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Chantal Elisabeth Ariëns, capturer l’intangible

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L’artiste néerlandaise, basée à Amsterdam, nous entraîne dans un monde intermédiaire où se confrontent mouvement et immobilité, émotion et souvenir, subconscient et sérénité.

« Ainsi les ténèbres seront la lumière. Et le calme de la danse. » Cette citation du poète et dramaturge T. S. Eliot, mentionnée sur son site vitrine, résume la démarche de Chantal Elisabeth Ariëns. Cette artiste quadragénaire distille au cœur de son travail une véritable philosophie photographique, créant un lien entre émotions et souvenirs qui lui permet de revenir à l’essentiel. 

Formée à l’Académie de Ballet de Tilburg, aux Pays-Bas, cette ancienne danseuse a vu s’effondrer son rêve d’intégrer une compagnie comme celle du New York City Ballet. Elle s’est alors tournée vers son autre passion : la photographie. Un amour hérité de son père, photographe et enseignant en photographie. Auprès de lui, elle et sa sœur cadette, qu’elle a perdue il y a quelques années, ont appris les processus d’impression et de tirage. 

Chantal Elisabeth Ariëns s’exerce ainsi comme mannequin et assiste plusieurs photographes avant de prendre son envol à 30 ans. Elle enchaîne très vite les collaborations avec des magazines comme Marie-Claire, Red, Cosmopolitan ou encore Crash, pour lequel elle conçoit un éditorial d’une vingtaine de pages sur une collection haute couture de Chanel. Dans l’intervalle, elle se lance dans ses projets personnels et rejoint les galeries Kahmann à Amsterdam et Ira Stehmann Fine Art à Munich, tout en exposant ses premières œuvres à Photo Basel et Paris Photo.

Respirer la liberté

Le caractère singulier de son œuvre naît de l’importance du travail artisanal et de la puissance du subconscient. Chantal Elisabeth Ariëns explore cet espace de veille de la conscience, qui libère les émotions et les souvenirs. « C’est le lâcher prise qui fait ressortir les images les plus intimes », explique-t-elle. Pour ce faire, elle est partie en quête d’une technique qui répond à cette vision : la gravure photopolymère. Cet ancien procédé d’impression transfère les photographies sur une plaque photosensible pour ensuite les estamper sur du papier. 

De la prise en main du film photopolymère à l’utilisation de l’encre, jusqu’au tirage de l’image, le rendu offre une texture « veloutée », lui donnant la sensation de travailler comme une peintre. Chantal Elisabeth Ariëns fait ainsi renaître ses souvenirs qui la nourrissent. La photographie de nu trouve également son expression « la plus pure et la plus libératrice ». De même que l’eau, agissant ici comme un « don de vie purificateur, transformateur et thérapeutique ». Pour elle, l’élément devient « le symbole de l’existence, le pouvoir de connexion, de douceur, d’abandon et de pardon ». 

De ses séries La Dérobade à L’Apesanteur, en passant par Where are you et Monologue intérieur, ses récits visuels semblent jaillir d’un autre temps, comme un paradis retrouvé à la fois vivifiant, apaisant, lumineux. Avec sensibilité, elle réussit ainsi à capter « le transitoire, le trouble invisible de l’âme, l’intangible » entre immobilité et mouvement, qu’elle nous invite à découvrir dans son premier solo show du 24 mai au 20 juillet à la galerie Bildhalle à Amsterdam.

chantalelisabethariens.com

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