L’ART PHOTOGRAPHIQUE D’ELLA BATS
Ses clichés sont une invitation à la couleur, à la beauté et à l’humain, créant des liens de proximité entre la peinture, le dessin et la photographie.
La photographe française questionne la collision d’émotions, de caractéristiques et de contradictions de l’être humain, laissant libre cours à l’imagination du regardeur. Cette ancienne diplômée de l’ENSAAMA et de l’école des Gobelins se destinait d’abord à la peinture, avant de faire ses premières armes dans le graphisme et d’entamer sa carrière de photographe. Aujourd’hui, à l’approche de la trentaine, Ella Bats conjugue à merveille tous ces domaines. Son travail transforme ses clichés en des œuvres picturales où la couleur est maîtresse. Elle joue avec les formes, les contrastes, la lumière, les touches graphiques, la douceur du grain et le flou vaporeux pour représenter un monde singulier. Ses images à la texture intemporelle brouillent ainsi les frontières entre l’art et la photographie dans des récits qu’elle entreprend comme des fictions basées sur la réalité, questionnant leur pouvoir de représentation.
Troublantes compositions
L’atmosphère singulière, intimiste et étrange qui se dégage du portfolio de l’artiste nous emporte ailleurs. Sa série Adam et Adam invite à revenir à la genèse de l’amour où « l’ambivalence des corps entremêlés manifeste différents états passionnels à travers un couple d’hommes ». Avec Dépaysage, série de photographies prises à Bali, elle évoque tout un imaginaire à explorer lors de voyages à l’étranger, laissant filtrer une sensation d’étrangeté. Pour Forme Form, elle joue avec les silhouettes, les déformant par de larges vêtements pour façonner une identité nouvelle grâce aux couleurs et aux matières. La série One Thousand Women explore la question d’être une femme ou mille femmes, nous renvoyant à une époque passée par son style vintage et vaporeux. Quant à sa nouvelle série Phosphorescence, en cours de développement, Ella Bats y montre encore une autre facette de son travail en ayant recours à une approche plus sombre. Cette artiste photographe célèbre ainsi l’humain, son âme, sa plastique, son essence charnelle et spirituelle. Des clichés vibrants de couleurs, qui jouent avec la perception du regardeur pour l’attirer « dans les secrets de son imagination ».