À partir du 5 juillet, LUMA Arles inaugurera de nouvelles expositions dans le cadre de la séquence « Arles Associé » des Rencontres d’Arles 2025. Reconnu pour mettre en lumière des artistes qui questionnent et réinventent nos réalités, le lieu célébrera notamment l’héritage du photographe David Armstrong. Une exposition fort attendue, et pour cause !
David Armstrong, un photographe incontournable
Né en 1954 aux États-Unis, David Armstrong commence des études de peinture à l’école du Musée des Beaux-Arts de Boston, avant de se tourner vers la photographie. Il forme alors aux côtés de Nan Goldin, Mark Morrisroe, Tabboo! et Jack Pierson une scène artistique avant-gardiste que l’on baptisera bientôt « The Boston School ». L’esthétique de ce groupe de photographes se caractérise par son attrait pour le thème de l’intimité, pour les portraits et pour le choix de couleurs saturées. Mêlant des artistes aux regards différents, « l’école de Boston » séduit par la franchise déconcertante de tous ces styles photographiques, capables de saisir la beauté et la charge sexuelle de leurs sujets. Une ode à la liberté qui se manifeste particulièrement dans les clichés poignants de David Armstrong !
David Armstrong, Millie at Home, New York City, 1979
Le regard d’un esthète capable de révéler la beauté chez chacun
L’amour indéfectible de David Armstrong pour la beauté s’incarne dans ses portraits en noir et blanc emblématiques. Dès le début des années 1980, le photographe originaire du Massachussetts capture les visages de ses amis, de ses amants, de peintres, d’acteurs, d’écrivains, de musiciens ou encore d’inconnus de l’East Village. Dans une lumière intime d’ordinaire insaisissable, ses sujets posent de manière décontractée. Et c’est peut-être là que tient toute la maestria de l’artiste : dans sa capacité à dévoiler une authenticité sincère, une vérité nue. Donnant à voir et à connaître une époque révolue, celle d’un New York bouillonnant où tous les rêves étaient permis, son œuvre est un véritable document d’époque qui dresse le portrait d’une jeunesse magnétique, à la fois introspective et rebelle. Loin de se contenter de dépeindre les personnes qui l’entourent, David Armstrong fige leur posture face à la vie. Aux antipodes des clichés standardisés qui fleurissent actuellement sur les réseaux sociaux, la jeunesse immortalisée derrière son objectif frappe par sa franchise : ici, pas de filtre, pas de mensonge. Juste des hommes et des femmes séducteurs et libres !
David Armstrong, Sharon at Cookie’s, New York City, 1977
Une exposition en guise d’hommage
David Armstrong n’est pas un inconnu de la petite ville provençale d’Arles. En 2009, les Rencontres de la photographie révélaient déjà au public arlésien l’univers du photographe sous le commissariat de son amie Nan Goldin. Seize ans plus tard, son œuvre revient à Arles à l’occasion de cette nouvelle exposition. Plus qu’un simple portraitiste, Armstrong a su capter l’essence de toute une génération, qu’il a cristallisée dans une série d’images aussi intimes que saisissantes. Disparu en 2014, l’artiste laisse derrière lui des portraits intenses, mais aussi des paysages vaporeux d’une grande profondeur. Dans une même volonté de traduire sur papier glacé l’état d’esprit d’une époque, il avait pris l’habitude de garder une trace des lieux qu’il arpentait. S’inscrivant dans une époque profondément marquée par l’explosion de l’épidémie du sida, ses panoramas saisis à la sauvette nous rappellent la fugacité de l’existence. Avec cette grande exposition, LUMA Arles célèbre à nouveau le regard singulier et l’esthétique mélancolique de David Armstrong. Une plongée émotionnelle dans l’univers de l’un des plus grands photographes du XXe siècle!
« David Armstrong »
LUMA Arles
35, avenue Victor-Hugo, Arles
À partir du 5 juillet 2025
David Armstrong, Stephen at Home, New York City, 1983