La photographe canadienne, installée à Berlin, joue avec le surréalisme, l’inattendu et la sensualité dans ses portraits et ses images
de mode pour mieux révéler l’extraordinaire dans le quotidien.

Capturer la beauté dans le commun de la vie, tel est le credo de Sarah Blais. Cette virtuose, originaire de la Colombie-Britannique, est une
passionnée de photographie depuis son plus jeune âge. Elle a très vite utilisé sa propre silhouette dans des autoportraits devant le miroir,
explorant le monde à travers l’objectif.

« J’ai toujours été intéressée par l’art et la photographie, la création de mondes visuels », explique-t-elle, ajoutant : « Je me souviens d’être
allée dans de vieilles librairies, regardant tous les Playboy et les Hustler ainsi que les magazines d’architecture et les anciennes éditions
d’Aperture. Je m’asseyais au rayon photographie avec une pile de livres et je les feuilletais pendant des heures. Diane Arbus m’avait réellement époustouflée.
»

Aujourd’hui, celle qui a grandi à Toronto et a vécu à Londres en travaillant comme directrice artistique, puis à Berlin en tant que
photographe, et ensuite à Paris durant deux ans avant de revenir dans la capitale allemande après l’épidémie de Covid-19, s’épanouit sur la
scène photographique.

L’ESSENCE DANS CHAQUE CHOSE

Son portfolio est ainsi copieusement nourri de commandes éditoriales, de collaborations avec des marques, d’expositions collectives, de publications et de mentions dans plusieurs ouvrages. « C’est fascinant d’explorer les différents mondes dans lesquels évoluent les créateurs ou les marques, et de les exprimer à travers les choix que nous faisons. C’est toujours un voyage pour trouver cet équilibre au carrefour de la mode et du sentiment qu’une image peut évoquer. »

Ce qui l’anime, c’est d’ailleurs le concept de la vallée de l’étrange (uncanny valley). Cette façon de décortiquer la réalité pour saisir l’essence de ce qui se cache dans chaque chose, créant une sensation nouvelle et une tension subtile dans ses portraits et photos de mode.

AU-DELÀ DE L’IMAGE

Qu’il s’agisse de bas qui glissent le long des cuisses, d’un collant filé jouant avec les volants d’une robe, d’un corps nu de dos aux allures de statue ou d’une silhouette floutée derrière une vitre, ses récits visuels libèrent l’imagination et les modèles qu’elle photographie.

Son processus créatif réside ainsi toujours dans la beauté de l’ordinaire, maniant avec subtilité le surréalisme, la sensualité, l’humour et l’inattendu. « Des sentiments jaillissent quand je saisis une texture, une expression, une combinaison de couleurs ou de symboles. C’est comme une réponse à mon instinct. J’y prête attention, car cela vient d’un endroit plus profond que l’esprit superficiel. »

Dans ses projets, Sarah Blais continue de s’ouvrir à d’autres univers. Elle prépare notamment un reportage documentaire sur ses racines haudenosaunees (Premières Nations d’Amérique du Nord), centré plus précisément sur la profession de sa mère, sage-femme autochtone.

SARAHBLAIS.COM
@SARAHBLAIS

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