LES ICÔNES D’HOLLYWOOD SOUS L’OEIL DE GEORGE HURRELL

La National Portrait Gallery à Washington présente des portraits de l’âge d’or hollywoodien réalisés par George Hurrell, l’un des premiers photographes de plateau de la MGM.

Greta Garbo, Joan Crawford, Marlene Dietrich, Jean Harlow, John Barrymore, Spencer Tracy, Bill « Bojangles » Robinson, Clark Gable, Claudette Colbert, James Wong Howe… Il a immortalisé les plus grands de l’âge d’or hollywoodien. Lui, c’est George Hurrell (1904-1992), et c’est ce que la National Portrait Gallery et la Smithsonian Institution à Washington nous invitent à découvrir à travers « Star Power », une sélection de portraits des années 1930 et 1940 récemment acquis. Ce natif de Cincinnati fait partie des principaux pourvoyeurs de glamour et d’aura de célébrité qui ont façonné les débuts d’Hollywood. « Faites ressortir le meilleur, cachez le pire et laissez quelque chose à l’imagination. » Tel fut le leitmotiv de celui qui, à l’âge de 25 ans, est embauché comme photographe de plateau au service publicité de la Metro-Goldwyn-Mayer (MGM).

AU SOMMET DE LA GLOIRE

En 1930, le studio, fondé six ans plus tôt, se targuait déjà d’avoir « plus d’étoiles qu’au paradis », comme le rappelle Ann M. Shumard, conservatrice principale des photographies. « La machine promotionnelle d’Hollywood doit une grande partie de son succès au flot incessant de portraits produits par les photographes internes des grands studios. »
Les pièces d’art photographique de George Hurrell, exposées sur les cimaises de la National Portrait Gallery, ont ainsi alimenté l’intérêt du public à chaque sortie de film, capturant l’éclat des icônes du septième art. Pendant les deux décennies évoquées, ce pionnier a régné en maître.
Entre poses artistiques, effets de lumière innovants, jeux de composition et retouches subtiles, il a influencé les standards de la beauté et du glamour, développant un style propre qui a défini l’image publique de chaque vedette. « Il y avait du drame et de l’amour tous les jours », expliquait-il alors, précisant : « Les stars avaient des visages, des personnalités électriques. C’étaient des gens vraiment glamour et c’était l’image que je voulais donner. »

DES MAJORS À L’INDÉPENDANCE

En 1933, George Hurrell décide cependant d’ouvrir son propre studio sur Sunset Boulevard, lassé par les directives de la MGM qui modifie sans cesse les images. Son indépendance lui permet de reprendre sa liberté et de travailler également avec d’autres firmes, sans exclusivité, jusqu’en 1938.

Puis, il s’exerce brièvement en tant que directeur de la photographie pour la Warner Bros avant de signer un contrat avec la Columbia en 1942, avec son nouveau studio situé sur Rodeo Drive. Pendant la Seconde Guerre mondiale, enrôlé dans l’armée de l’air, il collabore avec une unité de production de films militaires et réalise des portraits de généraux au Pentagone.

Dans l’intervalle, les décisions antitrust réduisent le contrôle des studios sur le nom, l’apparence physique et l’image des stars. Au mitan du XXe siècle, la télévision dans les foyers défie le grand écran de cinéma, quand les instantanés remplacent les portraits de studio grand format. Pour George Hurrell, « l’âge d’or » est terminé. Reste que l’influence de ce précurseur s’est étendue bien au-delà de la sphère hollywoodienne.

« STAR POWER: PHOTOGRAPHS FROM HOLLYWOOD’S GOLDEN AGE »
NATIONAL PORTRAIT GALLERY
8TH AND G STREETS NW, WASHINGTON, D.C. (ÉTATS-UNIS)
JUSQU’AU 4 JANVIER 2026
NPG.SI.EDU

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