Du Sahara à l’Antarctique en passant par les déserts de Sonora, d’Atacama ou de Gobi, le Muséum national d’Histoire naturelle nous invite à une (re)découverte instructive de ces milieux aux conditions extrêmes.

Du sable, de la roche, du sel et de la glace : l’institution parisienne nous plonge dans une variété de déserts, présents sur tous les continents. Comme le souligne l’équipe pluridisciplinaire du musée en charge de cette muséographie : « Ils occupent aujourd’hui un tiers des surfaces émergées de notre planète et ont tous en commun d’être des milieux ouverts, exposés à l’aridité et aux températures extrêmes. » L’approche transversale de cette exposition met au premier plan l’adaptation du vivant, qu’elle soit morphologique, physiologique ou comportementale.
Le musée nous transporte ainsi dans différents panoramas : les paysages sableux du Sahara (Afrique), de Sonora (Mexique), d’Atacama (Chili), de Gobi (Mongolie) ; les zones polaires (Arctique, Antarctique, Islande) ; les régions salées (Pan de Makgadikgadi au Botswana, Salar d’Uyuni en Bolivie, Grand Rann de Kutch en Inde) et les terres rocailleuses (Paria Canyon-Vermilion Cliffs Wilderness dans l’Utah…).
Terrains d’exploration
Comme le rappellent les organisateurs, cela fait des millions d’années que les spécimens de la biodiversité (animaux et végétaux) s’adaptent à leurs milieux respectifs à priori « hostiles à la vie », pour évoluer et vivre en symbiose. « On découvre ainsi la stratégie du lézard cornu ou du cactus pour profiter de la moindre goutte d’eau, le secret de la fourmi argentée pour endurer des chaleurs intenses ou encore l’art du camouflage chez le renard polaire. »
L’espace muséal est une profonde exploration des paysages, des couleurs, des matières et de la lumière. La curation porte également un regard sur l’humain, vivant dans ces environnements entre « transformation du milieu » (création d’oasis) et « mobilité ».
Cette expertise scientifique donne la parole aux chercheurs pour témoigner de leur expérience sur le terrain. Si le climat sec s’annonce favorable « à la conservation des météorites, des fossiles ou des pièces archéologiques » ou si les paysages dégagés « facilitent les trouvailles », ces milieux désertiques deviennent surtout des observatoires propices et des témoins de la crise climatique.
Désert du Namib© Luca Galuzzi – CC BY-SA
Fragilité des espaces
Malheureusement, et aussi grandioses soient-ils, tous sont de plus en plus fragilisés par l’action humaine. « La plupart des déserts chauds gagnent du terrain, tandis que les déserts polaires tendent à disparaître. En cause, les changements climatiques, la lente dégradation des terres liée à leur exploitation intensive, l’épuisement progressif des nappes phréatiques, l’extraction à grande échelle des ressources minières… », souligne et réaffirme tristement le musée.
Dans cet état des lieux, l’exposition donne un éclairage scientifique, ludique et esthétique, où les menaces qui pèsent sur ces écosystèmes fragiles constituent le fil rouge du parcours. Près de 200 spécimens et objets variés sont ainsi exposés dans l’espace culturel, accompagnés de projections et de dispositifs mécaniques et multimédias. S’ajoutent des cartes, des maquettes tactiles de dunes, une collection de sables des déserts du monde ou encore des échantillons minéralogiques sculptés par les éléments.
« En proposant cette réflexion sur le temps long », explique Gilles Bloch, président de l’institution, « le Muséum est au cœur de sa mission de service public : celle de susciter l’émerveillement et la curiosité pour ces écosystèmes complexes, mais également de transmettre des connaissances fiables pour défendre une véritable éthique pour la planète ».
« Déserts »
Muséum national d’Histoire naturelle
Grande Galerie de l’Évolution – Jardin des Plantes
36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, Paris 5e
Du 2 avril au 30 novembre 2025