TOUT L’ART PHOTOGRAPHIQUE D’ALBERT WATSON

La galerie Fahey/Klein à Los Angeles consacre une rétrospective, la première en trente ans, à ce photographe et portraitiste emblématique dans une constellation d’images légendaires, d’archives personnelles, de Polaroids et d’oeuvres inédites.

Waris, Ouarzazate, Morocco 1993
© Albert Watson, courtesy of Fahey/Klein Gallery, Los Angeles

« Trouvez la beauté que les autres ne voient pas, et saisissez-la dans votre appareil. » La galerie Fahey/Klein continue de nous ravir avec sa nouvelle exposition consacrée à Albert Watson (1942-), l’un des maîtres de la photographie les plus influents avec Irving Penn et Richard Avedon. Au moyen d’un riche corpus d’oeuvres, l’institution californienne retrace l’héritage de cette légende écossaise, qui a commencé sa carrière à Los Angeles dans les années 1970. Depuis, la plupart de ses clichés sont devenus des icônes gravées dans la mémoire collective. Albert Watson a contribué à façonner l’histoire du médium en bâtissant une transversale qui lui est propre, entre mode, art et portrait de célébrités, avec des mises en scène où le récit narratif le dispute à l’esthétique.

Christy Turlington, New York City, 1990
© Albert Watson, courtesy of FaheyKlein Gallery, Los Angeles

UN CATALOGUE INÉGALÉ

On lui doit des portraits d’Alfred Hitchcock, qui l’ont rendu célèbre en 1973, mais aussi de Steve Jobs, Jack Nicholson, Keith Richards, David Bowie, ou encore de top-modèles comme Kate Moss, Cindy Crawford et Christy Turlington. Il a également oeuvré au-delà des frontières du style, capturant des paysages désertiques de Las Vegas, des villes éclairées par des néons, des artefacts de Toutânkhamon…
Avec pour titre « No Idle View », cette première rétrospective souligne la pluralité et la diversité du portfolio d’Albert Watson. Son style distinctif allie une approche texturée, une touche graphique et une sensibilité cinématographique. Des éléments qu’il a toujours puisés dans ses études de graphisme et de cinéma.
Le résultat est une oeuvre étendue sur plus de cinquante ans de carrière qui brille au-delà des genres, des époques et du cadre dans lequel elle semble exister. « Beaucoup de mes photos sont conflictuelles et contrôlées ; elles ne sont fondées ni sur l’observation ni sur le voyeurisme. Mon objectif est de créer quelque chose de fort, de puissant, de mémorable, d’intéressant et de techniquement correct, et non de paresseux », explique-t-il dans le communiqué de la galerie.

Ines de la Fressange, Chanel, Paris, 1985
© Albert Watson, courtesy of Fahey/Klein Gallery, Los Angeles

ENTRE CLAIR-OBSCUR, INTENSITÉ ET POÉSIE

Mais la grandeur d’Albert Watson émane aussi et surtout de son handicap dont il a fait une force photographique. Aveugle d’un oeil de naissance, il s’est fait le chantre « des contrastes et des compositions délicates, utilisant les traits physiques du corps humain pour créer des images formelles et sculpturales ».
L’exposition à la galerie Fahey/Klein redonne ainsi éclat et gloire à ce virtuose éclectique de l’art visuel. Avec à son actif plus de 100 couvertures pour Vogue, Albert Watson a été publié dans pléthore de magazines, de Rolling Stone à Time Magazine en passant par Harper’s Bazaar. Il a également sorti plusieurs monographies comme Cyclops (1994), Kaos (2017) et Creating Photographs (2021). Dans l’ouvrage Albert Watson, Une vision de la photographie (Éd. Eyrolles, 2021), tiré d’une de ses masterclass, il dévoile les secrets de fabrication de ses images les plus marquantes.
Si son travail a rejoint les collections de grandes institutions muséales, la galerie de Los Angeles rappelle également que la reine Elizabeth II lui a décerné l’Ordre de l’Empire britannique (OBE) en 2015 pour sa contribution de toute une vie à l’art de la photographie.

« ALBERT WATSON: NO IDLE VIEW » FAHEY/KLEIN GALLERY
148 NORTH LA BREA AVENUE, LOS ANGELES (ÉTATS-UNIS)
JUSQU’AU 11 JANVIER 2025
FAHEYKLEINGALLERY.COM

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