Cette terre bénie de Transcaucasie, accueillante en diable, se pare d’un chapelet d’églises et de monastères faisant corps avec les paysages.
Des montagnes couvertes de forêts du Lori, au nord, aux régions arides du Vayots Dzor, plus au sud, l’Arménie vous accueille avec une hospitalité qui réchauffe les coeurs. Vous vous souviendrez longtemps de ses plateaux débordants de fruits frais et séchés qui attendent les arrivants, de ses légumes eux aussi gorgés de soleil, et de son lavash, que l’on déguste avec du fromage et des herbes fraîchement cueillies. Assister à la préparation de ce pain traditionnel, véritable patrimoine culinaire, est une expérience en soi. Si son mélange de farine et d’eau est des plus simples, sa préparation exige dextérité et savoir-faire : aplatie, puis étirée à la finesse d’une galette en la faisant virevolter dans les airs, la pâte est étendue sur un coussin ovale. Celui-ci permet de la plaquer sur la paroi du four, en plongeant dedans d’un mouvement précis, pour une cuisson de quelques secondes.
Cépage emblématique du pays, l’aréni noir accompagnera les repas, selon une tradition remontant à plus de 6 000 ans, comme en témoigne le pressoir néolithique trouvé dans la grotte Aréni-1. Elle se trouve non loin d’un site à couper le souffle : à l’extrémité d’un défilé, lové dans un cirque de falaises rougeoyantes, se dévoile le monastère de Noravank.
Figurant parmi les premiers pays chrétiens, l’Arménie est riche de multiples sanctuaires à la belle unité architecturale. Son principe de l’église-halle à plan cruciforme, couronnée par une coupole centrale, a inspiré Byzance et toute l’Europe. Construite entre 301 et 303 av. J.-C. par le roi Tiridate III et saint Grégoire l’Illuminateur, la cathédrale d’Etchmiadzine fait figure de modèle. Dans cette ville, où se trouve le Saint-Siège de l’Église apostolique arménienne, avait été édifié un autre chef-d’oeuvre également classé au patrimoine mondial de l’Unesco : l’église de Zvartnots, remontant au milieu du VIIe siècle. Ses quatre absides étaient contenues dans une structure s’élevant sur trois niveaux jusqu’à près de 45 mètres, circulaire à l’intérieur, polyédrique à l’extérieur. Malgré sa destruction trois siècles plus tard, sans doute du fait d’un séisme, ses vestiges impressionnants marqueront également les esprits par leurs décors sculptés.
Églises à taille humaine et monastères ponctueront votre route, surprise romantique au détour d’un chemin, ou effet spectaculaire comme à Tatev, auquel on accède par le plus long téléphérique au monde, enjambant la gorge du Vorotan sur presque 6 kilomètres. Expression artistique typiquement arménienne, les khatchkars émerveilleront également par leurs dentelles de pierre. Sculptées de croix et de motifs symboliques les rendant uniques, ces stèles sont plus de 800 dans le cimetière de Noratous, où elles ont été érigées entre le IXe et le XVIIe siècle.
Deux villes méritent le détour, tant par leur environnement naturel que par leurs maisons traditionnelles heureusement préservées : Dilidjan, une petite ville thermale aux balcons de bois, porte d’entrée d’un parc national qualifié de « petite Suisse de l’Arménie », et Goris, dominée par un paysage de cheminées de fées.
L’Arménie recèle encore d’autres trésors, comme le temple de style hellénistique de Garni, consacré au dieu du Soleil, Mithra, surplombant une rivière cernée de parois aux orgues basaltiques, ou encore le caravansérail d’Orbelian, près du col de Sélim, sur la route de la soie traversant un paysage de pâturages d’alpage. Il ne faudra pas quitter le pays sans s’être émerveillé devant les trésors du Matenadaran, l’une des plus anciennes bibliothèques au monde, riche d’environ 17 000 manuscrits couvrant tous les domaines du savoir.
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