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Lee Hyun Joung, mémoires du Pays du matin calme

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Tout en subtilité et en précision, ses paysages imaginaires conceptualisent nos existences, chacun de ses tracés matérialisant une ligne de vie.

Installée à Paris, l’artiste native de Séoul écrit une nouvelle page de son histoire avec chaque paysage qu’elle imagine, et pour lequel elle va jusqu’à fabriquer ses matériaux : l’encre appelée muk en Corée, obtenue par broyage de pigments sur la pierre, et son support de papier traditionnel. Emblème de son pays natal, fabriqué à la main depuis des millénaires à partir de l’écorce du mûrier, le hanji constitue un élément primordial de son travail.

© Symphonies en 3 mouvements photo by Christian Baraja
© Les chemins photo by Christian Baraja

En désagrégeant ce papier parfaitement lisse dans de l’eau, pour le reconstituer en conservant une texture fibreuse riche d’irrégularités, elle s’inscrit dans la continuité millénaire de la Corée tout en ritualisant son changement de parcours et sa renaissance en France. Cette préparation constitue un moment privilégié où la matière, sensuelle, prend vie. Ce remodelage du papier se fait d’un geste spontané, sans schéma préconçu. « Le volume vient après, je le crée avec mes pinceaux, à partir d’une image que j’ai déjà en tête », confie l’artiste. Les paysages de Corée, et plus généralement d’Asie où elle a beaucoup voyagé, nourrissent son imaginaire. Plus que des montagnes, des vagues ou des forêts, son pinceau dessine des chemins de crête ou des chemins creux, selon que le regard suit les délicats tracés d’encre aux infinies nuances de noir et de bleu, ou les interstices de papier laissé vierge. « Je cherche à exprimer des chemins de vie », précise-t-elle.

Chaque jour, elle entre en empathie avec le papier, mettant son corps et son esprit en harmonie pour faire danser son pinceau au-dessus de la feuille. Chacun peut s’approprier ces paysages mentaux, supports de médiation aussi bien pour l’artiste en cours de création que pour le spectateur admirant l’œuvre achevée.

De manière également très symbolique, Lee Hyun Joung s’inspire du bojagi dans un esprit de filiation. Transmis de génération en génération, ce précieux tissu, destiné à emballer des objets, se compose d’un assemblage de chutes de soie qui représentent autant de mémoires et de traces de vies antérieures. Dans son œuvre intitulée Mémoire du vent, elle croise les lignes de vie avec une poésie qui irradie de toutes ses créations.

@lee_hyunjoung

À voir :
« Ridge Lines », exposition solo
Galerie Sept
Rue de Rollebeek 27, Bruxelles (Belgique)
Du 4 avril au 19 mai 2024
galeriesept.com/fr
@galerie.sept

« Symphonie en trois mouvements »
Galerie Louis & Sack – La Pagode Paris
48, rue de Courcelles, Paris 8e 
Du 6 au 13 juin 2024
louis-sack.com
@galerielouissack

printemps-asiatique-paris.com/la-pagode

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