L’une des industries les plus remarquables de l’Égypte antique est celle des vases en pierre : vaisselle de luxe en basalte, albâtre, diorite ou en brèches colorées ; coupes, vases, flacons monolithes, à anses et pieds taillés dans la masse, aux lignes simples et épurées. Leur perfection formelle et leur élégance témoignent d’une technique parfaitement maîtrisée.

La naissance de la taille de ces vases remonte au VIIe millénaire av. J.-C. dans le Moyen-Euphrate. Les artisans de l’Égypte antique font preuve d’une très grande et très précoce maîtrise de la fabrication d’objets en pierre : à des époques aussi reculées que le Badarien (5000-3900 av. J.-C.) ou celle de Nagada I (3900-3500 av. J.-C.), des vases de ce type font déjà partie de l’attirail funéraire en Haute-Égypte.

Après avoir surtout utilisé des pierres dures comme le basalte ou la diorite, les artisans en arrivent à préférer l’albâtre, plus facile à travailler. Ces objets précieux sont considérés comme une production de luxe, réservée aux rois, aux grands dignitaires et à leur entourage, et accueillent toutes sortes d’onguents et d’huiles odorantes, dont les Égyptiens sont amateurs.

À leur mort, les Égyptiens sont inhumés avec de nombreux objets de toilette de différentes formes ainsi que des outils de maquillage, des vases en faïence ou en verre, aux usages variés. Au regard de l’investissement représenté par l’effort et le temps passé à l’extraction du matériau brut et à sa transformation, ces vases en pierre constituaient à n’en pas manquer des dépôts de grand prix. Selon un procédé métonymique fréquent dans la langue égyptienne ancienne, la production d’objets en pierre est tellement importante que l’image du foret finit par représenter le mot et l’idée même de création et d’artisan.

OPUS – ANCIENT ARTS
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