À Paris, la gastronomie japonaise attire les foules. Les établissements d’inspiration nippone fleurissent dans tous les quartiers de la capitale, promettant des expériences gustatives singulières. Mais pour jouer la carte du dépaysement et de l’évasion sans bouger de Paris, certaines adresses ne se contentent plus seulement de séduire les palais : elles s’imposent désormais comme de véritables expériences esthétiques. Entre épure contemporaine et raffinement ancestral, ces établissements conjuguent avec brio design et délicatesse culinaire. Venez pousser les portes de quatre restaurants japonais d’exception, pour tous les budgets et toutes les envies, qui font dialoguer art de vivre nippon et effervescence parisienne !
Honō
Derrière la devanture épurée du 70, rue de Dunkerque (9e) se cache un authentique bistrot japonais répondant au doux nom de Honō, comprenez « flamme » dans la langue de Molière. Aux antipodes des restaurants japonais et autres bars à sushis de la capitale, l’adresse a choisi de faire des yakitoris au charbon, ces brochettes japonaises grillées au binchotan typiques de la culture nippone, le cœur de son concept. Pour mettre la brochette au centre de son assiette, Honō a fait appel au talentueux Akira Sugiura, un chef réputé pour sa cuisine fusion italo-japonaise. Sous son œil créatif, les grillades végétales, marines ou carnées se laquent avec des sauces maison et s’escortent de condiments de caractère. De quoi partir à la rencontre d’un Japon décomplexé et résolument contemporain ! On craque notamment pour le tsukune poulet et scamorza, une brochette de poulet haché subtilement aillé, agrémenté d’une sauce soja et surmonté d’une fine tranche de scamorza, ce fromage italien à la belle saveur fumée. Les yakitoris végétariens promettent eux aussi de belles émotions gustatives. À l’image de l’eryngii au beurre persillé et gremolata, un champignon fondant accompagné d’une persillade italienne maison à arroser de quelques gouttes de citron jaune. Et parce que déguster tous ces réjouissants yakitoris est presque un art, le lieu plonge les visiteurs dans l’ambiance feutrée des izakaya de Tokyo. La décoration boisée et tamisée des lieux est le fruit de Christopher Préchez, qui a choisi de travailler des essences de bois bruts comme le pin, le chêne ou le bouleau dans des petits box intimistes agrémentés de canisses en osier, de lanternes de papier de riz, de kokeshi et de noren. Une plongée immersive dans les véritables bars à yakitoris du Japon…
Doki Doki
Premier restaurant parisien dédié aux handrolls, Doki Doki a déjà conquis le cœur des foodies parisiens avec deux premières adresses dans le 8e. Depuis le mois de mars, ce handroll bar a posé ses valises en plein cœur du bouillonnant quartier de Pigalle (9e), sans rien perdre des codes qui ont fait son succès. Entre tradition japonaise, énergie new-yorkaise et élégance à la française, tous les restaurants de l’enseigne combinent savoir-faire nippon et good vibe urbaine. Une ambiance inédite sublimée par le travail de Rodaa Studio ! Pour le nouvel établissement de la rue des Martyrs, Rodolphe Albert signe un décor harmonieux, organique et minéral mêlant béton, bois de chêne, papier texturé et enduit à la chaux. Le bar en béton poli, surplombé par un sublime luminaire en papier japonais Santa & Cole, est au centre de toutes les attentions. Les murs, quant à eux, ont été pensés pour disparaître et laisser place à la véritable star des lieux, le handroll… Plats japonais délicats, les handrolls sont des rouleaux préparés minute, à la main, devant les clients, à partir d’une algue nori croustillante remplie de riz japonais tiède et d’une recette de poisson cru. Totalement addictif, leur goût inimitable tient à la fraîcheur des produits hors du commun qui le composent. À commencer par son produit phare, l’algue nori ! Cette algue, manteau indispensable à la délicatesse des handrolls, est une expérience à elle seule. En provenance directe du sud du Japon, elle tient son croquant-fumé incomparable de l’eau des montagnes de la mer d’Ariake qui, en nourrissant ses feuilles, ajoute à leurs notes d’alluvion une minéralité folle. Enveloppé dans l’algue au tout dernier moment, un riz rond japonais, tiède et vinaigré, enlace un poisson tartarisé. Et si vous vous demandez encore ce que signifie « Doki Doki », sachez qu’il s’agit du petit son léger et délicat des battements du cœur. Cette excitation subtile qui caractérise l’instant précédant un moment de pur plaisir…
