Pour sa toute première collection Dior Homme, présentée ce 27 juin 2025, Jonathan Anderson propose un manifeste stylistique inattendu. Entre références littéraires, clins d’œil historiques et silhouette épurée, le créateur irlandais initie un nouveau chapitre pour la maison, où la mode redevient objet d’art et de désir.
C’est l’événement le plus attendu de la Fashion Week parisienne : la première collection Dior Homme signée Jonathan Anderson. Un rendez-vous qui n’a pas déçu, tant le créateur irlandais a transformé ce défilé. Organisé dans la prestigieuse cour des Invalides, le show s’est ouvert sur une mise en scène épurée, presque solennelle, laissant toute la place aux vêtements : des silhouettes précises, aux lignes franches, traduisant la volonté d’Anderson de « revenir au vêtement » pur.
Cette saison, l’ancien directeur artistique de Loewe a fouillé l’ADN Dior avec une curiosité érudite et malicieuse. Sur Instagram déjà, il teasait ses influences : couvertures de livres classiques (Dracula, Les Liaisons dangereuses) imprimées sur les iconiques Book Tote, images de Basquiat et Lee Radziwill épinglées comme des muses inattendues, et même l’invitation au show : une assiette ornée de trois œufs en porcelaine, clin d’œil poétique et gastronomique à Monsieur Dior lui-même.
Sur le podium, cette érudition se lisait dans chaque détail. Les costumes gris étaient impeccables mais décalés, la chemise bleue et la cravate rayée faisaient écho au look dandy new-yorkais popularisé par Basquiat, tandis que des broderies et des accessoires métalliques rappelaient l’orfèvrerie et les porte-épingles animaliers du patrimoine Dior. Anderson n’a pas seulement conçu une ligne : il a raconté une histoire, faite de références croisées et de sophistication assumée.
Le casting témoignait aussi de cette vision contemporaine : mannequins aux visages forts et variés, Kylian Mbappé en égérie star mais aussi en clin d’œil au costume Dior classique, revu avec une nonchalance étudiée. Sur les gradins, une assemblée de fidèles de la mode, journalistes, acheteurs et célébrités, tous attentifs à ce premier geste artistique très attendu.
Pourquoi ce défilé fait-il autant parler ? Parce qu’il marque un véritable tournant pour la maison : en nommant Anderson à la tête des collections homme (puis femme et couture), Dior lui confie la mission délicate de fédérer son héritage sous une même vision. Avec cette première proposition, Jonathan Anderson démontre qu’il peut conjuguer respect de l’histoire et radicalité contemporaine, érudition et accessibilité, tout en insufflant une audace intellectuelle et un vrai sens du spectacle.
Ce 27 juin 2025, Dior Homme n’a pas simplement présenté une nouvelle saison : la maison a ouvert un nouveau chapitre. Et c’est sans doute ce qui rend ce défilé si passionnant à regarder, et à commenter.
https://www.dior.com/fr_fr/fashion/mode-homme/shows/defile-ete-2026
