Kin Coedel, photographe originaire de Hong Kong, nous emmène au cœur du plateau tibétain avec sa série « Dyal Thak ». Ce projet fascinant capture la vie d’une communauté nomade du village de Ritoma. Pendant neuf mois, Coedel a plongé dans leur quotidien, offrant un témoignage visuel unique, empreint de poésie et d’introspection.

Une Rencontre Marquante Avec le Toit du Monde

La relation entre Kin Coedel et le Tibet a commencé par hasard. Lors d’un court séjour de dix jours pour une mission commerciale dans la mode, il a été frappé par la beauté brute des paysages tibétains. Les plaines immenses, les montagnes imposantes et les traditions ancestrales l’ont marqué durablement. Cette expérience initiale l’a poussé à revenir pour explorer davantage cette région unique et ses habitants.

« Au Tibet, tout se transmet de génération en génération, évoque Coedel, y compris le respect profond pour la nature. » Ce lien intergénérationnel s’exprime notamment à travers le travail du yack et de la laine, fil conducteur à la fois de la vie quotidienne des nomades et de sa série photographique.

Un Projet Basé sur le Dialogue et la Compréhension

Le titre « Dyal Thak » signifie « horizon » en tibétain, révélant la profondeur de la démarche de Kin Coedel. Plus qu’une simple collection d’images, il s’agit d’un hommage sincère à une communauté attachée à ses racines culturelles et à son environnement.

Pour éviter un regard détaché d’observateur extérieur, Coedel a collaboré avec un interprète. Ce choix lui a permis d’échanger avec les femmes tisserandes et les autres membres de la communauté, approfondissant ainsi sa compréhension de leur mode de vie. « Je voulais capturer non seulement des moments, mais aussi l’essence même de leur relation avec leur environnement, » confie-t-il.

Cette approche immersive transparaît dans ses clichés, imprégnés de respect et de sincérité.

Une Esthétique Poétique et Intemporelle

Les photographies de Kin Coedel plongent le spectateur dans un univers onirique. Des collines voilées de brume, des yacks paissant tranquillement et des femmes manipulant la laine avec précision racontent une histoire silencieuse. Chaque image invite à contempler une harmonie rare entre l’homme et son environnement.

Contrairement aux discours habituels sur le Tibet, souvent focalisés sur la politique, Kin Coedel propose une approche différente. « Mon but n’était pas de faire un projet politique, mais d’offrir une perspective alternative, » explique-t-il. Cette vision dépouillée de préjugés permet aux spectateurs de s’évader et de réfléchir à leur propre relation à la nature.

Le Tissage d’un Lien Profond Avec la Nature

Au centre de cette série, les femmes de Ritoma incarnent la transmission des savoirs et l’harmonie avec leur environnement. Le travail de la laine, extrait des yacks qui partagent leur quotidien, reflète une économie circulaire et un respect profond des ressources naturelles. Bien que ce mode de vie soit éloigné des préoccupations occidentales, il trouve un écho contemporain dans les valeurs de durabilité.

Kin Coedel préfère cependant laisser ses images parler d’elles-mêmes. « Je veux simplement offrir une perspective différente et laisser les spectateurs s’inspirer par eux-mêmes, » affirme-t-il. Cette démarche donne à son travail une résonance universelle, où chaque photo devient une métaphore de l’interconnexion entre l’homme et la nature.

Une Invitation au Rêve et à la Réflexion

« Dyal Thak » ne se limite pas à une série photographique ; c’est une expérience visuelle qui transcende les frontières culturelles. Les clichés de Kin Coedel capturent des fragments de vie qui, bien qu’ancrés dans le Tibet, parlent à l’humanité tout entière.

Cette série unique nous invite à ralentir, à observer et à redécouvrir une beauté simple mais profonde. Avec « Dyal Thak », Kin Coedel nous transporte vers un horizon d’émerveillement, rappelant l’importance des liens qui nous unissent à nos racines, à notre environnement et à nos traditions. Une invitation à rêver et à envisager un monde différent, porteur d’espoir et d’harmonie.

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