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Corine Borgnet, l’art de la parabole existentielle

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Artiste du second degré, la plasticienne manie le détournement et jongle avec les symboles dans ses vanités. Hymne à la vie, celles-ci désacralisent nos croyances et renversent les codes, pour le plaisir d’en rire et la liberté de penser.

Corine Borgnet a fait sensation avec sa robe de mariée Amours éternels, présentée à Art Paris sur le stand de H Gallery. Cette sculpture à taille humaine, dont l’idée est née de sa complicité avec la curatrice Isabelle de Maison Rouge, lui a demandé huit mois de travail sans filet. Ses fragiles éléments sont collés entre eux, certains étant enfilés sur un fil métallique rigidifiant la structure, qui se compose d’une myriade d’os colorés aux épices, au café et au thé. Aux os de volaille, la plasticienne a associé des vertèbres imprimées en 3D, provenant d’une fouine à jamais disparue en raison de l’exploitation de sa fourrure. Une incitation à changer nos comportements.

Cette pièce exceptionnelle s’inscrit dans son Histoire d’os, une réflexion sur la vanité, la fragilité et la résilience. Souliers de contes de fées, ses Vanity Shoes ont été les premiers de la série. Ont suivi des insignes de pouvoir et de séduction : couronnes et diadèmes, jarretière et guêpière, ou encore bouquets, explorant avec ironie les symboles de notre condition humaine.

L’artiste récupère et sacralise ses vestiges, allant des post-it usagés à la cire de cierges consumés. Elle leur donne une seconde vie dont témoigne à merveille son installation The Last Supper (« Le dernier souper »), une table symboliquement dressée de 13 couverts, pour un festin royal éphémère fossilisé pour l’éternité. D’une troublante beauté, chacune de ses œuvres offre une multitude de portes d’entrée pour raconter son histoire. Ses Assiettes tuées, dont le motif de toile de Jouy évoque le luxe du XVIIIe siècle, sont ainsi percées d’un trou comme celles que les Mayas posaient sur la tête de leurs dignitaires défunts. En s’évadant par cet orifice, l’âme se libérait des matérialités terrestres pour renaître à la pureté.

Corine Borgnet quitte elle-même désormais la Terre pour s’aventurer dans l’espace avec une nouvelle série. Elle a de nouveau choisi la jesmonite – une résine à base de poussière de marbre ayant l’aspect de la céramique –, à laquelle elle associe de la soude, des minéraux et même des particules de météorite, pour créer la Lune et Mars dans une vision dystopique. Leur titre en dit long : Escape game. « J’ai raté la Terre », s’explique l’artiste avec un sourire en coin.

corineborgnet.com

instagram.com/corineborgnet

« En robe ! » Abbaye cistercienne de l’Escaladieu Bonnemazon
Jusqu’au 3 novembre 2024
abbaye-escaladieu.com/exposition-dart-contemporain-2024

« L’époque bénie des globophages » Idem+arts – Pôle culturel Henri-Lafitte
3, rue Georges-Paillot, Maubeuge
Jusqu’au 31 mai 2024
idem-arts.com/agenda 

Salon des artistes
Artiste invitée : Corine Borgnet, avec The Last supper 
Espace Liberté
1, avenue du Général-de-Gaulle, Massy
Du 27 avril au 5 mai 2024
salondesartistes-massy.fr 

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