Megève – Bien-être en altitude et art de vivre aux Chalets du Mont d’Arbois
Il est des lieux qui racontent une histoire avant même qu’on y dépose ses valises. À Megève, les Chalets du Mont d’Arbois perpétuent depuis plus d’un siècle l’esprit visionnaire de la famille Edmond de Rothschild. En été, loin des pistes blanches, le domaine dévoile une autre facette de son âme : celle d’un refuge hédoniste, niché à flanc de montagne, entre tradition alpine et luxe feutré.
L’architecture, marquée par le temps, a su préserver l’essentiel : le bois brut, les pierres anciennes, les toits pentus coiffés de sapins. Mais derrière cette authenticité rustique se cache une véritable mise en scène de l’intime, orchestrée avec goût. Chaque chalet porte le nom d’une des filles d’Edmond de Rothschild – Noémie, Alice, Ève – et prolonge la nature alentour tout en déployant une décoration à forte valeur patrimoniale. Le mobilier intègre des pièces issues de la collection privée de la famille entre œuvres d’art, fresques murales et objets chinés. Au chalet Noémie, des bouquetins et fleurs des champs se promènent sur les murs comme des clins d’œil aux cimes environnantes. Tout ici respire l’attention portée aux détails, le respect du lieu, et l’ancrage dans une mémoire familiale vivante.
L’atmosphère est feutrée, le silence précieux, les vues ouvertes sur l’immensité verte. Le matin, le domaine s’éveille dans un souffle de brume et de lumière dorée ; le soir, les terrasses s’illuminent à la bougie, invitant au recueillement, au partage ou à la contemplation.
Côté bien-être, le spa Susanne Kaufmann incarne la quintessence du luxe alpin. Inspirée par les vertus des Alpes autrichiennes, la marque propose ici ses soins signatures dans un cocon de sérénité à la fois épuré et organique. Trois cabines de soins accueillent les hôtes pour des rituels sur mesure, alliant expertise cosmétique, actifs botaniques de haute qualité et approche holistique. Les produits sont bio, écoresponsables, élégants jusque dans leurs textures et leurs fragrances. Parmi les expériences phares, le Day Spa offre un soin de 50 minutes, un déjeuner bistronomique en terrasse (entrée/plat ou plat/dessert), et l’accès à la piscine extérieure chauffée, au sauna et à l’espace détente. À l’extérieur, les bains sonores sous yourte, les cours de yoga gratuits pour les résidents et la terrasse en bois avec vue sur les sommets prolongent l’enchantement.
Mais c’est aussi à table que les Chalets du Mont d’Arbois réaffirment leur statut d’adresse d’exception. Cet été 2025 marque l’arrivée d’un nouveau chef, Marc-Henri Mazure, à la tête de la restauration. Ce breton de naissance, formé auprès des plus grands (Marc Veyrat, Anne-Sophie Pic, Philippe Audonnet), propose une cuisine à son image : généreuse, authentique, précise. Sa philosophie s’ancre dans la saisonnalité, la proximité des producteurs, la simplicité apparente de recettes techniques. Il cite Bocuse, mais préfère laisser parler ses sauces, qu’il considère comme sa véritable signature.
Au restaurant, chaque plat rend hommage aux saveurs du terroir, dans une relecture subtile et engagée. Parmi les propositions estivales, les escargots du Mont-Blanc gratinés au beaufort, la compotée de lapin en gelée ou le homard bleu de Bretagne à la crème de verveine et croquant de sarrasin donnent le ton : ici, la tradition est bien vivante, mais réinterprétée avec finesse. Suivent des plats à la fois lisibles et raffinés, comme la truite de Savoie à la crème de poule et haricots verts-amandes, ou l’agneau de Savoie rôti & confit aux girolles et fèves, relevé d’un jus corsé à la menthe sauvage.
Pour les grandes tablées, les plats à partager célèbrent la convivialité : côte de bœuf savoyarde grillée (1,2 kilo), gratin de pommes de terre & os à moelle, ou sole des côtes bretonnes accompagnée d’un millefeuille de légumes et d’une meunière d’agrumes. Les amateurs de patrimoine culinaire apprécieront aussi la découverte du farcement, ce plat montagnard revisité ici avec crème aux herbettes et diot rôti.
Le voyage se termine en douceur : soufflé Rothschild à la marmelade d’orange et sorbet framboise, Paris-Brest au praliné et sorbet champagne, ou forêt-noire à la cerise de pays. Côté fromages, la région savoyarde est à l’honneur avec une sélection de quatre crus affinés et un brie de Meaux truffé servi avec une crème glacée à la moutarde – une audace tout en subtilité.
En journée, les activités sont pensées pour prolonger le lien avec la nature : randonnées guidées à la découverte de la flore alpine, VTT électrique sur les crêtes, parapente au-dessus des vallées. Chaque détail du séjour semble conçu pour renouer avec un luxe rare : celui de la simplicité, de la lenteur et de l’élégance discrète.
