La Pinakothek der Moderne à Munich explore le potentiel de l’excentricité en tant qu’esthétique de la liberté à travers une cinquantaine d’artistes internationaux issus des arts visuels.

Jean-Marie Appriou, Maurizio Cattelan, Julian Charrière, Barbara Chase-Riboud, James Ensor, Max Ernst, Sylvie Fleury, Alberto Giacometti, Jeff Koons, Paul McCarthy, Orlan, Cindy Sherman, Anna Uddenberg, Andy Warhol… C’est à un festin d’artistes que nous convie la Pinakothek der Moderne à Munich. L’exposition « Eccentric » explore grâce à 50 créateurs les possibilités multiples de l’excentricité dans les arts visuels. 

Les commissaires Eva Karcher et Bernhart Schwenk expriment l’idée que cette attitude intellectuelle rejette les idéologies de toutes sortes. « Elle se fonde sur la liberté de pensée et de forme et, en tant que telle, défend la démocratie et l’humanisme. Cette liberté, qui va bien au-delà de l’idéologique, libère des énergies de pouvoir transformateur. L’excentricité et la liberté sont ainsi depuis longtemps étroitement liées – et forment le noyau fondamental de l’exposition », expliquent-ils.

Entre fluidité et éclectisme

L’accrochage propose 50 approches artistiques soulignant cette perspective « ex centro », à savoir « ce regard depuis l’extérieur d’un centre fictif ». Toutes viennent ainsi célébrer la diversité et la complexité de l’existence humaine à travers le corps, l’identité, la beauté ou encore l’environnement. 

Les curateurs poussent la réflexion plus loin en présentant des œuvres dans une variété de médias, de matériaux et de techniques, entre artisanat traditionnel et nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle. Certaines font preuve de compositions hybrides et amorphes, d’autres de décalages audacieux. 

Le duo ajoute des critères de références historiques avec des créations individuelles de la fin du XIX^e et du début du XX^e siècle. « En général, les œuvres d’art excentriques ont pour effet à long terme d’étendre le rayon de la production et de la réception artistiques et d’offrir de nouveaux points de départ aux générations suivantes », souligne Bernhart Schwenk.

Large spectre

L’exposition scinde ainsi en cinq sections plusieurs thématiques des genres, comprenant entre autres la peinture, la sculpture, l’installation, la performance, l’art médiatique et l’objet design. 

La première salle, intitulée « Créatures », montre la diversité des êtres individuels, s’affirmant dans leur propre sphère d’influence. « Cosmos exalté » traite de l’espace et des normes esthétiques, conçus par et pour les personnalités artistiques excentriques. « Technologie transformatrice » se concentre sur l’utilisation créative de l’ingénierie et des matériaux qui transgressent les frontières. Quant à « Beauté hybride » et à « Corps fluides », ces deux thèmes font place au concept extraordinaire de la beauté, ainsi qu’à la variabilité et à l’image de soi physique.

« L’exposition explore ainsi la dignité des humains et des créatures, qui s’étend à la biodiversité, à la multiplicité de tous les organismes vivants, habitats et écosystèmes sur terre, dans l’eau douce, dans les océans et dans l’air », ajoute Eva Karcher, avant de conclure plus loin : « Les artistes sont unis par leur passion commune pour la création de mondes d’images qui libèrent notre imagination. » 

« Eccentric, Ästhetic der Freiheit » (« Excentrique, esthétique de la liberté »)
Pinakothek der Moderne
Barer Straße 40, Munich (Allemagne)
Jusqu’au 27 avril 2025 

pinakothek-der-moderne.de