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ELLSWORTH KELLY LA PUISSANCE CHROMATIQUE

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La Fondation Louis Vuitton célèbre dans une rétrospective inédite le centenaire de la naissance de cet abstractionniste américain qui a révolutionné l’art moderne dès la seconde partie du XXe siècle.

Ellsworth Kelly, Spectrum VIII, 2014 © Marc Domage

Il s’agit de la première exposition en France à retracer la carrière d’Ellsworth Kelly (1923-2015). Près de dix ans après sa disparition, l’artiste américain vient ainsi submerger de ses couleurs vives et de ses figures géométriques épurées les espaces immaculés de l’Auditorium de la Fondation Louis Vuitton. Sept décennies sont relatées sur les cimaises de l’institution culturelle parisienne dans une succession de toiles monumentales d’une belle vitalité. Cette rétrospective, intitulée « Formes et Couleurs », met l’accent sur les aspects clés de son art. Ellsworth Kelly a toujours fait fi des règles établies, s’extrayant de toute école ou tout mouvement pour une quête visuelle au coeur des différents moyens d’expression qu’il a sondés. Ses oeuvres minimalistes et monochromes ont ainsi transcendé les courants sous forme de peintures, sculptures, dessins, gravures et photographies.

INDÉPENDANCE ARTISTIQUE

Ce natif de Newburgh, dans lʼÉtat de New York, a créé un lien particulier avec la France et surtout avec Paris, s’installant dans la capitale après la Seconde Guerre mondiale, de 1948 à 1954, où il trouve l’orientation de son art. Dans cette effervescence artistique, il cultive néanmoins sa différence, s’opposant aux géants de l’époque, tel Matisse, qui ont marqué de leur empreinte l’expressionnisme abstrait. Dans la mesure où le Centre Pompidou les confrontait déjà en 2002 au moyen de leurs dessins de plantes, le spectateur ne s’étonnera guère de les retrouver dans deux expositions parallèles, lancées en simultané, à la Fondation Louis Vuitton.
« Formes et couleurs », qui couvre la période de 1949 à 2015, s’étend sur deux étages et sur près de 1 500 mètres carrés. Elle crée un dialogue entre les pièces emblématiques de Kelly et l’architecture de Frank Gehry, notamment sa « dernière oeuvre jamais commandée », Spectrum VIII, comme sortie tout droit d’une mire pour télévision couleur.

À gauche : Ellsworth Kelly, Red Curve in Relief, 2009 © Primae / Louis Bourjac
À droite : Ellsworth Kelly, Concorde Relief, 2009 © Primae / Louis Bourjac

L’ART DE L’ÉPURE

L’accrochage comprend une centaine d’oeuvres dont ses pièces maîtresses Tableau Vert (1952), son premier monochrome réalisé après sa visite à Giverny, Painting in Three Panels (1956), un exemple de son engagement pour l’architecture, Yellow Curve (1990), sa première d’une série de peintures au sol à grande échelle, ou encore Chatham, série qui trouve ses racines dans l’expérimentation visuelle. S’ajoutent à ces réalisations une sélection de ses dessins botaniques et une collection de photographies rarement montrées. Une belle exposition organisée par le Glenstone en collaboration avec le Ellsworth Kelly Studio et de grands musées, comme le Art Institute of Chicago, le MoMA, la Tate et le Whitney Museum. Cette collaboration muséale remet en évidence la fulgurance de ce coloriste hors pair, qui n’a eu de cesse de revisiter les espaces, les courbes et les couleurs de l’abstraction, entre ascétisme et hédonisme, en s’inspirant du monde qui l’entourait.

Ellsworth Kelly, Colored Panels (Red Yellow Blue Green Violet), 2014 © Marc Domage


« ELLSWORTH KELLY. FORMES ET COULEURS, 1949-2015 » FONDATION LOUIS VUITTON
8, AV. DU MAHATMA-GANDHI, PARIS 16E – JUSQU’AU 9 SEPTEMBRE 2024
FONDATIONLOUISVUITTON.FR

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