Les Jeux olympiques sont l’occasion de rendre hommage à Jacques Henri Lartigue, photographe de l’art de vivre en plein air, avec une grande exposition à la galerie Polka. Coup de projecteur !
LA NAISSANCE D’UN PHOTOGRAPHE
Peintre, écrivain et photographe français, Jacques Henri Lartigue naît à la fin du XIXe siècle. Dès sa plus tendre enfance, son père l’initie à la photographie. Armé de son premier appareil photo à l’âge de 6 ans, il ne cesse de photographier sa vie d’enfant rythmée par les voyages en automobile et les vacances en famille. Curieux de toutes les nouvelles techniques photographiques, il pratique très tôt la photographie en couleurs, par le procédé autochrome, et la photographie en relief. En 1963, Lartigue expose pour la première fois à l’âge de 69 ans au MoMA à New York. La même année, le magazine Life lui consacre un portfolio dans le même numéro que celui qui annonce la mort du président John Fitzgerald Kennedy. Ses clichés font le tour du monde, le consacrant, du jour au lendemain, comme l’un des grands noms de la photographie du XXe siècle. En 1979, Jacques Henri Lartigue fait don à l’État français de son oeuvre photographique foisonnante et confie à la Donation Jacques Henri Lartigue le soin de conserver, de mettre en valeur et de diffuser les quelque 120 000 clichés pris tout au long de sa vie…
DANS L’UNIVERS DE JACQUES HENRI LARTIGUE
Rejeton de la Belle Époque, Jacques Henri Lartigue est resté dans l’histoire comme le témoin d’une période révolue. À travers son objectif, le photographe immortalise aussi bien les membres de sa famille que la société mondaine dans son incessante parade sociale, les premiers temps de l’aviation, les rallyes automobiles en Auvergne, les baigneurs à Deauville et Biarritz ou encore les sports d’hiver en Suisse. Génie du noir et blanc, ses clichés de sujets en mouvement dépeignent une jeunesse si idyllique qu’elle en semble presque irréelle. Succession de petits bonheurs du quotidien, les oeuvres de l’artiste sont comme autant de tableaux figés dans le temps. Celui qui était peintre avant d’être photographe s’en réclame d’ailleurs dans ses mémoires : « C’est avec mon oeil de peintre que je vois tout. » À mi-chemin entre culture visuelle et photographie d’art, ses photographies aussi poétiques que charmantes sont comme une fenêtre sur la France du XXe siècle. Une jolie manière d’explorer toutes les thématiques chères à l’artiste telles que la fugacité de l’instant qui passe, la brièveté du bonheur ou encore la fragilité de la vie !
UNE AUTRE IDÉE DU SPORT
De la Belle Époque aux années 1980, Jacques Henri Lartigue a photographié littéralement tout ce qui bougeait. Matchs de tennis, épreuves de ballon ou d’aviron, jeux de plage, divertissements à ski, sur neige ou sur eau, courses automobiles : si l’artiste n’a aucune pratique sportive attitrée, il a pour volonté de définir un idéal du sport, quel qu’il soit, en tant qu’art de vivre. Rares sont les images présentant des corps en plein effort. Pas de sueur, pas de souffrance. Sur ses clichés en noir et blanc, le photographe dévoile des joueurs figés dans le mouvement, retranscrivant les instants d’adrénaline et de plénitude procurés par l’activité physique reconnue comme un continuum de plaisirs.
À quelques semaines des Olympiades de Paris 2024, la galerie Polka présente le travail de ce photographe de l’instantanéité. À travers une sélection de tirages sur le thème du sport, l’exposition est à la fois un hommage à l’esthétique si novatrice de Jacques Henri Lartigue et un précieux témoignage sur la pratique sportive du début du XXe siècle. Un temps où le sport se pratiquait en vêtements civils, mais toujours avec la même beauté du geste…
« DIVINEMENT SPORT » GALERIE POLKA
12, RUE SAINT-GILLES, PARIS 3E
DU 29 AOÛT AU 7 SEPTEMBRE 2024
POLKAGALERIE.COM