Deux institutions culturelles à Toulouse s’unissent pour exposer sur les cimaises des Abattoirs près de 300 œuvres photographiques du début du XXe siècle jusqu’à nos jours.

les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse © Adagp, Paris, 2024 © photo courtesy de l’artiste et
de la Galerie Rocio Santa Cruz, Barcelone
En Occitanie, le musée des Abattoirs et la galerie Le Château d’Eau se prêtent main-forte pour nous plonger dans leurs collections respectives afin de développer une réflexion sur la nature et les possibles de la photographie. Avec « Ouvrir les yeux », près de 300 œuvres témoignent ainsi des grandes périodes de l’histoire du médium et de ses artistes depuis le début du XXe siècle. Un défi de taille, mais un défi relevé.
Cette exposition prend ses quartiers au cœur même des Abattoirs, nés en 2000. La galerie, fondée par Jean Dieuzaide en 1974, a de son côté fermé ses portes pour des travaux d’agrandissement jusqu’à la fin de l’année. L’espace muséal fait ainsi place au travail de grands noms et d’artistes à (re)découvrir, comme Agnès Varda, André Kertész, William Klein, Alexander Apóstol, Brassaï, Gaël Bonnefon, Ouka Leele, Pilar Albarracín, Jean Dieuzaide, Sabine Weiss, Robert Mapplethorpe, Bernard Plossu, Denis Darzacq, Robert Doisneau…
Le dialogue entre les deux institutions offre un foisonnement d’approches et de techniques, de styles et de regards dans une sélection éclectique qui s’accompagne d’installations conçues par Sophie Calle, Annette Messager ou encore Jeff Wall.

Histoire de la photographie
Le parcours se scinde en neuf sections qui balayent de nombreux thèmes dans l’évolution du médium. Sous la nef des Abattoirs s’ouvre le chapitre « Les corps photographiques ». L’enveloppe charnelle se fait ici « kaléidoscopique ». Elle se fragmente, se libère et se sublime, révélant « son histoire et son identité particulière ».
La salle 01, intitulée « Sur le vif », aborde les débuts de la photographie objective, dite « vraie », captant « l’instant décisif » cher à Cartier-Bresson. La seconde, « Réalités parallèles », traite des scènes entre fiction et réalité, quand la troisième, « Sublimer le banal », célèbre le quotidien et l’ordinaire à travers le cadrage, la lumière et la couleur. Celle d’après, « L’Art et la matière », part en quête de l’innovation esthétique, réinterprétant l’histoire de l’art au moyen de la matière et de la composition. « La Fabrique du soi » sonde ensuite les façons d’aborder le portrait, s’interrogeant sur le sens et la fonction de l’interprétation, tandis que « Double je » se consacre à l’autoportrait.
Quant aux deux dernières sections, elles examinent les perspectives des lieux et des lignes. L’une contemple les scènes parcourant l’espace, qu’il soit urbain ou naturel, de guerre ou d’agriculture, formel ou poétique. L’autre s’intéresse davantage à sa géométrisation et à la confrontation de répertoires de formes.
Un panorama large et exceptionnel donc, qui explore le médium photographique des XXe et XXIe siècles sous toutes ses facettes.


collection les Abattoirs, Musée-Frac Occitanie Toulouse © Adagp, Paris, 2024 © photogr. courtesy
Galerie GP & N Vallois
Jochen Lempert, Un voyage en Mer du Nord, 2009-2013, polyptique de 9
photographies, 100,7 x 83,8 cm/photo, collection les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse ©
Adagp, Paris, 2024 © photo Yves Chenot / courtesy Cnap, Paris-La Défense


sur papier, 140 x 100 cm, collection les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse © Adagp, Paris,
2024 © courtesy de l’artiste et de la Galerie mor charpentier, Paris
Jean
Jean Dieuzaide, Mes pigeons dans mon jardin, 1979, tirage argentique NB, 65 x
50 cm, collection les Abattoirs, Musée –Frac Occitanie Toulouse © SAIF © photo Grand Rond
Production
« Ouvrir les yeux »
Les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse
76, allées Charles-de-Fitte, Toulouse
Jusqu’au 18 mai 2025