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Margaret Qualley, là où on ne l’attend pas

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Film après film, d’apparitions marquantes en rôles secondaires puis principaux, Margaret Qualley trace une carrière d’actrice à part dans le paysage du cinéma américain contemporain. 

On n’attendait pas Margaret Qualley dans le rôle de Jamie, une lesbienne décomplexée un brin vulgaire et au fort accent texan. Et pourtant, l’actrice est le moteur qui donne au premier film d’Ethan Coen sans son frère Joel, Drive-Away Dolls, toute son énergie. On oublierait presque que c’est la même jeune femme qui séduisait Brad Pitt en jeune hippie aguicheuse adepte de Charles Manson dans Once Upon a Time in… Hollywood de Quentin Tarantino (2019). Plus tard, chez Claire Denis, on la retrouvait en journaliste américaine bloquée au Nicaragua dans Stars at Noon (2022), après avoir interprété la muse de Bob Fosse dans la série Foss/Verdon créée par Matthew Carnahan (2019). 

Quoi de plus normal pour une actrice, après tout, que d’interpréter des rôles différents ? Mais pourtant, elles sont rares, parmi les comédiennes de sa génération, à verser autant dans la composition. Margaret Qualley ne craint pas l’autodérision, comme en témoigne son apparition à la fin de Pauvres Créatures de Yorgos Lanthimos (2023) en variation ratée, gentille mais stupide, de la création Bella (interprétée par Emma Stone). Son rôle d’héroïne butch qui jure comme un camionneur et n’a peur de personne dans Drive-Away Dolls fait presque oublier son début de carrière comme mannequin, défilant à seize ans pour la styliste italienne Alberta Ferretti, et signant quatre ans plus tard un contrat chez IMG Models. 

Pour autant, Margaret Qualley a toujours voulu être une actrice, comme en témoigne sa formation à la prestigieuse Royal Academy of Dramatic Art de Londres, après un passage à l’American Ballet Theatre pour apprendre la danse. Il faut dire qu’elle a le métier dans le sang. C’est, après tout, la fille d’Andie MacDowell. Et elle partage avec sa mère ce regard espiègle et un goût particulier pour la comédie – même si ses premiers passages mémorables à l’écran donnent dans le drame et la mélancolie, dans le film Palo Alto de Gia Coppola (2013) et la série The Leftovers (2014). Mais elle casse très vite cette image sérieuse en tournant dès 2016 dans la comédie The Nice Guys de Shane Black, aux côtés de Russell Crowe et Ryan Gosling.

Une alternance raisonnée entre le drame et la comédie qui fait d’elle une actrice de choix pour les auteurs qui manient avec génie l’équilibre des genres, comme Ethan Coen et Yorgos Lanthimos. Justement, elle retrouvera prochainement les deux cinéastes avec respectivement une nouvelle comédie queer, où elle partagera l’affiche avec Aubrey Plaza et Chris Evans, Honey Don’t (prévu pour 2025), et Kinds of Kindness, anthologie de trois histoires se déroulant dans l’Amérique contemporaine, toujours en compagnie d’Emma Stone, mais aussi de Jesse Plemons et de Willem Dafoe. Loin des blockbusters de franchises, une carrière à suivre peut-être prochainement, donc, dans les grands festivals internationaux. 

Drive-away Dolls d’Ethan Coen
Sortie en salles le 3 avril 2024

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