Conner + Perry Architects continue de perfectionner la mythique demeure Sheats-Goldstein conçue par John Lautner à Los Angeles, chef-d’oeuvre du modernisme et du style de vie californiens de la seconde partie du XXe siècle.

« La résidence Sheats-Goldstein est presque aussi emblématique que le panneau Hollywood lui-même », rappellent d’entrée de jeu les architectes Kristopher Conner et James Perry de Conner + Perry Architects. Cette merveille spatiale du visionnaire John Lautner (1911-1994) a été conçue en 1962 pour Hélène et Paul Sheats. Puis rachetée en 1972 par James Goldstein, homme d’affaires américain, super fan de basketball, de mode et de foires d’art, aujourd’hui âgé de 84 ans. Elle a depuis lors été mythifiée au cinéma, à la télévision et dans les vidéoclips, de Daft Punk à The Big Lebowski. Mais aussi dans la mode, les livres et, bien sûr, l’architecture et le design. En soixante-deux ans, cette célèbre demeure de Beverly Crest n’a eu de cesse d’être agrandie et améliorée. Depuis 2015, les rénovations sont supervisées par le cabinet Conner + Perry Architects, qui a notamment travaillé avec l’apprenti et associé de Lautner, Duncan Nicholson (1958-2015), avant son décès.

DU VERRE ET DES VUES

Ces travaux comprenaient, entre autres, l’installation de verre sans cadre, l’une des grandes singularités de la Sheats-Goldstein, avec des matériaux comme l’acier inoxydable, le béton et le cuir, qui vêtent les espaces et le mobilier. Les ajouts incluaient également l’entrée de l’étang à carpes koï, les puits de lumière, sans oublier les rénovations de la piscine à débordement, de la suite parentale et sa salle de bains et du paysage environnant.
Pour toujours plus améliorer la résidence, entourée de végétation, James Goldstein a acquis la demeure voisine, Concannon, également conçue par John Lautner. Ce projet, qui s’élève aujourd’hui sur quatre étages, a démarré avec la conception d’un court de tennis, placé sur le toit avec une rambarde en verre sans cadre, offrant ainsi une vue dégagée sur la cité des Anges et l’océan Pacifique.

ESPACES D’ART ET DE CULTURE

Au fil des années, les plans de la demeure ont évolué pour inclure d’abord un complexe de divertissement. Sous le court de tennis se trouve ainsi le « Club James », une discothèque privée. Cette conception comprend un bar, des systèmes de son et d’éclairage de pointe contrôlés depuis une cabine de DJ ainsi qu’une piste de danse, un mur d’affichage LED de 7 mètres de long et une façade en verre avec vue sur la ville.
Se greffe ensuite une salle VIP/bibliothèque, située dans le salon, qui met à l’honneur les livres de Goldstein sur le design et la mode, sur lui et la maison. Mais aussi un espace de travail, orné d’une enceinte en verre inclinée, avec un bureau qui domine la pièce, offrant toujours des vues spectaculaires sur Los Angeles. Étagères et armoires contiennent en leur sein ses souvenirs de basketball et ses photographies avec des amis célèbres.

POURSUIVRE L’HÉRITAGE ARCHITECTURAL

Aujourd’hui, les ajouts se concentrent sur la terrasse extérieure, située sous le Club James et les bureaux. Elle comprend plusieurs espaces de restauration, un bar et une cuisine avec un barbecue. À proximité se trouve la piscine à débordement de 30 mètres de long, séparée par un mur en acrylique qui révèle, de l’autre côté, un spa de forme triangulaire.
Les aménagements en cours prévoient une salle de projection de films de 20 places avec des sièges de salon VIP, une entrée principale, un espace de réception avec un auvent en verre, et un ascenseur pour accéder aux quatre étages. Et enfin, une maison d’hôtes en forme de V, avec toujours un toit en verre soutenu par une structure en grille d’acier. Dotée d’une suite avec une cuisine et d’un espace de vie principal, elle sera située en contrebas de la résidence Sheats-Goldstein et près de l’installation « Above Horizon » de James Turrell, issue de ses Skyspaces, sa série d’oeuvres architecturales.

Main dans la main avec James Goldstein, Conner + Perry Architects réinvente et renouvelle ainsi la grandeur de ce joyau architectural avec les avancées du XXIe siècle, en créant des espaces qui célèbrent l’héritage moderniste et les principes de l’architecture organique.

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