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JEAN HÉLION EXPOSITION « LA PROSE DU MONDE »

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Le musée d’Art moderne de Paris (MAM) présente pour la première fois depuis vingt ans une rétrospective de Jean Hélion, pionnier de l’abstraction et de la figuration, avec plus de 150 oeuvres rarement montrées.

Jean Hélion, L’Atelier, 1953 / Huile sur toile © Courtesy Applicat-Prazan / ADAGP, Paris, 2024


Il est l’une des figures les plus importantes de l’art moderne, mais également l’une des moins connues. Son oeuvre monumentale a pourtant traversé le XXe siècle avec puissance, et il a obtenu la reconnaissance de son vivant. C’est ce que vient nous rappeler le musée d’Art moderne de Paris à l’occasion de cette grande rétrospective, vingt ans après celle du Centre Pompidou en 2004.
Jean Hélion (1904-1987), de son vrai nom Jean Bichier, fut proche de Theo van Doesburg, Piet Mondrian et Joaquin Torres Garcia. Mais aussi d’Alexander Calder, Jean Arp et Alberto Giacometti. Sans oublier Max Ernst, Marcel Duchamp, Raymond Queneau ou encore René Char. Explorateur audacieux, il a démontré tout au long de sa carrière une faculté à étendre le champ des perspectives, à rebours des tendances.

DE L’ABSTRAIT AU FIGURATIF

Dans cette lignée d’influences, Jean Hélion conte un véritable récit d’une aventure picturale disparate, atypique et libre. Il démarre par des études d’architecture à Paris, s’oriente vers l’abstraction géométrique et participe à la création du groupe Art concret et du collectif Abstraction-Création. Puis il s’installe aux États-Unis, s’impose dans l’abstraction, la vie artistique américaine et la scène internationale, avant de retourner à Paris, où il délaisse ce courant en vogue afin de réinventer à contre-courant la figuration et le rapport au réel.
Parallèlement, il déploie ses talents d’auteur dans ses carnets, écrits entre 1929 et 1984, dans lesquels il offre une réflexion sur la peinture. Et surtout, par le biais du plébiscité They Shall Not Have Me, où sur plus de 400 pages il dénonce le nazisme et narre le récit de son évasion en tant que prisonnier pendant la Seconde Guerre mondiale. Jean Hélion n’a dès lors de cesse de défier les étiquettes préétablies. Il fascine le public autant qu’il déstabilise son entourage et les acteurs du marché par ses alternances de styles.

Jean Hélion, Figure bleue, 1935-36 / Huile sur toile, 145 x 99 cm
© Paris Musées, musée d’Art moderne / ADAGP, Paris, 2024

EN AVANCE SUR SON TEMPS

L’exposition « Jean Hélion : la prose du monde », scindée en six sections, nous plonge ainsi dans la chronologie de l’oeuvre multifacette de ce Normand, marié à la fille de Peggy Guggenheim, en rassemblant plus de 150 oeuvres entre peintures, dessins, carnets et documentation abondante.
Paris, l’Amérique, la rue, le nu, le paysage, la nature morte, l’allégorie… son travail témoigne d’une quête artistique perpétuelle entre ombre et lumière, réel et imaginaire, abstraction et figuration, pour façonner et écrire sa « prose du monde ».
Atteint de cécité à la fin de sa vie, sans jamais abandonner la peinture, cet artiste éclectique et insaisissable finit par entremêler ses deux obsessions stylistiques, passion d’une existence libre qui échappe aux dogmes.

« JEAN HÉLION : LA PROSE DU MONDE » MUSÉE D’ART MODERNE DE PARIS (MAM)
11, AV. DU PRÉSIDENT-WILSON, PARIS 16E – JUSQU’AU 18 AOÛT 2024
MAM.PARIS.FR

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