Séjourner aux Chalets du Mont d’Arbois, c’est faire l’expérience d’une tradition vivante, d’un art de vivre hérité et transmis, d’un paysage habité. Découvrir une montagne habitée d’histoire, de beauté, et de silence. Le luxe y est une respiration.
447, chemin de la Rocaille, Megève
chalets-montdarbois.com
Saint-Tropez – L’élégance retrouvée à l’Hôtel de Paris
À l’entrée du village, face à la célèbre gendarmerie immortalisée par Louis de Funès, l’Hôtel de Paris Saint-Tropez se dresse comme une vigie de l’élégance tropézienne. Premier hôtel de luxe de Saint-Tropez, ouvert en 1931, il a vu défiler le Tout-Paris des années 1960 et incarne depuis près d’un siècle un art de vivre raffiné et insouciant. Brigitte Bardot, Colette, Vadim ou Signac en sont autant de figures tutélaires.
Entièrement rénové en 2013 sous la direction de la décoratrice Sybille de Margerie, l’adresse conjugue patrimoine et modernité avec une grâce inégalée. Cinq lignes directrices inspirent sa décoration : la Méditerranée, les femmes, les années 1960-70, Paris, et l’art. Dans les 52 chambres et 38 suites, des couleurs vives croisent des lignes graphiques, des photographies hommages à Bardot ou Romy Schneider, des mosaïques habillent douches à l’italienne ou baignoires, et une fragrance exclusive aux notes de jasmin, vanille et iris flotte dans l’air. Chaque chambre propose un confort absolu et des attentions personnalisées, comme un clin d’œil complice aux habitués.
Le cœur battant de l’hôtel est son rooftop spectaculaire, le premier du village et le seul doté d’une piscine chauffée à ciel ouvert. Le lounge bar Les Toits s’anime chaque jeudi avec les DJ sets « La Vie en Rose », tandis que les vendredis et samedis sont rythmés par les concerts jazzy de Cynthia Queenton. Le dimanche, le brunch piano-live de Jean-Luc Wastable s’impose comme un rendez-vous estival incontournable. Accessible à la clientèle extérieure, ce rooftop allie vue imprenable, ambiance chic et dolce vita azuréenne.
Le restaurant Les Toits, dirigé par le chef David Ignoffo, sublime le terroir avec une cuisine méditerranéenne raffinée : burrata à la marjolaine, salade croquante aux gambas, Saint-Pierre au jus de coquillage safrané, rigatoni à la truffe, filet de bœuf mariné au thym, daurade aux herbes. Une sélection de grands vins de Provence et de desserts présentés à table complète l’expérience.
Dans l’assiette, la Méditerranée murmure à chaque bouchée. Les keftas de bœuf, moelleux et subtilement grillés, s’équilibrent avec un fromage blanc à la menthe d’une fraîcheur éclatante, relevé d’un ajvar soyeux et fumé, comme une braise de poivron. Les gambas arrivent croustillantes, parfumées au basilic, leur chair juteuse enrobée d’une mayonnaise à la tomate séchée, profonde et ensoleillée.
Le thon rouge, mi-cuit, presque cru à cœur, fond en bouche. Le basilic lui donne du souffle, le caviar de poivron l’enveloppe d’une douceur flamboyante. Puis vient le Saint-Pierre, juste snacké, posé sur un risotto de légumes fondants. Le jus de coquillage au safran, vibrant, iodé, fait monter la mer à la surface du plat.
Enfin, un cheesecake à l’abricot achève le repas dans un souffle fruité. Léger, mousseux, et rafraîchi par l’acidité délicate du fruit, il fond comme une fin d’été sur la langue. Un sans-faute, entre maîtrise et lumière.
En soirée, le bar propose des cocktails inspirés du cinéma tropézien, comme le Gendarme à Saint-Tropez. Pour une ambiance décontractée, gambas croustillantes, houmous ou planche de jambon ibérique accompagnent les verres.
Le matin, on se réveille au patio autour du buffet du Pationata : crémerie Bordier, miel, viennoiseries, produits maison et commandes à la carte. Le soir, le Pationata se transforme en restaurant de poissons et fruits de mer, avec en point d’orgue la bouillabaisse du chef.
Le Spa by Clarins est un sanctuaire sensoriel avec hammam, sauna, soins signature et innovations esthétiques comme Cellu M6 ou Indiba ONA. Le soin « Nouvelle Vague » sublime le visage et le corps. La formule Lunch & Spa ou Brunch & Spa permet de vivre une journée complète de bien-être.
L’Atrium Bar, la salle de fitness à l’étage, les expositions d’art contemporain (Andrea Roggi, Patrick Rougereau), les objets exclusifs en vitrine (sandales K.Jacques, accessoires logotés), les « Conversations d’Agnès » ou encore les suggestions du concierge Samuel Andréo complètent ce tableau d’excellence. Ce dernier, récompensé des Palmes d’Or des Clefs d’Or, distille ses adresses précieuses de glaciers, plages ou restaurants, et peut réaliser presque tout, même bercer un enfant dans une limousine.
J’ai vécu : une échappée belle en terrasse avec cocktail hommage à Françoise Sagan, un massage « Nouvelle Vague » au spa Clarins, et une nuit dans la chambre 103, unique avec sa terrasse en arches et sa vue confidentielle sur la mer et la maison Chanel.