Bloom Sushi
Faire honneur à la cuisine nippone en version végétale, telle est la promesse de Bloom Sushi. Premier restaurant de sushis végétalien de France, l’adresse a connu le succès outre-Atlantique avant d’investir les quartiers Batignolles et Wagram de la capitale. Animé par l’amour du sushi autant que par la volonté de sauvegarder la biodiversité océane, le chef mexicain Christian Ventura a imaginé toute une offre de gastronomie végétale expérientielle, créative et gourmande. Ses makis, rolls et autres sushis vegan et botaniques font le choix militant de n’utiliser ni poissons, ni fruits de mer, ni aucun autre produit dérivé de l’exploitation animale. Le tout, sans concession avec le goût, bien au contraire ! Toutes ces contraintes n’ont eu pour effet que de décupler la créativité du chef, le poussant à explorer de nouvelles associations culinaires. Comme dans le Dragon eyes, un sushi au mélange surprenant de patate douce, tempura d’asperge, cébette et avocat, enveloppé dans une sauce épicée. Ou encore dans le Mr Crunch, un croustillant qui mêle les shiitakés et les pleurotes à une sauce tartare à la truffe. Pour mettre en lumière la cuisine inventive de Christian Ventura, le studio Louis Morgan signe un décor solaire inspiré par le wabi-sabi et les matières naturelles. Résultat ? Un cadre élégant et épuré, tout en courbes, auquel les déclinaisons de bois chaud, de panneaux en laine de bois recyclables et d’enduit naturel à la chaux confèrent une atmosphère chaleureuse. Baigné de lumière en journée, plus feutré à l’heure du dîner, le lieu offre au regard une cuisine semi-ouverte, une verrière en verre texturée, des compositions de plantes séchées et un plafond décoré à la main d’une fresque d’avant-garde artistique. Une adresse qui a du sens, du goût et du style !
Hakuba
C’est au sein de Cheval Blanc Paris, une maison citadine de 72 clés dans le bâtiment historique de la Samaritaine, que Hakuba a ouvert ses portes. Placé sous le signe de l’art de vivre à la française, l’établissement n’en est pas à son coup d’essai. Après Plénitude, Le Tout-Paris et Langosteria, l’institution a misé sur un restaurant japonais pour la quatrième table de son offre culinaire. D’ores et déjà récompensée d’une étoile au prestigieux guide Michelin, la nouvelle adresse nippone de la capitale est le résultat d’un quatre mains entre les chefs Takuya Watanabe et Arnaud Donckele. À la recherche de la justesse parfaite des goûts, le duo a fait de cette table une immersion gastronomique dans un Japon ritualisé où la tradition, la justesse, l’authenticité et la sincérité sont les piliers des menus omakase. Justement, ces menus – dont le nom signifie littéralement « je m’en remets à vous » – reflètent l’envie de Takuya Watanabe d’offrir le meilleur de l’art et du savoir-faire culinaires nippon. Avec sa culture des sauces, Arnaud Donckele, quant à lui, est venu chercher les saveurs à rehausser. Entre ses mains, bouillons, sushis, poissons crus ou caramélisés, soba et citron caviar composent une partition de matières et de textures qui confinent au sublime. L’invitation à découvrir ce Japon insoupçonné et ultraraffiné se poursuit jusque dans le décor. Ode à la naturalité nippone, l’atmosphère des lieux se dessine dès l’entrée, avec la fontaine tsukubai en pierre et bambou qui diffuse le murmure de l’eau qui s’écoule. Partout, les bois sombres comme le noyer noir et autres essences rares aux teintes chaudes sont autant de rappels symboliques de la forêt japonaise. À l’abri du jour, un jeu de lumières focales apporte de la texture, du relief aux assiettes et aux mets, comme les rayons de soleil dans une clairière. L’art de la table reprend également les codes des savoir-faire ancestraux. Assiettes réalisées par des artisans de la région de Kyoto et de Fukuoka, verrerie japonaise d’une extrême finesse, tenues en lin : chaque détail contribue à créer une signature des lieux unique. De quoi vivre un repas mémorable !
