Irréelles, ses sculptures aux formes pures créent du rêve. Entre art et design, son travail virtuose de la matière poétise l’espace, grâce à un savoir-faire ancestral porté par une vision contemporaine.
Nadège Mouyssinat est entrée dans le monde de la porcelaine par la tradition du savoir-faire des manufactures de Limoges et par l’exigence requise dans le monde du luxe. Mais elle s’est toujours vue fabriquer ses propres créations. Elle s’est lancée en 2019, à l’issue de sa participation au salon Révélation, après avoir reçu le Prix de la jeune création métiers d’art décerné par Ateliers d’Art de France.
Travaillant par coulage dans des moules, elle a d’emblée imaginé des ensembles composés de différents modules jouant avec les formats et les couleurs, combinés à l’infini dans des installations créant des univers poétiques. Séduits, les collectionneurs lui ont commandé des pièces uniques issues de ces séries. Des Pseudosphères en lévitation à la symétrie parfaite, matérialisant l’infini, à la série Nùria, dont les courbes primordiales évoquent un monde en gestation, l’artiste crée des sculptures surréelles dont l’équilibre semble tenir du miracle. Il y a effectivement une part de magie dans la porcelaine. « On conceptualise beaucoup, mais on a toujours la surprise de ce qui va sortir du four ; il y a une part d’inconnu et je trouve cela passionnant et addictif », confie la sculptrice de porcelaine.
Afin d’atteindre la légèreté, le découpage des formes dans l’espace, l’impression de lévitation et d’instabilité suscitant des émotions et du rêve, le travail de la porcelaine exige d’elle résilience, patience, méticulosité et une attention de tous les instants. Aux risques de déformations, de problèmes de démoulage, de casse ou de défauts d’émaillage, s’ajoute le défi de l’échelle, les grandes pièces nécessitant une manutention et des supports adaptés. Ces dernières sont ainsi d’autant plus exceptionnelles. De l’artisanat à l’art, et de l’art au design, il n’y a qu’un pas.
Des expérimentations graphiques des Pseudosphères est née l’idée d’une console, finalisée en 2022. Créant un jeu de reflets, son plateau relie deux sculptures de manière énigmatique. Nadège Mouyssinat souhaitant approfondir son exploration du monde des objets, une nouvelle collection est en germe, qui va voir fleurir luminaires, miroirs, appliques murales, coffee tables ou tabourets, centres de table et chandeliers de différentes échelles. Ils donneront la réplique au totem dont ils dérivent, une sculpture Nùria. De quoi inspirer les architectes d’intérieur.
nadegemouyssinat.com
instagram.com/nadege_mouyssinat
À voir :
L’installation Nùria est exposée au musée national Adrien-Dubouché situé au 8 bis, place Winston-Churchill, à Limoges.
musee-adriendubouche.fr
