Elle est à l’affiche du western Jusqu’au bout du monde, le deuxième film en tant que réalisateur du comédien américano-danois Viggo Mortensen. Portrait d’une actrice définitivement européenne.
Jusqu’au bout du monde est déjà le dixième film de Vicky Krieps en moins de trois ans, et le trente-cinquième de sa pourtant jeune carrière. L’actrice de 40 ans tourne beaucoup, mais ses personnages sont si différents qu’elle ne semble jamais se répéter. Luxembourgeoise, elle
maîtrise aussi bien l’allemand que le français et l’anglais (et le luxembourgeois bien entendu), ce qui lui permet de jouer des rôles de nationalités bien différentes. Elle n’a ainsi pas peur de prendre un accent québécois (qu’elle maîtrise à la perfection) pour jouer dans le film de Viggo Mortensen. Vicky Krieps a aussi bien été l’impératrice Sissi (dans Corsage de Marie Kreutzer) que la reine Anne d’Autriche (dans Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan de Martin Bourboulon), mais aussi Jenny Marx dans Le Jeune Karl Marx de Raoul Peck, ou encore bientôt l’écrivaine autrichienne Ingeborg Bachmann pour le biopic homonyme de Margarethe von Trotta.


À défaut de placer le Luxembourg sur une carte du monde cinématographique (les quelques films du grand-duché dans lesquels l’actrice a joué sont loin d’être les plus fameux de sa filmographie), Vicky Krieps s’est affirmée comme l’actrice européenne par excellence, capable d’alterner entre un film d’auteur exigeant (Serre moi fort de Mathieu Amalric) et du pur cinéma de genre américain (Old de M. Night Shyamalan).


On se souvient évidemment de sa performance incroyable face à Daniel Day-Lewis dans le Phantom Thread de Paul Thomas Anderson, mais on n’a pas oublié non plus son rôle tout en subtilité dans le drame semi-autobiographique de Mia Hansen-Love, Bergman Island. Il faut dire qu’en bonne européenne, Vicky Krieps n’a pas peur de l’ailleurs. À 20 ans, avant de devenir actrice, elle a vécu un temps en Afrique du Sud, puis dans l’est du continent, pour travailler dans l’humanitaire. Qui de mieux alors qu’une comédienne de cette trempe pour interpréter une héroïne libre du Nouveau Monde, qui a la curiosité des grands espaces, et la culture de la vieille Europe ?
JUSQU’AU BOUT DU MONDE DE VIGGO MORTENSEN
EN SALLES DEPUIS LE 1ER MAI 2024