La jeune photographe plasticienne française nous invite à une balade poétique dans sa nouvelle série Onirique, où les images empreintes d’onirisme sont repeintes à l’aquarelle.
Curieuse du monde qui l’entoure, passionnée de texture, obnubilée par le corps… Flore Prébay se revendique comme une photographe en mouvement, capturant ses sujets qu’elle peint ensuite sur une toile. Finaliste pour la seconde fois du prestigieux prix Picto de la photographie de mode, la virtuose de 26 ans ne cesse d’imposer sa vision picturale et colorée depuis la création, en 2021, de Studio Dépoli, son bureau de production visuelle à Malakoff. Cette diplômée de l’école de Condé a démarré dans l’univers de la mode avec des marques engagées et inclusives, développant au fil de ces trois dernières années une approche plus plasticienne du médium qui sonde la peinture sur tirage.
VARIATION POÉTIQUE
À la vue de son portfolio, on pense à Sarah Moon, qu’elle vénère depuis toujours pour son approche sensible et esthétique, mais aussi à Paolo Roversi. Sa série Urgence sur le dérèglement climatique crée un effet de solarisation dans cette superposition entre peinture et photographie. Quant à Illusion, elle aborde la dysmorphophobie, ce trouble de la perception du corps, et dénonce les diktats de l’apparence physique dans une réalité disloquée, floue, colorée et illusoire. Cette année, Flore Prébay nous envoûte avec Onirique, exposant sa vision qu’on peut avoir d’un instant. « J’ai souhaité interroger le mouvement et les différents points de vue pour créer des images étranges avec des silhouettes et des tenues suggérées », explique-t-elle. « Parfois nous sommes perdus entre photographie et peinture et c’est l’assemblage des deux qui permet de créer un monde onirique. De cette représentation colorée émane une certaine mélancolie. »
SOIF D’EXPÉRIMENTATION
Pas étonnant donc qu’elle figure pour la seconde fois parmi les finalistes du prix Picto, un an après avoir été retenue pour sa série Illusion. Elle ajoute à ce tableau de chasse de reconnaissance une nomination au prix des Agents Associés, syndicat professionnel d’agents d’auteurs en photographie, à travers lequel elle a pu présenter son travail à l’agence VU’. Avec Onirique, Flore Prébay continue ainsi de séduire et de conquérir le secteur, poussant toujours plus avant ses recherches entre texture et matière. Car elle choisit ici de photographier les scènes en pose longue, imprimant ensuite ses clichés qu’elle repeint à l’aquarelle avant de les retoucher numériquement. « J’aime énormément les temps de création, la photographie prend vie, les couleurs guident mon travail et viennent s’ajouter par couches. Ce qui est important pour moi est d’intervenir sur chaque photographie manuellement. Je me laisse l’opportunité d’interpréter les couleurs et de donner vie à un monde imaginaire. »
