La 14e itération de Paris Design Week, qui s’est déroulée du 5 au 14 septembre, a comme à son habitude porté haut les couleurs de la nouvelle création contemporaine à travers la capitale.
Quatorze éditions et Paris Design Week s’impose un peu plus chaque année comme l’un des salons les plus notables de la scène mondiale pour tous les amoureux de l’art de vivre, de la décoration et du design. En parallèle, le salon mère Maison&Objet, à Villepinte, souffle ses trente bougies. Avec pour thème « Terra Cosmos », alliance vivifiante de la technologie et de la nature, elle a sacré en septembre le Belge Lionel Jadot « designer de l’année » pour l’hospitalité et son approche innovante du design durable. Ainsi, dans le sillage des Jeux Olympiques et Paralympiques, la capitale a embrayé sans répit sur dix jours d’actualité créative.
Les quatre grands quartiers parisiens ont ainsi fait la part belle à la poésie, à la beauté, à l’inventivité et aux tendances de demain. Cet opus s’est concentré sur la relation fertile entre architectes d’intérieur et artisans qui travaillent de concert sur la conception de décors et de modèles remarquables. Plus de 400 participants ont dévoilé leurs nouveautés dans 450 lieux qui ne cessent d’explorer les facettes de la création et de l’artisanat comme un écosystème effervescent.
LE DESIGN DANS LE DÉCOR
L’événement a ainsi transformé la Ville Lumière en un musée à ciel ouvert à l’aide d’une myriade d’expositions dans le cadre de la promenade thématique « Design sur cours ». À l’hôtel de Sully, le Britannique Paul Cocksedge s’est saisi des miroirs, des reflets et de l’architecture du lieu au coeur de l’Orangerie et ses jardins.
Dans la cour de l’hôtel d’Albret, siège de la direction des affaires culturelles, le studio 5.5 a présenté la Muji Mini House, inspirée de l’architecture japonaise, avec un jardin traditionnel reconverti en espace de culture vivrière.
À l’hôtel de la Marine, le designer et ébéniste Pierre Renart a dévoilé l’installation Escale au milieu de la Cour de l’Intendant, telle « une halte contemplative, le repos du marin ». Ce meuble-sculpture se veut une assise qui invite à la rêverie, puisant dans la verrière « en diamant » de l’architecte Hugh Dutton. Le studio Uchronia s’est aussi invité sur les lieux avec un lit XXL aux couleurs pop qui réinterprète le lit à baldaquin, ce style à la française, ici paré de tentures et de passementeries.
TALENTS FUTURS
La Factory de Paris Design Week est aussi devenue une place de marché de choix pour la jeune création mondiale. Une large vitrine de talents et du lifestyle « MADE IN PORTUGAL naturally » s’est déployée dans l’un des espaces de la Galerie Joseph, partenaire officiel. Cinquante entreprises portugaises ont présenté, rue des Minimes, des pièces de l’univers de la maison, dans un cadre scénographié par l’architecte d’intérieur Margarida Moura Simão.
Pour cette édition, il était aussi question de célébrer les 60 ans de l’ouverture des liens diplomatiques entre la France et la Chine. Les 850 mètres carrés de la Galerie Joseph rue de Turenne ont rassemblé une quinzaine d’exposants de la nouvelle esthétique chinoise dans « Chinese Way of Beauty ». De son côté, l’espace Commines a présenté « COLLECTIBLE », du collectif Meet Met Met, permettant aux créateurs de s’affranchir de toute contrainte.
Quant à Maison&Objet, le salon a honoré les Rising Talents Awards. Ces prix gratifient les moins de 35 ans qui ont créé un studio il y a moins de cinq ans. En septembre, cap vers les pays nordiques. Parmi les lauréats, on cite quatre virtuoses : le duo danois Frederik Gustav pour ses jeux de proportions architecturales, la céramiste suédoise Malin Ida Eriksson, le Finlandais Antrei Hartikainen qui saisit la nature en mouvement, et le Norvégien Ali Shah Gallefoss dont le design plus artistique qu’industriel célèbre la joie de l’imprévu.
DESIGN LUMINEUX
Place à d’autres temps forts de cette édition. Le journal Le Monde a fêté ses 80 ans d’existence avec une collection de 80 luminaires en carton, en papier journal et en emballage recyclé Tetra Pak, numérotés de 1944 à 2023. Cette série a été conçue par les designers Claire Renard et Jean-Sébastien Blanc du Studio 5.5 avec l’entreprise de packaging. Intitulée « Le Monde à la Une », elle sonde les évolutions du journal entre maquettes, dessin de presse et photographie. Et c’est à la Galerie Joseph rue Froissart que le public a pu découvrir une installation lumineuse. Cette pièce offrait un tour du Monde en 80 lampes, avant de s’exposer dans les locaux de la rédaction lors du Festival du Monde.
Ailleurs, Garabos a dévoilé sa première collection de mobilier et de luminaires en créant Garabos Éditions. Pour Dialogue Temporel, l’entreprise bordelaise experte en staff et en plâtre pour l’architecture d’intérieur, fondée en 1960, a travaillé avec La Racine, studio de design et de stratégie, pour valoriser la malléabilité et la noblesse du plâtre. Résultat : des pièces sculpturales qui explorent de nouvelles formes et textures tout en conservant un dialogue entre techniques traditionnelles et esthétiques contemporaines.
Plus loin, la marque Lodes a proposé sa collection Oblò, conçue par la designer italienne Paola Navone d’OTTO Studio. Cette série de lampes explore les perspectives novatrices de l’utilisation du Pyrex, capturant toute l’essence du design marin.
NOUVELLES ADRESSES
Renault, autre partenaire officiel, a offert son « expérience-store » avec MAISON5. L’automobile a ainsi croisé la route de l’art, de la mode, du sport, de la musique et de la gastronomie dans ce nouveau lieu culturel de 1 800 mètres carrés. Sous les feux des projecteurs ? La Renault 5 E-Tech électrique. Cette héritière de la Renault 5, de la Super 5 et de la Renault 5 Turbo a dévoilé son univers et son lifestyle de nouvelle citadine.
Et pour terminer sur cette édition, Paris Design Week a accueilli de nouvelles adresses, comme la Maison Diptyque. La marque de parfumerie d’ambiance et de bougies a ouvert son propre espace dédié à l’art, mêlant boutique et lieu culturel, sous la curation de Sarah Andelman, créatrice du concept store Colette. L’artiste et sculpteur Cyril Lancelin a envahi plus de 400 mètres carrés de superficie avec son univers pop monumental. Le duo Pradier-Jeauneau a également officialisé sa première galerie, rue de Verneuil, avec une sélection de mobilier moderne, scénographiée par Sandra Benhamou.
Cette 14e édition de Paris Design Week a ainsi continué d’offrir le meilleur dans les avancées du design, invitant toujours plus les aficionados à une grande balade de découvertes dans toute la capitale.
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