1, traverse de la Gendarmerie, Saint-Tropez
Corse – Luxe et maquis au Hameau de Saparale
Il faut s’éloigner des plages bondées et quitter les routes balisées pour trouver le Hameau de Saparale, refuge confidentiel caché dans les collines de l’Alta Rocca. Au cœur d’un domaine viticole de 52 hectares, entre Sartène et Bonifacio, Julie et Philippe Farinelli ont donné naissance à un rêve d’esthètes : un hôtel intimiste de 16 suites et trois bergeries privées, toutes conçues comme des havres de silence et de beauté brute.
Ce rêve, ils le poursuivent depuis plus de 25 ans. Ensemble, ils ont œuvré avec passion à la réhabilitation de ce hameau oublié, redonnant vie à un splendide patrimoine historique corse blotti dans la vallée de l’Ortolo. Chaque pierre, chaque objet raconte leur engagement : ils ont eux-mêmes déniché le mobilier de la maison de maître, et Julie a dessiné les têtes de lit ainsi que le jacuzzi de la Master Suite. Ici, le luxe s’exprime par la simplicité, l’espace, et des matières choisies avec soin.
Le Hameau, restauré dans l’esprit des bâtisses corses, associe matériaux nobles, meubles chinés, murs à la chaux et vues ouvertes sur les montagnes ou les vignes. Chaque chambre possède sa terrasse ou son jardin. La Master Suite, avec jacuzzi et sauna privés, surplombe le domaine. Le mobilier a été pensé dans les moindres détails, alliant beauté des choses simples et confort contemporain. Les trois bergeries indépendantes – U Caseddu, A Scola, et U Mulinu – disposent de piscines privées, cuisines d’été, hammams ou jardins, pour une immersion en pleine nature sans renoncer à l’élégance.
Au restaurant Sopravigna, le chef Jérémy Vivien compose une cuisine à la fois terrienne et solaire, inspirée par les produits du domaine et les saisons. Huile d’olive maison, légumes du potager, figues du verger, gibier, poissons côtiers et herbes sauvages : chaque assiette rend hommage à la Corse dans sa version la plus délicate. Le service, chaleureux mais discret, s’accorde au rythme lent du lieu.
Les vins du domaine – blancs frais, rouges puissants et rosés délicats – s’invitent à la table dans des accords subtils, servis sur la terrasse ou sous la tonnelle. Le matin, le petit-déjeuner est une célébration de la région : confitures maison, pain au levain, œufs bio, yaourts crémeux, dégustés en profitant des premiers rayons du soleil sur le maquis.
Ici, on lit, on nage, on écoute le vent. Des randonnées guidées sont proposées vers les bergeries abandonnées, ou des pique-niques organisés près de la rivière Ortolo. Selon la météo, on s’installe au coin du feu, sur la terrasse de la place ou sous les arbres. Le soir venu, le silence règne, et le ciel étoilé devient le plus beau des spectacles.
Domaine de Saparale, Sartène
Marseille – Croisière méditerranéenne à bord des Barquettes
À Marseille, les horizons changent lorsqu’on les regarde depuis la mer. Embarquer à bord des Barquettes, c’est s’offrir une échappée belle sur des bateaux traditionnels restaurés avec passion. L’initiative revient à Mathieu Sombardier, amoureux de la Méditerranée, qui a redonné vie à deux embarcations marseillaises emblématiques : Vincent, une barquette intimiste au charme désuet, et La Flâneuse, majestueuse tartane malonière inspirée d’un navire de 1903, capable d’accueillir jusqu’à vingt passagers.
Depuis le Vieux-Port, la navigation glisse au rythme du soleil : cap vers les îles du Frioul, la Côte Bleue, les calanques sauvages, ou encore les criques secrètes de Malmousque. À bord, tout a été pensé pour conjuguer confort et dolce vita : coussins en voiles recyclées, hamacs suspendus, matelas, serviettes, masques et tubas. On plonge dans l’eau turquoise, on s’ancre pour une sieste à l’ombre de la grand-voile, on savoure le silence et le mistral léger.
La parenthèse se prolonge autour d’un déjeuner aux saveurs méditerranéennes imaginé par le Cécile Food Club, perle gourmande de la Corniche Kennedy. Au menu : focaccia maison, anchoïade onctueuse, légumes croquants du marché, buns à la truite fumée, buffala ou bagnat revisité, navettes marseillaises au parfum d’anis et fruits de saison à picorer, servis avec des jus maison et une eau glacée. Une expérience solaire, ancrée dans les traditions locales et nourrie par un esprit de transmission.
Les Barquettes, c’est aussi une vision de l’écologie appliquée à la mer : restauration artisanale, zéro plastique à bord, circuits courts et attention portée à chaque détail. En journée comme au coucher du soleil, les sorties se transforment en moments suspendus, entre patrimoine maritime, baignades secrètes et douce euphorie partagée.
Départ Vieux-Port (MUCEM), Marseille 2e
lesbarquettes.com
