une lumière douce, un espace minimaliste, des équipements dernière génération : tout est pensé pour la performance douce.
Les résultats sont visibles dès les premières semaines : taille affinée, ventre gainé, port altier. On ressort du studio tonifié, mais sans douleur. Parfait pour les personnes qui souhaitent s’affiner sans brutaliser leur corps. J’ai testé une séance découverte de Reformer Flow, travail ciblé sur les abdos profonds et mobilité articulaire. Un rendez-vous essentiel pour les personnes qui veulent travailler en profondeur sans forcer.
Now Pilates Reformer
6, rue de la Michodière, Paris 2e

ÉCHAPPÉE CULTURELLE : FILMS & EXPOSITIONS
Culture : Andrea Roggi et Marie-Laure de Decker – Deux visions du regard
Ce mois-ci, deux expositions majeures explorent le regard à travers la matière et l’histoire.
D’abord, Andrea Roggi investit un espace du Triangle d’Or avec ses sculptures monumentales en bronze. Arbres aux racines entrelacées, silhouettes éthérées suspendues dans le vide : ses œuvres célèbrent le lien entre l’homme, la nature et le cosmos. L’exposition en plein air – poésie végétale et spiritualité tellurique – s’inscrit dans le cadre d’un parcours urbain artistique et méditatif. L’occasion de redécouvrir la ville en levant les yeux.
Ensuite, la Maison européenne de la photographie consacre une rétrospective saisissante à Marie-Laure de Decker, pionnière du photojournalisme et témoin inlassable des conflits du XXe siècle. Son objectif a capté la guerre du Vietnam ou du Biafra, l’Afrique du Sud de l’apartheid, mais aussi les regards dignes de peuples oubliés. Une exposition bouleversante intitulée « L’image comme engagement » qui révèle pleinement la force d’un cliché. Des portraits puissants qui disent l’humanité mieux que les mots.
Deux expos, deux regards, deux façons d’interroger la présence au monde.


ANDREA ROGGI – ÉLAN VITAL – ÉLAN INFINI
Cinéma : Partir un jour, chronique douce-amère d’un été
Partir un jour d’Amélie Bonnin a ouvert cette 78e édition du Festival de Cannes avec une partition inattendue : une comédie musicale intimiste, portée par l’élan du retour aux sources. On y suit Cécile, cuisinière passionnée, sur le point d’ouvrir son propre restaurant gastronomique. Mais quand son père est victime d’un infarctus, elle revient dans son village natal, un retour contraint, mais bientôt stimulé par la rencontre avec son amour de jeunesse. Les souvenirs affluent, les doutes aussi : anciens rêves, racines familiales et désirs refoulés se croisent dans une mise en scène sobre, ponctuée de moments chantés d’une grande délicatesse. Un film chaleureux, doux-amer, qui interroge les chemins que l’on choisit, ou ceux que l’on abandonne. Une œuvre touchante sur les regrets, les retrouvailles, et les silences qui pèsent autant que les mots.









