Le Bon Marché Rive Gauche, temple parisien de l’élégance et de l’innovation, célèbre sa 10ème invitation artistique en accueillant Ernesto Neto. L’exposition « Le La Serpent », du 11 janvier au 23 février 2025, plonge les visiteurs dans une immersion sensorielle. L’artiste revisite le mythe d’Eve et d’Adam sous un angle organique et spirituel.

Une vision nouvelle
Avec sa sensibilité unique, Ernesto Neto redonne une voix au Serpent. Il le pare de blanc et le réhabilite comme une figure positive, voire maternelle. Il s’éloigne des interprétations classiques du péché originel et le présente comme un passeur de vie et de culture. Cette approche prend forme à travers des installations monumentales et multisensorielles qu’il conçoit dans son atelier à Rio de Janeiro.
Une immersion sensorielle
Au cœur de l’exposition, l’installation « Avant que le temps n’apparaisse » propose une exploration intime. Les visiteurs doivent se déchausser pour ressentir pleinement les textures et les parfums. Un tronc empli de feuilles séchées et de papier blanc mêle nature et fabrication humaine. Les contrepoids diffusent des arômes d’épices, créant une connexion sensorielle avec l’œuvre. Selon Neto, l’odeur du curcuma et du cumin éveille la mémoire et renforce la conscience du corps.
Le parcours continue avec « Entre le clair et l’obscur, le collectif est le corps du chemin ». Cette sculpture-serpent longe les vitrines extérieures de la rue de Sèvres. Chaque regard incite à entrer dans l’univers de l’artiste.
Un ballet sous la verrière
Sous la coupole centrale, Neto orchestre un ballet suspendu. Eve, Adam et le Serpent se déploient dans une parfaite harmonie. Des formes en coton remplies de feuilles séchées prennent vie. Elles s’appuient sur des structures en bambou qui illustrent la fragilité et la force de la création.
« Tout est une question d’équilibre », explique l’artiste. Ses sculptures dansent sous l’effet de la gravité. Les visiteurs participent en dessinant à la craie sur les murs et en créant des mélodies avec les bouchons colorés suspendus aux installations.
Un message universel
Avec « Le La Serpent », Ernesto Neto interroge notre rapport à la nature, au féminin et à la culture humaine. Le titre, mêlant les articles « le » et « la », symbolise cette dualité des genres et leur harmonie. « Le serpent est notre ADN, notre lien entre l’esprit et le corps », précise l’artiste. Il s’inspire des mythologies du monde entier, où cet animal est souvent sacré.
Cette exposition montre que Le Bon Marché Rive Gauche reste un lieu où l’art dialogue avec le public. Ernesto Neto transforme l’espace en une odyssée sensorielle qui illustre l’interconnexion du vivant.
L’exposition est enrichie par un catalogue et des rencontres avec l’artiste. Ces événements offrent aux visiteurs une plongée plus profonde dans cet univers onirique. Cette aventure artistique invite à voir le monde sous un nouveau regard, empreint de poésie et de sensibilité.